Chapitre 41

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J'étais dans ma chambre, la masse noire m'enveloppait de son long manteau.
Je mentirais si je disais que je n'avais pas peur, pour autant
je n'hurlais pas,
je ne criais pas,
je ne pleurais pas,
je tremblais.
On n'effaçait pas une crainte aussi facilement, il y avait toujours des restes, des souvenirs.

J'étais dans ma chambre quand Epéiste entra. « Tu as foutu un beau bordel. »

Ses cheveux étaient lâchés, ils cascadaient dans son dos comme une rivière sombre, son teint était pâle, ses yeux fatigués et à ma grande surprise, elle n'avait pas enlevé sa combinaison.

Epéiste s'assit à côté de moi sur mon lit et regarda le sol comme un enfant qu'on gronde après qu'il ait commis une bêtise.
Elle mit fin au silence
« J'ai toujours aimé la nuit, on peut s'y cacher, rêver, devenir quelqu'un d'autre. On peut être invisible ou être l'invisible, se montrer tout en cachant autre chose. En effet, j'ai toujours aimé la nuit. Mon père me disait souvent que mes yeux ressemblaient à une nuit sans étoile. Ils viennent de ma mère. C'était une éclipse, on ne voyait qu'elle. Cette femme éclipsait les autres sans le vouloir. C'est mon père qui a choisi mon prénom, Ombeline. Selon lui, j'étais une ombre, ma mère était l'invisible et moi j'étais invisible. Au départ, il n'a pas choisi ce nom pour cela. Je suis née à minuit, le 18 septembre, l'heure où la nuit est la plus sombre et le jour où la nuit est la plus longue. L'enfant de la Lune, m'appelait ma mère quand j'étais plus jeune. Quand ils sont morts le jour de l'esclandre, j'ai voulu ne vivre que la nuit. Ce n'était pas forcément au début pour me rebeller, c'était plus pour que mes parents continuent à vivre. Mon premier meurtre s'est déroulé quand le ciel était déjà noir depuis fort longtemps. Le même jour, il est venu me voir, Regulus, âgé seulement de 13 ans. C'était déjà un homme, plus fort que certains révolutionnaires, plus fort que tous les vérificateurs. C'est lui qui m'a convaincu, je voulais me venger, pour cela je devais devenir comme lui. Je me suis entraînée avec les ombres des révolutionnaires mais malgré mon prénom et mes efforts, je ne pouvais être comme eux, j'étais déjà trop âgé, je n'avais pas leur expérience. J'ai cru que je me noyais, qu'une vague m'avait écrasé, c'est là que j'ai compris que je n'avais plus de famille, qu'Ombeline Umbra n'était plus personne, même pas une ombre. Je ne voulais plus être quelqu'un, je voulais être quelque chose : la vengeance. J'ai pris le nom d'Epéiste pour oublier. Je crois que c'est pour cela que je ne m'entends pas avec ton frère, il était ce que je voulais être et moi j'étais devenu ce qu'il essayait d'atteindre. Non, je me suis trompé, j'ai pris le nom d'Epéiste pour mieux me souvenir afin de me venger. »

Je restais stoïque, des millions de questions me traversaient l'esprit alors qu'elle continuait de fixer le sol de cette chambre sombre, pourtant j'en posais qu'une seule.
« Pourquoi me dis-tu tout cela?
-Quand ton frère a débarqué, il y a quelques semaines, dans la salle des plans, tu as essayé de le tuer. J'ai compris, à ce moment là, que j'avais loupé mon enseignement. Tu étais entrain de devenir ce que j'étais, je ne pouvais le supporter. Je ne suis pas contente de ce que je suis devenue, j'aurais pu rester Ombeline Umbra. Je ne veux pas que tu connaisses la vengeance, ça ne reconstruit pas, ça détruit encore plus. Ce soir, tu as fait quelque chose que je n'ai pas fais moi-même. Tu as fais tes preuves en un seul geste, calmement sans tuer. Tu as fait tes preuves tout en restant toi-même. Tout le monde te respecte pour ce que tu es. Pour ma part, on respecte Epéiste, pas moi. On respecte un rôle, pas l'acteur. Dayana, j'ai été dure au début car tu me rappelais ma mère. Or le premier jour où l'on s'est rencontré, cela m'a fait du bien, cela m'a rendue heureuse mais après j'ai eu l'impression d'avoir été faible, de ne pas avoir respecté Epéiste, d'avoir déterré Ombeline. Pardonne moi, aujourd'hui je sais que c'est mes parents qui t'envoient pour que je retrouve mon ombre car après tout c'est le soleil qui la crée. »

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C'est bon, j'ai rattrapé mon retard d'une semaine!

Sinon, pleins de révélations dans ce chapitre!
Qu'en pensez vous?

Bon week-end.

La révolte du soleil Where stories live. Discover now