Chapitre 38

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Je sortis du repaire, accompagné de Félicien et d'Elizabeth.
La première partie du plan de Serena étant finie, il fallait commencer la deuxième.
Pour cela, nous trois étions chargé de vérifier qu'aucune caméra n'avait été ajouté dans la ville.
Laurier, Regulus et Epéiste s'assurait de la fin de la deuxième partie du plan.

Serena Rex m'avait confié la raison pour laquelle je continuai à faire partie de sa stratégie servant à atteindre la liberté.
Selon elle, j'avais eu un rôle décisif dans son plan et que peut-être lui réserverais-je bien des surprises.

Maintenant, je me retrouvai à déambuler dans le quartier le moins réputé de la ville.
D'ailleurs, une interrogation me vint à l'esprit. «Dites moi pourquoi avoir choisi ce quartier au lieu d'un qui passe inaperçu ou chic.
-C'est justement parce qu'ici habite la population pauvre que nous avons installé notre repaire. Crois tu vraiment que les vérificateurs ou même la police mettraient ses pieds dans ces quartiers. Oh, non, ils préfèrent se pavaner dans ceux non loin du palais, ceux qui sentent l'argent. Souvent, ce sont les jeunes vérificateurs qui ont comme secteurs les quartiers pauvres. Plus tu montes dans le système, plus tu as le droit à des privilèges. Ils ont arrêté d'envoyer des hommes là car soit ceux si ne revenaient pas, soient ils étaient blessés ou alors ils démissionnaient.
-Pourquoi, Dayana, tu avais envie de traîner avec les bourgeois? Tu étais ma punie préférée mais dans cette situation tu serais ma petite bourge détestable. »

Je levai les yeux au ciel, Félicien ne savait tenir une discussion sérieuse .
S'en était exaspérant.
Je dois dire que j'avais été surprise quand il nous avait rejoint avec deux sabres dans le dos.
Cela lui donnait une image de guerrier un peu arrogant et sérieux.
Il était certes arrogant mais sérieux, loin delà.
Au faite, avait-il lui aussi fait parti des ombres des révolutionnaires.
Fort possible mais pour en être certaine, je posai la question.
«Félicien, as tu étais une ombre des révolutionnaires?
-Moi? il éclata de rire, Ai-je l'air d'être un guerrier sanguinaire ne connaissant que l'ordre, l'obéissance et le sérieux.
-Je ne suis pas une guerrière sanguinaire.
-Non, tu es l'exception, Elizou.
-Elizou? questionnai-je, interloquée.
-C'est un petit surnom que je lui ai donné pour lui faire oublier l'ordre, l'obéissance et le sérieux. »

Les lèvres d'Elizabeth avaient dessiné un sourire. Elle semblait apprécier ce surnom puéril.
Je remis quand même la discussion sur le droit chemin.
«Alors, qu'elles sont les ombres?
-A ton avis, nous sommes trois.
-Le seul qui ne connaît pas le mot "rire". fit remarquer Félicien. »

Je réfléchis.
Elizabeth et Laurier étaient des ombres.
Le troisième ne pouvait qu'être...
« Regulus.
-Exactement, je t'ai dit que j'avais été première ombre car le petit fils de Serena était encore jeune, mais il était destiné à en devenir une.
-Ça ne lui a pas permis d'apprendre à rire.
-Il a déjà ri, Félicien, dis-je.»

Le sabreur s'arrêta subitement, me regarda de haut en bas et murmura
« Hmm.
-Quoi, hmm, demandai-je?
-Elizabeth, as tu déjà vu le petit fils parfait rire?
-Non.
-Voilà, tu as ta réponse, Dayana. »

Bien-sûr qu'il riait.
C'est lui qui remontait le moral de tout le monde au lycée.
Rien qu'avec son sourire, les larmes pouvaient disparaître.

Non loin de la demeure d'Epéiste, on arriva devant un taudis contenant une porte fracassée et dégageant une odeur nauséabonde.
« Mais qu'est-ce?»

Je ne laissai parler Félicien et pénétrai dans la maison.
L'odeur s'accentua.
J'avançai à petit pas, mon épée dans la main.
Un rat me passa entre les jambes, je sursautai.

Pénétrant dans le salon, l'odeur me donna la nausée.
Le sol était couvert de sang.
Des rats avaient trouvé logement dans la pièce du crime.
Un corps était à terre.
C'était une femme avec une longue tignasse blonde baignant dans une mare de liquide rouge. Je ne pus lâcher qu'un "Oh, mon dieu!".
Ma main tenant mon arme tremblait, mon souffle s'était accéléré.
J'avançai vers le corp.
A sa hauteur, je ne pus voir qu'une chose:
un serpent entourant deux flèches en argent.

Camilla Ambitio était morte.

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*Point de vue d'Epéiste

« Sérieux? Un restaurant de Luxe!
-Pas un commentaire, la folle!
-Oh toi, le frère hystérique, tu n'as rien à dire.
-Moi au moins, je ne jette pas des couteaux sur les gens!
-Or pour ma part, je suis franche avec tous le monde. Il ne me viendrai pas à l'idée de mentir à ma sœur pendant cinq ans.
-Ta...
-Vous deux, bouclez la. »

Je ne répondis rien et me contentai de faire tourner mon couteau entre mes mains.
Je respectai trop Regulus pour lui répondre.
Il était tout ce que je n'étais pas, calme, talentueux, réfléchis.
De plus, sans lui, je ne serai pas là.

Regulus nous donna les ordres
« Epéiste, tu notes toutes les caméras de la salle des invités. Laurier, tu restes là. Si un vérificateur approche, tu nous préviens. Quand à moi, je vais dans les cuisines repérer tous le personnel. »

J'entrai donc dans le restaurant, suivie de Regulus.
Aucune table n'était libre, il ne restait qu'une chaise face à un garçon blondinet paressant plus jeune que moi, qui était en train de griffonner sur un petit carnet.
Je m'assis sur la chaise sans rien dire et commençai à noter dans ma tête ce que je devais repérer.

Je ne pus rester tranquille car le jeune homme me posa une question.
« Attendez-vous quelqu'un? »

Je tournai la tête vers lui.
C'était un beau garçon, un peu trop curieux à mon goût.
Je lui répondis malgré moi
« En quelque sorte. »

Il sourit, je rentrai dans son jeu pour faire diversion
«Et vous?
-Non.
-Cela a l'air de vous convenir. Qu'écrivez-vous?
-Ma leçon. »

Il semblait concentré.
Je ne me souvenait plus de mon dernier cour au lycée, c'est pourquoi par respect, je le laissai travailler, et pour ma part, continuai mon observation.
Pourtant, le garçon reprit la discussion
« Que cherchez vous?
-Moi-même, je l'ignore. »

Il rigola, les yeux bleus brillants.
Cela faisait bien longtemps que mes iris n'avait plus cet éclat.
« Par hasard, sauriez- vous à quel endroit puis-je acheter des coquelicots? »

A mon tour, je souris et dis
« Une petite amie?
-En quelque sorte.
-Il y a un fleuriste sur la grande place. »

La discussion s'arrêta là car je vis Laurier, dehors, se battre avec un vérificateur.
C'était le signal.
Je me levai et sortit du restaurant, bientôt suivie de Regulus.

Avant que je ne disparaisse dans la nuit, je jetai un dernier regard au jeune inconnu.
Celui-ci me regardai avec un regard à glacer le sang.

La révolte du soleil Kde žijí příběhy. Začni objevovat