Chapitre 28

11 3 7
                                    

«Encore!»

Et pour la 28 ème fois depuis le début de l'entraînement je me relevai et brandis mon arme, mon espoir, ma moitié.
La consigne était simple vaincre Epéiste.
La réaliser était autre chose.
Elle se battait avec un couteau et moi une épée, pourtant je n'arrivais pas à la toucher une seule fois.
Concernant ma mentor, cela faisait 28 fois que son terrible instrument touchait ma poitrine. Elle enchaînait pirouettes, sauts, prises, coup de pieds et bras tendu avec le couteau sur ma tenue d'entraînement.
«Encore!»

J'en pouvais plus, ma respiration était saccadée, mes jambes faiblissaient, mes bras tremblaient, ma main droite était rouge et mon uniforme salit par les multiples chutes.
J'en pouvais plus mais je continuais, mais Epéiste m'ordonnait de continuer.
La guerrière m'avait prévenu "avec moi, soit tu suis le rythme, soit tu es laissée seule à terre sur le pavé".
«Encore!
-Attends...s'il te plaît.
-Qu'est-ce qu'il y a? La loyale et courageuse nouvelle recrue est essoufflée!»

Elle avait dit cela dans ton sarcastique, ce qui me mît en colère.
Je ne répondais pas à ses attentes, c'est ça!
Je n'avais jamais dit que je portais en moi le courage, ni dit que je savais me battre.
Je répliquai du même ton avec lequel j'avais répondu à Regulus.
«Je ne suis pas simplement essoufflé mais épuisé, depuis deux heures trente tu me fais travailler, ça a commencé avec les échauffements donc 20 tours de la salle, puis des exercices d'abdo, ensuite 50 tours en fractionné et enfin ce travail des plus crevant. Après toute cette ribambelle fatigante, tout ce que je te demande c'est au moins 10 minutes de pause!»

Epéiste partit dans un fou rire, c'était étrange de la voir ainsi, elle semblait vrai.
Entre deux rires, ma mentor me questionna «"Épuisant!" Tu n'en fais pas de trop? Avoues le, tu t'es sentie puissante quand tu as pris l'épée dans ta main!»

Je réfléchis, oui c'est vrai, j'avais éprouvé un sentiment de force surpuissant, j'avais cru un instant que j'étais intouchable.
«Je l'avoue, je me suis sentie puissante.
-Alors pourquoi ne me montres-tu pas ta force? Tu croyais qu'en t'engageant dans notre ordre tu allais continuer ta petite vie de bibliothécaire mais avec une épée dans la main pour menacée Camilla Ambitio si elle revenait. Ce n'est pas ça la vie! Maintenant, relève toi et affrontes moi, Dayana, à moins que tu préfères Flore ?
-Ne m'appelle pas ainsi, Flore Hortus n'existe plus, je suis Dayana Silva! Tu veux peut-être que je t'appelle Ombe?»

Je plaquai de suite mais mains sur mes lèves. Malgré la rage qui m'avait envahi, pourquoi j'avais dit cela, je n'avais pas le droit, c'était son ancienne vie, aujourd'hui morte, je ne devais pas la lui rappeler.
Je vis le visage de la révolutionnaire se fermer, ses yeux noirs comme les ténèbres retranscrire la fureur, sa poigne se raffermir sur son couteau.

Quand je pensais qu'elle allait mettre son arme contre ma gorge, la réalité fut plus troublante, Epéiste passa devant moi et partit dans le plus grands des silences, or je savais que celui-ci n'allait pas durer.

La révolte du soleil Où les histoires vivent. Découvrez maintenant