Chapitre 32

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«Peut-être pourrais-tu nous donner des arguments justifiant ta décision, Laurier.»

Je remarquai deux choses, outre le fait que mon frère se trouvait devant moi et avait l'air de connaître Serena Rex.
La première est que le sourire posé de la vielle femme n'avait pas faibli malgré l'entrée fracassante de Laurier qui venait mettre une embûche à sa décision,
la seconde et que mon frère avait sur son visage une expression que je n'avais vu qu'une fois, à l'esclandre datant de 3 ans, je comprenais donc à l'instant même que toute ma vie je m'étais forgée une idée de lui fausse.

Sans que je le veuille, mes mains tremblèrent, j'avais tout mis derrière moi, j'avais tué Flore Hortus, j'avais quitté une vie que j'aimais, j'avais renié mon identité, je m'étais engagée chez les révolutionnaires dirigés par une vielle femme totalement calculatrice, j'avais tout sacrifié pour lui, pour ce garçon que je croyais connaître mieux que personne, pour un frère que j'aimais, pour, en réalité, un jeune homme envahit par la rage et désireux de combattre.

Dans mes pensées, si un jour je revoyais Laurier, c'était dans quelques années, une fois la liberté atteinte, on se serait pris dans les bras, il aurait grandit mais n'aurait pas changé concernant son caractère.

Cependant, la dure vérité m'avait rattrapé ainsi que les échos du passé enfouis et cachés; je revoyais un révolutionnaire en colère.

Je ne sais ce qui m'arriva, mes mains s'arrêtèrent de trembler, mon visage devint de marbre et je dégainai mon épée.
Je ne me contrôlai plus, seule la trahison prenait les décisions.
J'avais été trahi par la personne que j'aimais le plus au monde, et cela venait de briser la force avec laquelle je me levai tous les matins depuis plus de trois semaines, la force qui me donnait le courage de mentir, de sourire, d'oublier, de devenir Dayana Silva.

Je m'avançai avec mon arme dans la main, mon espoir aujourd'hui coulé dans la mare sombre des mensonges.
Je prononçai dans un chuchotement «Menteur!»,
je vis de la stupeur dans les yeux de celui que je croyais être mon frère, et avant que je donne le coup, deux bras puissants m'attrapèrent la taille et me firent reculer, j'essayai de me débattre mais n'y arrivant pas, je lâchai mon arme et partis en sanglot.

Je me montrai faible devant les seules personnes avec lesquelles j'avais parlé dans cet ordre, je me montrai faible devant la femme à l'éternel sourire, je me montrai faible devant le garçon que je croyais encore aimer et qui venait de m'empêcher de donner un coup qui m'aurait sans doute détruit, je me montrai faible devant le traître qui avait été mon plus grand bonheur pendant quinze ans de ma vie.

Regulus me tenait toujours la taille mais avait relâché la pression, quand à moi je pleurais, je fus reconnaissante à Epéiste qui malgré la situation resta fidèle à elle-même
«Bon, après ces retrouvailles tout à fait charmante, on peut annoncer le verdict qui est que mon élève aille faire cette mission afin qu'elle apprenne quelque chose de la vie, où c'est moi qui vais tout faire!
-Toi la folle, tu vas te taire! Flore ne fera rien tant que je dirai non. Elle va quitter cet ordre et me suivre, ainsi les choses suivront le chemin tranquille et paisible qu'elles devaient prendre depuis le début.
-Non!»
Je me dégageai de la prise de Regulus, me relevai, regardai droit dans les yeux Laurier et répétai
«Non.
-Flore, tu...
-J'ai dit Non, Dayana Silva a dit non, la révolutionnaire a dit non. Que tu sois d'accord ou pas, peu importe,  je ne suis plus ta sœur, je vais faire ce que je veux et ce que je me dois de faire! Serena, j'accepte la mission et je m'engage à respecté tous les ordres que je devrais suivre pour mener à bien ma quête!
-Flore...
-Bien, alors nous sommes tous d'accord. Dayana tu as désormais un rôle à jouer dans notre ordre.»

Laurier ne put rien dire car Epéiste le prit brusquement par la veste et lui ordonna de disparaître de son champs de vison s'il ne voulait pas qu'il soit transpercé par des couteaux.
Je pus voir son regard, de la colère, mais je ne frémis pas, il m'avait déjà détruit et je ne sais si je pourrais un jour le lui pardonner.

Regulus, lui, ne me jeta aucun regard, il partit dans la même direction que mon frère, sans doute pour s'assurer qu'il ne ferait pas demi-tour.

Pour ma part, je suivis Epéiste, Elizabeth et Félicien, ceux qui feront qui je suis, ceux qui créeront Dayana Silva.

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Je suis sure que vous l'aviez tous deviné!

Alors qu'en pensez vous?

Comprenez vous la réaction de Dayana?

Et celle de Laurier?

Allez, à la semaine prochaine!

La révolte du soleil Opowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz