Chapitre 29

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Quand je vis qu'il était 11h30 sur l'horloge de la salle d'entraînement, j'en sortis et remis mon uniforme.

Ma mentor ne m'avait pas indiqué l'endroit où se situait le réfectoire, je me débrouillais donc pour le trouver moi-même.
Je décidai de monter car la logique voulait que toute les chambres se trouvent en bas, j'eus tord, cette maison ne correspondait à aucune disposition simple, la salle de bains se trouvait à l'étage, la cuisine au rez-de-chaussée, des salles à coucher dispatchaient dans les deux étages gigantesques de la demeure.
Je ne me repérais pas du tout.

Je revins donc au premier étage et me rendis devant ma chambre.
Là, j'attendis un certain temps avant que je pus voir Félicien arriver vers moi.
À ma hauteur il prononça d'un ton amusé «J'aurais dû m'en douter, bon aller viens je t'emmène manger. Ce qui m'étonne c'est le fait que tu sois seule dans ta chambre alors qu'avec Epéiste tu devrais être encore en train de t'entraîner.
-Longue histoire.»

Un sourire apparut sur son visage, ce garçon était amusant mais je soupçonnais aussi que malgré son éternel sourire moqueur se cache un esprit malin.
Ce n'était pas comme avec Serena Rex, la vielle femme portait un sourire calme et songeai à des plans, des possibilités, des risques, des calculs...
Félicien, lui, pensait à des choses moins dangereuses, moins importantes.

Sans que cela me surprenne, on se rendit dans la cuisine, ouvrit une armoire vide qui contenait une trappe, qui elle débouchait dans un sous sol.
Quand j'arrivais dans celui-ci, je découvris la salle à manger.
Elle était faite de longues tables en bois ainsi que de chaises qui les entouraient.
Félicien me fit m'assoir à côté de lui, je ne sus jamais ce que je mangeais dans ce réfectoire mais je fus certaine que je préférais de loin la nourriture que me servait monsieur Liber.

Pendant le repas, j'écoutais Félicien parler avec les personnes assises à ses côtés, selon eux le médecin de Viggo 1er serait entré dans la Tour du Lynx et n'en serait pas sortit de puis deux semaines environ.
Ils supposait qu'un personnage important était souffrant comme par exemple un dirigeant d'un secteur ou bien le second.
«Le second n'est jamais malade!»

Félicien avait dit cela d'un ton froid, ses traits s'étaient durcis, ses phalanges avait blanchi et ses yeux marrons exprimait une grande tristesse.
Ses amis s'étaient tus avant que l'un d'eux change de sujet.

Après que le déjeuner fut terminer, un grand silence s'abattît dans le sous-sol, Epéiste venait de pénétrer dans la salle.
Je crois que c'est à ce moment là que je compris que ma mentor était respectée chez les révolutionnaires.
La jeune fille, droite, dit d'un ton fort
«Comme vous le savez tous, je suis la responsable de l'entraînement de la nouvelle recrue et malgré mon dévouement pour sa progression, cette fille s'est permise de me demander une pause et de me contredire en m'appelant Ombe!»

Tout le monde lâcha un hoquet de surprise ce qui fit sourire celle qui avait été ma sauveuse, une fois le silence retombé, elle reprit la parole «Je ne me trompe pas Dayana?»

Tous les regards se tournèrent vers moi, certains exprimaient de la pitié, d'autres un choc.
Seul Félicien fit exception à la règle puisque celui-ci me dit d'un ton joyeux
«On va bien s'entendre tous les deux.»

Pour en rajouter à ce sentiment de solitude énorme, la guerrière mystérieuse exprima son mécontentement en une seule phrase
«Je vous invite donc à regarder Dayana subir les lancés de couteaux!»

Mes poils se hérissèrent, même le jeune garçon n'arriva pas à me détendre
«Tu viens de battre tous les records, dès le premier jour, du jamais vu. Enfin, bonne chance, tu verras c'est pas si terrible.»

Je me levai tremblante et me dirigeai au fond du sous sol, là où se trouvait une cible.
Je me plaçai sur celle-ci et laissai Epéiste m'attacher.
Ainsi commença l'épreuve où je pris sur moi pour ne pas trembler, ni cligner des yeux à chaque fois qu'elle lançait des couteaux qui ne faisaient que me frôler.
Quand elle eut finit, la lanceuse d'arme ordonna à tout le monde de sortir, je pus distinguer un sourire de Félicien qui me fit relâcher la pression avant que je ne vois un profil qui m'était familier mais sur lequel je n'arrivais plus à placer un nom.

Une fille d'environ du même âge qu'Epéiste était restée, elle avait la peau sombre, des tresses africaines et des yeux incroyablement beaux, ils étaient verts.
La personne aux iris magnifiques dit d'un ton exaspéré
«Tu as recommencé.
-C'est elle qui a commencé.
-Si tu le dis.» 

Avec un sourire posé, elle me détacha et sortit de la pièce non sans dire
«Et bah...je plains ta nouvelle protégée.
-Tu ne devrais pas Elizabeth.»

Le soir, après l'entraînement de l'après-midi, quand on me fit dormir dans le noir total.
Je me souvins à qui appartenait la silhouette qui m'avait semblé familière.

C'était celle de Regulus Rex, et je m'endormis non sans avoir hurler contre la masse noire.

La révolte du soleil Où les histoires vivent. Découvrez maintenant