Chapitre 23

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Chapitre 23

Mercredi 6 janvier 1909

Le mois de janvier venait de commencer. Professeurs et élèves venaient de réintégrer Poudlard et les cours avaient repris doucement.

Madame Ingrid Rondepierre, la professeure de Potions, avait décidé de reprendre le cours sur les chapeaux de roues. Finis les cours théoriques sur les Bézoards ou les Aconits, il était temps de passer à la pratique. Durant les semaines à venir, ils allaient travailler sur une Potion pour soigner les furoncles. Jacob était ravi de passer enfin à la préparation, il trouvait cela particulièrement amusant de faire bouillir un chaudron. Norbert n'avait pas le même engouement et le laissa diriger les opérations. La première phase ne fut pas une réussite, mais ce fut plus probant que le résultat de Findus Weasley et de son équipier. Grâce à eux, le cours se termina plus tôt...

Vint ensuite le cours de Ruper Graind'orge. Norbert n'aurait jamais cru aimer particulièrement la matière de Défense contre les forces du mal qu'il trouvait à la base, beaucoup trop violente. Pourtant, ce professeur presque plus rond que grand arrivait une fois de plus à captiver l'attention de ses élèves.

La cloche sonna et il fut temps de retourner à la grande salle pour un repas bien mérité. Norbert, en compagnie de Jacob, Tayor et July Marceau, s'installa à la table des Poufsouffles. Il aurait préféré manger avec Leta, mais le mélange des Maisons n'était autorisé que pendant les vacances où les élèves étaient bien moins nombreux.

Tandis que la majorité des élèves était toujours en train de savourer de délicieux desserts, Norbert s'éclipsa et fit signe à Leta de le rejoindre. Malheureusement, un Serpentard de deuxième année semblait lui tenir la jambe. Déçue, elle fit comprendre à Norbert d'y aller sans elle. Il n'avait pas vu leurs petits protégés depuis hier soir, et même s'ils avaient repris des forces et semblaient se satisfaire de la salle sur demande, Norbert était inquiet. Ce n'était que des enfants, ils avaient besoin d'une famille de la même espèce... Cette idée le tourmentait tandis qu'il grimpait jusqu'au septième étage. Il passa trois fois devant le tableau des Barnabas le Follet en réfléchissant à comment les aider.

Dans le mur en pierre une arche apparut suivie de portes en bois massif qui grandissaient à vue d'œil. Dès qu'elles furent à la bonne taille, Norbert se dépêcha de rentrer et de fermer la porte. Même si la majorité des élèves préférait rester dans la grande salle ou sous le patio profiter de la neige, certains pouvaient tout de même se promener dans les parages.

Quelle ne fut pas sa surprise en ne voyant aucune trace de la forêt qui abritait les bébés Cynospectres.

– Helga ?! Salazar ?! s'exclama-t-il en cherchant du regard les chiens fantômes.

Aucun jappement ne lui répondit. Paniqué, il se mit à courir dans la salle, cherchant dans chaque coin, chaque meuble, une trace de leur présence. Mais rien. Ils n'étaient pas là. Norbert s'arrêta, respira un grand coup et ferma les yeux pour se concentrer. Il ne servait à rien de s'inquiéter ainsi, il y avait forcément une explication. Il se creusa les méninges et reprit chaque évènement depuis sa dernière visite. La seule chose qui avait pu changer, c'était ses pensées avant d'entrer dans la salle sur demande.

– Mais bien sûr ! s'exclama-t-il en ouvrant grand les yeux. « Comment aider les Cynospectres » n'est pas la même chose que « trouver un endroit pour protéger les Cynospectres ». C'est pour cette raison qu'ils ne sont pas là, ils sont dans une autre pièce.

Norbert regarda avec plus d'attention les meubles qui l'entouraient.

– Comment cette salle peut aider nos protégés ? demanda-t-il tout haut.

Il s'approcha d'une machine en bois qui semblait représenter un sorcier avec un masque de fer. Sur son torse se trouvait une cible et dans sa main une baguette. Après une minutieuse inspection, il passa aux différents meubles. Une armoire de deux mètres comprenait différents objets, allant de la cotte de maille magique à des talismans de différentes sortes. Plus loin, c'est un miroir abimé qui reflétait le reflet surpris de Norbert. Dans son angle à gauche se trouvait une représentation des quatre fantômes de Poudlard, sur la droite par contre se tenait une meute de Cynospectres. Il y avait un lien entre ces deux images... Le lien était si flagrant que Norbert s'en voulut de ne pas avoir compris plus tôt. Il attrapa les deux morceaux de parchemin et sortit de la salle. Pour s'assurer que sa première théorie était juste, il repassa trois fois devant le mur en pensant fortement au fait qu'il voulait revoir Helga et Salazar. La porte apparut une deuxième fois en révélant une forêt sombre contenant deux petits Cynospectres ravis d'avoir de la compagnie.

Rassuré, il vérifia leur gamelle d'eau et de nourriture, joua un peu avec eux et voyant que Leta n'arrivait toujours pas, quitta la pièce pour se rendre au cours d'Histoire de la magie.

Madame Pussy Pavardine, malgré la joie qu'elle mettait à instruire ses élèves, n'arriva pas à capter l'attention du jeune Dragonneau. Il était perdu dans ses pensées. Son cerveau tournait à vive allure sur ce qui se tramait en ce moment même dans l'enceinte de Poudlard. Il était à mille lieues de s'intéresser à Gwendolin le Fantasque qui a été condamné au bûcher quarante-sept fois durant le 14e siècle.

Le dernier cours arriva enfin. Il regroupait les Serpentards et les Poufsouffles permettant ainsi à Norbert de s'asseoir au côté de Leta.

– Désolée Newt, Brandon ne m'a pas lâchée d'une seule semelle, murmura-t-elle tandis qu'Albus Dumbledore prenait place derrière son bureau.

– Pas de souci, mais il faut absolument qu'on se voit après le cours de Métamorphose.

Leta l'observa longuement. Son ami n'était pas comme à son habitude, calme, un peu tête en l'air et particulièrement attentif quand un professeur rentrait dans la salle.

– Il s'est passé quelque chose de grave ? s'inquiéta-t-elle.

– Plus que tu ne l'imagines...

– Il y a un problème avec Helga et Salazar !

– Non, ils vont bien... C'est leur famille qui est en danger. Peeves avait raison, il y...

– Mon cours ne vous intéresse pas, Monsieur Dragonneau ? l'interpella Dumbledore, les sourcils froncés en sa direction.

– Si Monsieur, répondit Norbert d'une toute petite voix.

Il venait de virer au rouge pivoine. Leta aurait ri si elle n'était pas troublée par les dernières paroles de son ami.

– Bien, j'ose espérer que le silence restera maître des lieux pendant vos exercices de Métamorphoses...

Norbert regarda Leta avec un sourire gêné. Il ne prendrait pas le risque d'ouvrir la bouche de nouveau. Au grand dam de la jeune Serpentard, elle devra attendre la fin du cours pour savoir ce qui mettait son ami dans un tel état d'anxiété.


Norbert Dragonneau à l'école des sorciers | Newt ScamanderWhere stories live. Discover now