Chapitre 45

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*Point de vue de Victor

Mais pourquoi?
Pourquoi être de leur côté?
De toute façon, ils se braquaient toujours vers les personnes les plus faibles, les plus naïves.
Je les haïssais!

J'essuyai, avec un mouchoir, le sang sur ma cuisse.
Elle s'était bien défendu, n'empêche.
Il allait falloir que je corse mes entraînement si je voulais atteindre mon objectif, si je voulais gagner.

Mon plan partait en fumée avec toute cette histoire, cette esclandre.
Est ce que cela serait comme il y a trois ans?
Je ne sais si cela me dérangeait, j'avais mes raisons de ne pas rejeter ce moment sanglant.

L'amour.

Dire que cet obstacle à mon plan avait un nom "La Révolte du Soleil".
Je l'ai vu le marquer, écrire cette phrase que désormais je détestais, qui venait de faire entrave à mon avenir.

Je levai la tête vers le ciel à travers la fenêtre de ma chambre.
Avec ce qui s'était passé je ne pourrai sortir de chez moi avant plusieurs jours.
Je ne la reverrai pas.
Pendant mon absence, elle sera entre leur main.

Un nuage recouvrit la lune.
"La Révolte du Soleil dessine l'ombre de la Liberté"
D'un coup, cette phrase me parut sympathique.
Alors que la lune disparaissait, un plan se dessina dans ma tête.
Un plan beaucoup plus amusant.

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*Point de vue de Dayana Silva

"Je sortis.
A peine à l'air frais;
j'ai dû éviter une balle et tirer devant moi.
Le corps d'un vérificateur tomba devant moi.
Mon premier meurtre."

Je me réveillai en sursaut.
La transpiration collait mes cheveux à mon front, mes mains étaient moites.
Je sortis de ma chambre et déambulai dans les couloirs du repaire, pieds nus, à la recherche de la salle de bains.
Mes pensées étaient confuses, je n'arrivais à me souvenir du chemin pour m'y rendre.
Dans ma tête, seul ce corps inconnu qui s'écroule devant mes yeux, défilait.
J'avais tué.

Tuer.

Cet homme avait peut-être des enfants, une femme, un foyer qui avait besoin d'être entretenu.
Peut-être avais-je détruit plus qu'une vie en tirant ce coup de feu.
Je l'avais fait machinalement, sans me poser de questions, sans réfléchir.
J'étais passé de l'autre côté de la ligné qui sépare l'humanité de la bête/du monstre sans prendre en considération les conséquences qui me tomberaient dessus.
J'avais tué.

Je savais qu'il me faudrait enlever des vies en rejoignant les révolutionnaires mais je ne connaissais pas le sens de ce mot, j'ignorais la sensation que l'on ressentait en perdant son humanité, sa dignité.
J'avais choisi mon épée comme si elle n'allait servir qu'à atteindre la liberté.
Je m'étais entraîné avec une arme à feu comme si elle n'allait servir qu'à inspirer la peur.
Dans le fond, je ne valais pas mieux que n'importe qui.
Je traitais de monstre Viggo 1er pourtant j'avais fait comme lui.
J'avais tué.

Je m'arrêtai, n'en pouvant plus de chercher dans le vide, je marchai plus dans mon esprit à la recherche d'un quelconque pardon que réellement, dans cette vieille maison.

Par hasard, je me trouvai devant la salle d'entraînement.
Je rentrai et pris une épée dans l'un des coffres, ayant laissée la mienne dans ma chambre.
Je commençai à la manier de sorte à recopier les postures de combat que m'avait enseigné Epéiste.

A chaque fois que je stoppais cette danse de la mort, ce corps qui s'écroule à quelques mètres devant mes yeux réapparaissait dans mon esprit.

Alors je dansais une heure, peut-être deux.
Qui sait?
J'avais perdu la notion du temps, cherchant à fuir mon acte monstrueux, le tournant que venait de prendre ma vie, ce nom:
Dayana Silva, celui d'une tueuse.

La révolte du soleil Where stories live. Discover now