Chapitre 49

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Le silence était lourd.

Tous les vérificateurs s'étaient arrêtés de combattre et regardaient ce traître avec respect. Toutes les pièces de ce puzzle complexes étaient assemblées pour ne former qu'une seule réponse à toutes mes questions:

Victor était le prince, le futur dictateur.

Étais-je donc destiné à me faire trahir par les personnes en qui j'avais confiance, en qui je croyais.
C'était mon ami.

« Fleur de saisons
De couleur rouge
Pour ton beau nom,
Ce que j'éprouve. »

Rien qu'au souvenir de ce poème, j'eus envie de rejeter les fruits de mer que je n'avais pas mangé.

Ses yeux bleus sombres vinrent rencontrer les miens.
Pour rien au monde je ne détournerai le regard. J'assumais le fait d'être dans le camps adverse, de vouloir sa perte.
De plus, il était hors de question que je lui montre la blessure qu'il venait de créer en moi.

Victor s'avança vers ma personne, les deux vérificateurs à ses côtés.
Sa cuisse boitait légèrement.
Ce détail me surprit.
C'est lui que j'avais blessé au restaurant, lui qui avait essayé de m'empêcher de réaliser la mission.

Le prince se plaça près de moi et observa mes plaies.
Il prit avec force mon bras gauche.
Je ne pouvais ramener celui-ci près de moi à cause de mon épaule qui me faisait tant souffrir. Le futur dictateur dit d'un ton qui se voulu doux « Tu es blessé.
-Toi aussi. »

Je m'en voulais, je n'avais su cacher ma voix enrouée.
Ce traître afficha une moue triste.
« Je ne t'ai jamais menti. Même sur mon nom "Daemon Victor Crudelis"
-La seule chose qui m'empêche de te tuer maintenant est la douleur que me procurent mes blessures. Heureusement, j'aurai au moins la satisfaction de t'avoir blessé à la cuisse.»

Le prince s'approcha encore plus près de moi.
Ses lèvres touchaient presque les miennes quand il souffla «On sait tous les deux que même si tu en avais la possibilité, tu ne m'aurais pas tué.»

Je ne respirai plus.
Je ne pouvais reculer ayant l'étagère de livres juste derrière moi.
Jamais, je n'oserai l'avouer à voix haute mais j'avais peur.
C'était le futur dictateur, il avait tous les pouvoirs, de plus j'étais en position de faiblesse. En plus de ne pas être très expérimenté en tant que révolutionnaire, j'étais blessée .

Victor décala ses lèvres vers mon oreille gauche. J'étais tétanisée.
Il me souffla
«Ne t'inquiètes pas, je te conduirais vers ce que tu cherches, ce n'est pas eux ta destination finale. »

Je n'eus le temps de déchiffrer ses paroles puisqu'il cria aux vérificateurs de tuer mes deux amies.
Je ne pus entendre que les balles fuser dans la bibliothèque car Victor venait de me plaquer contre l'étagère.
J'essayai de me débattre mais mes blessures me faisaient trop souffrir.
Je ne lâchai donc que des plaintes.
Mon ancien ami me ligota avec les cordes que lui tendit l'un de ses gardes du corps.
Avant de me laisser seule sur le sol, près de l'étagère, il laissa son doigt glisser sur ma joue humide et me chuchota
« Tu ne souffriras que peu de temps. »

Que voulait il dire?
Je criai son nom.
Ce n'est pas que je j'appréciais, loin de là, mais je pressentais qu'il allait répandre le mal autour de lui.

Je ne me trompais pas.
Le traître ordonna aux vérificateurs de ne tirer qu'à sa demande.
Je remarquai un échange de regard entre Elizabeth et Epéiste.
L'archère sembla hésiter avant de sortir de la bibliothèque par la porte de derrière.

Le silence était insupportable.
Il n'y avait plus qu'au premier plan le futur dictateur et ma mentor.
Celle-ci avança d'un pas lent jusqu'à lui.
Me concernant, j'essayai toujours de me détacher, espérant pouvoir aider mon amie.

Soudainement, Epéiste prit deux de ses couteaux et se jeta sur son adversaire, quand à lui, il dégaina une épée fine et longue qu'il portait à la hanche et la porta devant ses yeux.
Un combat débuta.

J'étais de tout mon cœur avec ma mentor pourtant je n'acceptais l'idée que Victor meurt.
Je n'aimais pas les morts.
Malgré le fait qu'il m'ait trahi, les bons moments passés avec lui me revinrent en mémoire.
Il avait été un ami.

Epéiste arriva à lui écorcher le bras.
Victor, sur le coup, recula, sa hanche le pénalisait légèrement.

Sans qu'on puisse comprendre, il se rua derrière le bureau en brisant la lampe posée sur celui-ci avec son épée, se redressa avec un bout de verre brisé et le lança sur la révolutionnaire.
L'arme improvisée atteignit son but car elle venait de se planter dans la côte droite d'Epéiste. La jeune femme hurla de douleur avant de trébucher et de tomber à terre.
Le prince venait de reprendre l'avantage.
Il se rua sur la blessé son épée en main.
La guerrière mystérieuse esquiva le coup de justesse puis se redressa difficilement.
Les lames continuèrent de se rencontrer.
Pour mon plus grand désespoir, la blessure de la révolutionnaire la pénalisait trop.
L'épée de Victor vint s'enfoncer dans son ventre.

La première chose qui me vint à l'esprit fut de crier avec violence le nom de celle qui fut ma sauveuse.
Les larmes coulaient sur mes joues froides.
Je me déchaînai contre ces cordes qui me rendaient impuissante malgré la douleur.
J'étais brisée.

Non loin de moi, je vis le corps d'Epéiste s'effondrer sur le sol de la bibliothèque.

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😭😭😭

Mon petit cœur est brisé.

La révolte du soleil Where stories live. Discover now