La révolte du soleil

Chapitre 31

La lame fouettait l'air avec une telle force que mes mèches volaient.
En l'espace de quelques heures, j'avais appris à aimer cette sensation.
J'appréciais le poids de l'épée dans ma main droite.
Croiser le fer avec les couteaux d'Epéiste me faisait mal au bras, certes, mais faisait aussi apparaître un sourire sur mon visage qui portait désormais une légère cicatrice en haut du front à gauche.
J'arrivais à la cacher avec mes cheveux châtains, or contre toutes attentes, je ne regrettais pas de l'avoir.
La punition de ma mentor m'avait laissée une trace à vie, elle disait mon erreur, mes convictions sur ce monde et mon choix, celui de me battre, celui de vivre.

Epéiste me fit tomber à terre, au même moment quelqu'un entra dans la salle d'entraînement, c'était Elizabeth.
Je ne pu que remarquer à quel point ses yeux étaient sublimes.
On m'avait souvent répété à quel point mes iris couleur or étaient d'une beauté unique, c'est exact, je n'avais jamais vu personne avec ce trait de personnalité.
Ce n'est que maintenant que je comprenais que j'avais, certes, des yeux qui ne sont guère communs, mais que d'autres en avaient des plus beaux et plus magnifiques encore.

L'amie de la jeune fille énigmatique s'avança vers moi tout sourire et se présenta
«Ravie de te rencontrer Dayana, moi c'est Elizabeth, fidèle archer des révolutionnaires. A ce que je vois, tu es une épéiste, j'en suis ravie, on va donc partager certaines missions, je suppose.
-Missions?
-Maintenant que tout le monde à base sait que tu nous a rejoint, tu va devoir faire des missions.
-Tu peux me remercier Dayana, grâce à moi, en plus de ton entraînement, tu vas pouvoir t'occuper, la coupa Epéiste.
-Je ne devais pas, en semaine, continuer à travailler pour monsieur Liber? questionnais-je.
-Oh, ne t'inquiètes pas je suis sûre que Serena a tout prévu, répondit ma mentor.
-En parlant de la Chef, elle l'attend dans la salle des plans.
-Très bien, Elizabeth, on se change et on y va.»

Je remis donc mon uniforme et pris un étui noir qui se porte dans le dos pour pouvoir garder en permanence mon arme sur moi.
Je suivis Epéiste et Elizabeth dans les dédales de cette vielle demeure que tout le monde appelait "base" avant d'arriver devant une porte qui n'avait rien de particulier contrairement à celle de la Salle d'entraînement.

Quand nous pénétrâmes dans la pièce une énorme table où le plan de la ville était gravé dessus, des documents collés sur le mur et des caisses remplies de papiers et d'objets dont je pensais impossible de les voir séparés de leur propriétaire, s'y trouvaient.
De là où j'étais, j'arrivais à distinguer l'insigne du second dans un des coffres.

Autour de la table se trouvait Serena Rex accompagnée de son éternel sourire, il y avait aussi Félicien qui sans que cela me surprenne me fit un clin d'œil, et d'ailleurs, je fus étonné qu'Elizabeth le rejoigne et se place à ses côtés. Enfin la dernière personne était celle que je ne voulais pas voir, Regulus, celui-ci avait les yeux baissés, il n'osait même pas me regarder en face, ce qui au fond m'énerva.

C'était étrange comment notre relation avait changé en seulement trois semaines, je n'arrivais même pas à dire si je l'aimais encore, cela avait-il était réciproque au moins un jour, je l'ignorais et je crois bien que j'avais peur de ne jamais le savoir.

Avec Epéiste, on se plaça en face des quatre individus et laissâmes parler Serena.
«Bien, merci de nous avoir rejoins, de ce que je remarque, tu as choisi l'épée, c'est un choix qui te correspond. Je t'ai convié ici, Dayana car maintenant que pratiquement tous les révolutionnaires sont au courant de ta venue, il est demandé par tous à ce que tu participes à notre cause malgré ton faible niveau en matière de combat. C'est pourquoi, après maintes réflexions, j'ai décidé que tu noteras toutes les allés et venues dans la Tour du Lynx, travaillant dans la bibliothèque, cela sera très simple pour toi de voir qui rentre dans le bâtiment sans que tu ai à bouger. Il m'aurait était difficile de placer un des nôtres non loin de la Tour, il aurait fini par être remarqué, alors que toi tu ne seras jamais démasquée, tout le monde penseras que tu ne fais que travailler.»

J'avais remarqué Regulus tressaillir à l'entente du prénom Dayana, ce qui ne m'avait pas empêché d'écouter avec attention la vielle femme malgré la tristesse qui m'avait envahi d'un seul coup.
Heureusement pour moi, Serena reprit la parole
«Nous avons donc fait un vote pour savoir si toute personne acceptait ta mission, or comme tu le vois, quatre révolutionnaires sont là, ils ont manqué le vote, aussi je leur pose maintenant la question "Levez la main si vous êtes pour l'affectation de Dayana Silva dans le rôle que j'ai expliqué un instant plutôt.»

Épéiste leva, immédiatement, la main, ce qui ne me surpris pas, Félicien par la suite, accompagné d'Elizabeth.
Il ne restait plus que Regulus qui pour la première fois depuis que j'étais entrée dans la salle des plans me regarda dans les yeux. J'acquiesçais pour qu'il comprenne que j'étais prête, que je n'étais plus la petite fille fragile qu'il avait connu.
Le jeune Rex dû voir ma détermination car il leva la main non sans regret.
La Chef reprit donc la parole «Parfait, après le résultat de ce vote qui est positif car tout le monde est d'accord...
-Non, je ne le suis pas!»

Je tournai la tête vers la personne qui venait d'entrer avec fracas dans la pièce et mon sang se glaça à la vue de celle-ci.