Chapitre 40

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« Ça ne devrait pas exister des personnes aussi belles que toi.»

Je ris, Elizabeth n'avait vraiment pas conscience de sa beauté.

Je me regardai pour la quatrième fois dans le miroir.
Je devais bien l'avouer, la robe noire était magnifique avec son bustier serti de diamants, ses manches longues en tissus transparents et sa longue jupe en soie noire.
Pourtant, je ne me sentais pas à l'aise dans cette robe qui devait coûter un prix exorbitant.

Comment cela se faisait-il que les révolutionnaires soient si riches?
Deuxièmement, j'avais tellement l'habitude de porter leurs habits simples que c'était étrange de se voir dans une aussi belle tenue, au repaire.

Epéiste entra dans ma chambre.
Ses vêtements à elle aussi avaient changés.
La guerrière mystérieuse portait une combinaison noire avec quelques arabesques couleur argent.
Quand elle me vit la détailler, Epéiste dit d'un ton dégouté
« Ayant réussi à t'emmener jusqu'à ta cérémonie, je me dois de porter ce costume pour signifier mon statut de Mentor d'élite. Te concernant, tu me déçois. À ma cérémonie, je suis venue avec la tenue basique. Ils ont cherché la robe dans toute la maison mais je l'avais laissée à la porte de la Tour du Lynx. Plus tard, on a vu dans le journal, à un bal annuel au château, une directrice de service portait mon cadeau. Je dois dire que j'ai pris un fou rire en l'apprenant. Par contre, je n'ai pas eu le droit d'accès à mon armoire pendant deux mois, le temps qu'on puisse faire confectionner une autre robe. Je dois bien l'avouer, j'hésite à faire de même avec cette horrible combinaison.»

Elizabeth et moi nous mîmes à rire.
Il n'y avait qu'Epéiste pour tenir tête à n'importe quel ordre.
D'ailleurs celle-ci reprit la parole
« Bref, Dayana, c'est ton heure. »

A l'entente de cette annonce, la fille aux yeux verts sortit de ma chambre.
Seule avec ma mentor, je me regardai une dernière fois dans le miroir, ces iris or qui m'avaient tant rattachés à mon ancienne identité, avaient changés.
Il y brillait un éclat que je n'avais pas l'habitude de voir chez moi, une envie particulière, celle de me battre.
Cela me fis sourire, et sur cette note qui me permis d'accepter mon officialisation en tant que révolutionnaire, je quittai la pièce au côté d'Epéiste pour me diriger vers le lieu sacré.

Nous passâmes la porte en bois sombre se trouvant à l'arrière du repaire.
Je fus stupéfaite de ce que je vis.
Quand on m'avait dit que ma cérémonie se passerait dans le lieu sacré du repaire , il fallait dire que je ne m'attendais pas à... un jardin.
Il était empli de mystère avec ses bosquets de Dalhia noir qui rendait la nuit encore plus sombre.
La seule source de lumière était une bougie éclairant deux bols posés sur la pelouse guère claire, de l'endroit sacré.

Je crois bien que tous les révolutionnaires étaient dans le jardin, me fixant sans aucune gêne, prêt à remarquer le premier faux pas.
L'élite des mentors était placée en deux colonnes, de sorte que cela me fasse un chemin pour arriver au pied de la lumière.
Derrière celle-ci se trouvait Serena Rex, bien droite en affichant cet éternel sourire.
Non loin d'elle , Elizabeth, Félicien, Regulus et Laurier, tenant leur arme devant eux, me regardant, l'une et son ami avec un regard encourageant, d'autres avec un regard froid.

Je sentis Epéiste se retirer pour venir se placer avec les autres mentors d'élite.
J'étais seule face à deux bols, l'un contenant de l'encre, l'autre de l'or fondue.
Je n'entendis qu'une chose, la consigne que Serena Rex prononça
« Choisis! »

À force de regarder les deux liquides, ma vue devint flou, je dus cligner des yeux pour me concentrer.
La logique voulait que je choisisse l'encre, tout était noire ici, les ombres, les habits, les fleurs, tout.
Malgré cela, la bougie me fit douter, elle n'était peut-être placée là juste pour éclairer la scène.
Or s'il y avait bien une chose que j'avais apprise, c'est que Serena Rex ne faisait rien qui ne servent à rien.
Tout avait un sens.

Un souvenir me revint en mémoire, celui de la chef des révolutionnaires venue me chercher pour m'emmener ici.
Bien sûr, la réponse était évidente!

Je levai le regard pour regarder dans les yeux Serena Rex, avant de dire
« Je vais faire en sorte qu'on remarque mes rayons, ainsi on pourra me désigner comme étant un soleil mais pour cela il faut savoir marcher dans les ténèbres.»

La doyenne des Rex me regarda attentivement comme si elle essayait de lire en moi, avant d'hocher la tête.
Je lui tendis donc le bol contenant l'or fondu.

Les ténèbres étaient la discrétion, le noir de nos habits, un décor.
Au faite, nous n'étions pas des astres éteints mais des étoiles voulant briller de plus en plus fort.

La vielle femme appliqua au dessus de ma clavicule gauche un peu d'or, formant ainsi un trait, un rayon.
Tous les révolutionnaires cueillirent un Dalhia avant d'appliquer de l'or fondue sur les pétales. Tout devint lumineux, tout brillait.
C'est alors que je fixai Serena pour qu'elle comprenne la phrase qu'elle avait elle même prononcé plus-tôt et qui grâce à elle, faisait ma place ici, dans ce jardin
« La vie ne laisse jamais rien au hasard. »
Son regard marron se perdit dans le vide, à la recherche d'un souvenir lointain.

Malheureusement, le moment sacré fut interrompu par des cris provenant de la rue. Etant la plus proche du couloir, je me dirigeai la première vers l'origine de ce bruit, bientôt suivie par tout le monde.
Étrangement cette voix me paraissait familière pourtant je ne sus mettre un visage sur celle-ci.

Je sortis mais n'eus même pas le temps de voir ce qui se passait car je me retrouvai le dos plaqué contre le torse de mon agresseur, un couteau sur la gorge.
Contre toute attente ce n'est pas cela qui me fit le plus peur, ce sont les mots qui sortirent de la bouche de cet homme
« Je t'ai retrouvé espionne. »

Je frissonnai, il n'était pas mort, il avait survécu. Il devait nous avoir suivi quand il avait eu de nombreux va et vient après la trouvaille du corps de Camilla Ambitio.
Aucun son n'arrivait plus à mon oreille, plus rien, j'eus beau voir Laurier hurler sa fureur, les yeux inquiets d'Elizabeth, le sourire effacé du visage de Félicien, l'éternel sourire de Serena.
Rien ne m'atteignait, j'étais seule avec un couteau sous la gorge.

La chose qui me sauvât fut les yeux noirs d'Epéiste, fixés sur moi, dans l'attente que je fasse quelque chose.
Je me remémorai toutes nos leçons et me souvins.
Je souris, tous furent surpris.
Serena observait, Epéiste afficha un air satisfait. Oui, je souris avant de mettre un coup de coude dans le ventre de l'ivre.
Je me dégageai, attrapai son arme et plaçai le couteau sous sa propre gorge.
Je chuchotai
« J'avais dit que j'étais prête à me battre! »

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Alors?
Dites moi tout!!!!

Je crois bien que j'aime trop Dayana ❤️

La révolte du soleil Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora