Norbert Dragonneau à l'école des sorciers | Newt Scamander

Chapitre 36

Chapitre 36

Le chemin en sens inverse se fit à toute allure. Les deux élèves se griffèrent à plusieurs reprises les épaules contre la paroi de pierre.

Le souffle court, Leta interpella Norbert.

– Est-ce que tu sais au moins où est sa chambre ?

– Oui, après l'histoire avec les fantômes des maisons il m'a donné cette information à utiliser en cas d'urgence.

Leta aurait bien aimé répliquer, en disant que c'était peut-être Dumbledore le responsable de tout ça. Mais Norbert avait une confiance aveugle en ce jeune professeur et surtout... Ils n'avaient personne vers qui se tourner.

Arrivés devant le dos du miroir, ils éteignirent chacun leur baguette et se firent le plus discrets possible. Ce faire arrêter maintenant serait catastrophique ! Qui pourrait croire à leur histoire de Cynospectres enfermés derrière un passage secret menant en dehors de Poudlard ? Par chance, personne ne se trouva sur leur route, et les escaliers furent conciliant en ne les empêchant pas d'aller jusqu'au premier étage. Ils s'empressèrent d'aller jusqu'à une porte dérobée le long d'un couloir et Norbert sans reprendre sa respiration tapa trois coups distincts suivis de deux coups rapides. Il réitéra cette opération trois fois avec que la porte s'ouvre sur une petite chambre austère. Dumbledore, baguette en main, pyjama à rayures et bonnet de nuit à pompons, voulut les inviter à entrer dans sa modeste pièce.

– Nous n'avons pas le temps, s'empressa d'expliquer Norbert. Vous devez nous suivre, on vous expliquera tout dans le passage secret.

– Passage secret ? fut la seule chose que le professeur de métamorphose eut le temps de dire.

Les élèves de première année avaient déjà filé. Surpris et inquiet, il ne prit pas le temps de se changer. Baguette en main il les suivit sans demander son reste. Il fut d'abord étonné de ne pas les voir s'arrêter au troisième étage et carrément surpris de les trouver en train de manipuler le grand miroir du quatrième.

– Mais qu'est-ce que... commença-t-il avant de se faire interrompre par Norbert.

Ce petit qui était généralement sage comme une image, voire même invisible en classe n'hésitait pas à répondre à Dumbledore. Ce dernier comprit que la situation était grave et ne réprimanda pas son élève. Il observa avec la plus grande attention l'ouverture du passage secret. Il ne le connaissait pas, et avec un mélange d'amusement et de surprise il comprit que ce château l'étonnerait toujours.

Une fois dans le souterrain, Norbert prit la parole et raconta tout ce qu'il savait concernant les Cynospectres et leur aventure de ce soir. Dumbledore n'en revenait pas, ces deux sacripants se promenaient la nuit comme si de rien n'était dans le château. Septime Gobe-Planche ne servait vraiment à rien ! Il cessa de compter le nombre d'infractions de ses deux élèves quand Norbert expliqua ce qu'il y avait au bout du tunnel. Il n'en croyait pas ses oreilles !

– La machine aspire leur essence vitale ? s'alarma Dumbledore.

– Je ne sais pas, mais elle aspire quelque chose.

– Ils sont terriblement mal en point, confirma Leta.

L'horreur dans l'expression de leur ainé n'était pas feinte. Cela rassura quelque peu Leta. Ensemble, ils accélèrent le rythme jusqu'à retrouver Josyane, Helga et Salazar devant l'immense instrument de torture.

– Mais qu'est-ce que c'est ?! s'exclama Dumbledore en prenant le temps d'observer de fond en comble l'appareillage.

Avec minutie il regarde chaque coin, recoin, chaque boulon, chaque vis... ses sourcils se fronçaient de plus en plus ce qui inquiétait Norbert et Leta. Les deux jeunes Cynospectres quant à eux, ne lui prêtaient pas la moindre attention, ils continuaient de gémir en espérant faire réagir leurs parents.

– Vous pouvez les aider ? demanda Norbert.

– Oui, je pense, malheureusement je n'ai pas le temps de comprendre le fonctionnement de cet appareil.

D'un mouvement souple du poignet, il agita sa baguette et murmura quelque formule que Norbert ne comprit pas. La machine commença à grincer et doucement se désarticula. Aussitôt les Cynospectres commencèrent à retrouver leurs esprits. Bien que faibles, ils se levèrent tous pour rejoindre leurs petits. Helga et Salazar jappèrent de joie. Ravis pour leurs amis, Norbert et Leta ne remarquèrent pas le sortilège qui s'échappa de l'engin qui avait fait prisonnier les Cynospectres. Dumbledore ne manqua pas cette information qui l'inquiéta fortement.

– La personne qui a commis cette ignominie est au courant de notre présence. Il faut retourner à l'intérieur du château au plus vite !

– Je ne sais pas s'ils sont capables de nous suivre, s'alarma Norbert en regardant les chiens fantomatiques tenir difficilement sur leurs pattes.

– Faites-les léviter, ordonna Dumbledore qui sentait le danger arriver.

Les pupilles du Poufsouffle s'élargirent sous l'appréhension. Ils venaient juste de voir ce sortilège et il était tout juste capable de soulever une plume. Leta sentit son angoisse et déposa une main rassurante sur son épaule.

– Tu tournes et tu abaisses, lui rappela-t-elle avec une voix douce.

Comme pour lui montrer l'exemple, elle se racla la gorge et déclara de manière audible, claire et nette :

– Wingardium Leviosa.

Son geste suivit ses paroles, et d'un mouvement souple du poignet elle tourna puis abaissa sa baguette.

Malheureusement, rien ne se produisit, le sort ne pouvant agir que sur des créatures vivantes. Dumbledore n'était plus là pour les aider, il s'était approché de la deuxième porte et lançait un sort de protection. Il s'en voulait d'avoir suivi les deux élèves sans réfléchir aux conséquences de ses actes. Il était certes le meilleur sorcier de sa génération, ou le deuxième, qui sait ce qu'il pouvait affronter derrière ses murs. Il avait déjà failli à protéger plus faible que lui, il ne voulait pas recommencer. C'était inconcevable.

Derrière lui, les élèves ne perdaient pas de temps en tergiversation. Norbert avait enlevé sa cape, pris celle de Leta et avec l'aide de Josyane fit monter les blessées dessus.

– Ça nous servira de brancard de fortune ! déclara-t-il.

Josyane à l'aide de ses pattes crochues et de son fil cousu les deux tissus ensemble. Les deux élèves se regardèrent, ils étaient prêts à agir de concert !

– Wingardium Leviosa ! s'exclamèrent-ils ensemble.

Sans la moindre hésitation et sans le moindre tremblement dans leur voix. Répus Griploup, le professeur de Sortilège serait fier d'eux s'il les voyait à cet instant. Norbert et Leta voulurent s'exclamer de joie, mais ils n'en eurent pas le temps. Un grondement terrible fit trembler les murs. Le mage noir qui avait réduit les Cynospectres venait à leur rencontre...