Chapitre 21

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11 heures sonna, la classe de seconde A se trouvait devant les portes de la bibliothèque.

Je vérifiai pour la vingt deuxième fois depuis que j'avais appris que j'allais devoir être présente pour la visite des lycéens si mes cheveux étaient bien bouclés, mes mèches toujours colorées en or, mes ongles bien noirs et enfin si la chemise de couleur sombre pâlissait bien ma peau.
Comme conclusion, je trouvais que la ressemblance avec Flore Hortus était trop frappante.

Pour que peu de personnes viennent me voir, j'avais disposé les livres sur les cinq tables.
Enfin, je m'étais placée derrière le bureau, sur une chaise, ma tête fixant un livre prit au hasard dans les rayons.

11 heures quinze sonna, la classe de seconde A entra dans la bibliothèque, le paisible silence disparut aussitôt et laissa place au tempétueux bruit, les 29 étudiants réduisirent en seulement quelques pas le calme qui régnait dans cette pièce faite d'étagères portant de nombreux bouquins.

Les adolescents se disposèrent en cinq groupes pour enfin s'assoir dans la plus grande des agitations.
J'avais observé cette scène qui m'était familière d'un œil discret tout en faisant semblant d'être plonger dans ma lecture.

Alors que les visiteurs se débrouillaient très bien sans mon aide, échangeant les documentaires, prenant des notes sur une biographie, monsieur Liber pénétra dans la grande pièce, me vit assise et cria «Dayana! Que faites vous derrière ce bureau, allez donc conseiller ces étudiants sur leurs lectures!»

Sans le savoir le vieux bibliothécaire venait de réduire en miette ma couverture.

Je me levai tremblante et me dirigeai lentement vers un ancien camarade avec lequel je n'avais jamais parlé.
C'est ainsi que commença ma promenade autour de ces cinq tables, la marche fut stressante.
Certaines personnes ne me reconnurent pas, me prirent pour une simple stagiaire, d'anciens amis eurent un mouvement de recul en me remarquant mais eurent comme pensée que je ressemblai juste à Flore.

Après ce dure périple, mes épaules s'étaient affaissées, le jeune Rex n'était pas présent, ma fausse identité allait survivre.

11h44 sonna, la classe de seconde A lisait et le cauchemar commença:

Regulus s'introduisît dans la bibliothèque, rejoignit ses amis et débuta une discussion en leur compagnie.

Je ne connue jamais le principal sujet malgré le fait qu'à la fin de leur échange, le petit fils de Serena Rex se retourna, fut surpris quand ses yeux rencontrèrent les miens, prit un bouquin sur sa table et marcha dans ma direction.

Entre le moment où il se leva et celui où il se retrouva à moins d'un mètre de moi, il se passa cinq secondes.
Cinq secondes où je fis le souhait que ce qui arriva n'arriverait pas.
Cinq secondes où je fis le souhait de rester Dayana Silva.
Quand ce laps de temps fut écoulé, Regulus dit «Excusez moi auriez vous l'amabilité de m'indiquez de quel autocrate parle ce livre?»

J'ouvris la bouche, étonnée et balbutiai «C'est une biographie d'Aumaric 1er.»

Mon ancien camarade prit un air songeur et dit dans sa rêverie
«Et tu n'as même pas daigné nous prévenir.
-Plaît-il?»

Le jeune Rex sortit de sa pensée et manifesta sa coquecigrue en deux phrases
«Tu n'as pas daigné me dire pourquoi tu ressentais une profonde tristesse ce jour là, tu n'as pas prévenu ton frère de ta fuite, ni dis à tes parents où tu comptais te rendre. Tu es partie comme un simple coup de vent, Flore!»

Une haine pure envers ces paroles naquit en moi.
Je ne lui avait pas expliquer la raison de mes pleurs pour qu'il ne rende pas mon départ plus compliqué, pour qu'il n'existe pas dans cette nouvelle vie.
Je n'en avais pas dit plus à mes parents pour qu'ils ne me rendent pas visite, pour qu'ils ne le disent pas à mon frère.
Je n'avais pas prévenu Laurier de ma fuite pour qu'il ne me dissuade pas, pour le protéger.

Alors d'un ton empli de colère je dis
«Dayana, mon nom est Dayana Silva.»

La révolte du soleil Where stories live. Discover now