Chapitre 20

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1 semaine et six jours plus tard

Je regardai monsieur Liber manger, enfin c'était ce que je lui faisais croire.
En réalité je repassais, dans ma tête, de puis bientôt deux semaines la requête que j'allais lui poser.

Il ne fallait surtout pas que je sois présente demain à la bibliothèque au risque d'être reconnue.
Je comptais garder ma fausse identité jusqu'à la fin de mes jours puisque la réponse à la question qui concernait la renaissance de Flore Hortus était:

Jamais.

Le coup de téléphone ne faisait que repasser dans ma tête, j'aurais dû répondre qu'il n'y avait pas de place, j'aurais ainsi évité toutes ces nuits d'insomnie où j'avais échafaudé plusieurs plans qui eux avaient pour but d'éviter qu'on me reconnaisse.
J'avais pensé à la teinture des cheveux en rouge pour être méconnaissable, au mal de ventre insupportable pour ne pas être présente le jour gît.
Au final j'avais opté pour le train.

Le train du retour, le train des retrouvailles.

Les hommes blessés à la guerre revenaient au pays par un train afin d'être soigné et de repartir au combat sans aucune éraflure.

Pour que le bibliothécaire ne démasque pas le mensonge dans tout cela, j'avais regardé les horaires à la gare pour que je puisse lui informer de l'arrivée d'un train à 10h35.

La seule faille dans ce plan était mon incapacité à mentir.
Mais bon, il y avait toujours des fissures dans un projet, il fallait juste que je me force à ne pas bégayer et à ne pas toucher mon collier.

Or, avant que je puisse sortir un mot, il y eu une première faille dans mon plan, monsieur Liber commença la discussion
« J'ai vu dans l'agenda qu'il y avait une réservation pour demain, à 11 heures.
-C'est exact monsieur, mais...
-C'est une classe de seconde.
-C'est exact monsieur, mais...
-Les écoliers demandent toujours beaucoup de travail, il faudra assurer, demain dès 9h00 mettez de côté les livres sur les premiers dictateurs, faites biens attention aux catégories, il faut que ce soit des livres pour lycéen, pas besoin de sortir les livres aux gravures enfantines ni ceux qui sont romancées.
-Oui monsieur ce sera fait, mais..
-Il n'y aura donc pas de pause déjeuner puisqu'ils viennent à 11h00 et les connaissant ils risquent de rester deux heures minimums. Au mieux on déjeunera à 13h00, sinon on attendra le dîner.
-Très bien monsieur, mais...
-Mais quoi à la fin, cela fait quatre fois que vous me coupez. Apprenez à tenir votre langue. Si vos paroles ne sont pas plus belles que le silence alors taisez vous!»

Quelle ironie, c'était lui qui me coupait à chaque fois malgré le fait qu'il détestait parler. Maintenant que j'avais la parole, je devais citer ce que j'avais répété ce matin, dans ma chambre.
Je pris mes couverts dans mes mains et les serrais très fort pour que celles-ci ne viennent pas jouer avec le médaillon de mon collier. «Monsieur, je souhaiterai m'absenter à partir de 10h20 car un train arrive à la gare à 10h35 et je souhaiterai vérifier qu'il n'y ait pas mon père.
-Mais, je viens de vous dire que demain il y aurait beaucoup de travail, on vous sollicitera.
-Je sais monsieur et c'est avec beaucoup de regret que je dois vous laisser seul gérer cette classe de 30,euh, excusez-moi 29 élèves. Je peux vous assurer par contre que je mettrai de côté les livres sur lesquels ils doivent travailler.
-Comment êtes vous au courant de l'effectif de la seconde A?
-Ah, euh... c'est leur... leur professeur qui me l'a dit au téléphone.
-Très bien, je vous laisse y aller. À demain Dayana.
-Passez une bonne nuit monsieur.»

Je quittai la salle à manger et me couchai sur mon lit. Je n'y croyais pas, j'avais réussi.

Je n'allais pas me faire démasquer.

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Le lendemain

Je posai le dernier livre sur la pile. Il s'intitulait "Le commencement de la dictature", bien sûr il parlait du commencement de Notre dictature, ce qu'il y avait avant ça personne ne le savait, aucun écrit là dessus, rien. Un secret bien garder par Viggo 1er.

"Découvre le secret sans te noyer dans les mensonges."

Au souvenirs de cette phrase là, je ne pu m'empêcher de penser comme quoi Serena Rex avait raison.
Les dictateurs nous avaient toujours cacher des choses et menti sur diverses sujets mais ça je ne l'avait pas compris avant que la grand- mère de Regulus me le dise.
D'ailleurs je n'avait toujours pas découvert qui était réellement la doyenne des Rex et ce qu'avait dit Camilla Ambitio au sauveur d'Epéiste.

En pensant à celui-ci il entra dans la bibliothèque le journal à la main, me vit et se dirigea dans ma direction.
Arrivé à ma hauteur, mon supérieur me donna ce qu'il tenait entre ses mains.
J'ouvris le journal sans comprendre pourquoi j'avais ceci dans les mains avant de voir la page sur les horaires des trains, celles que personnes ne lisaient.
Il y était écrit «Pour cause de problème mécanique sur la ligne treize le train servant à ramener les soldats blessés à 10h35 est annulé.»

Monsieur Liber avait remarqué mon bégaiement dans la discussion d'hier, il avait donc voulu vérifier par lui-même que je ne mentais pas.

«Apparemment, tu vas pouvoir m'aider aujourd'hui.»

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Alors?

Notre Dayana aura une journée plutôt mouvementée!

Comment s'est passée votre première semaine de cour?

Perso, moi ça va, à part mon emploi du temps!!!!

À la semaine prochaine!

La révolte du soleil Where stories live. Discover now