Chapitre 3

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Je marchais.

A chaque pas, je m'éloignais un peu plus d'une vie faite de rire, d'amour, d'oisiveté.
A chaque pas, je m'éloignais un peu plus de mes repères, de mes marques, de mes traces.
De Flore Hortus, il ne restera que des objets, de simples photos, des souvenirs.

La mémoire, malheureusement, jouait parfois des tours, elle survenait comme elle s'estompait, elle était imprévisible, ça pouvait être une aide comme une ennemie.

Ils ne m'oublieront pas, ça je l'ai su dès que je leur ai exposé mon projet, non, il ne m'oublieront pas et pourtant le son de ma voix, mes discours, mon physique s'estompera petit à petit de leur mémoire, ils se souviendront de mon existence mais mon souvenir sera flou.

Je marchais.

J'allais toujours plus loin, ces rues, je les connaissais pas coeur, je les ai traversé avec Laurier, j'étais si proche de lui.
J'ai eu beau aimé mon autre frère et mes deux soeurs, j'ai toujours préféré mon cadet, on partageait la même chambre, on s'était toujours défendu l'un l'autre, il avait toujours été là pour moi.

Je me souvenais d'un jours, c'était il y a 3 ans, il eut ce jour là une esclandre, les habitants de tous le pays s'étaient rassemblé dans la capitale, sur la grande place qui se trouvait en face du palais de la famille royale.
La population se plaignait du prix élevé des produits de premières nécessités.
Cette année là, l'hiver avait été rude, le marché était trop cher pour toutes personnes n'étant pas bourgeoise, on y mangeait pas à sa faim.
Bref, donc ce jours là il y eu une grande manifestation, tout le pays s'y trouvait, j'y étais aussi avec mon frère.
Malheureusement ça a dégénéré, les vérificateurs et la police sont arrivés, n'arrivant pas à calmer la situation ils ont tirés dans la foule, cent personnes en tout sont mortes, cent innocents, cents habitants qui voulaient juste manger, cent affamés.
La foule s'est mise à hurlé , tout le monde poussait, courait, piétinait.
Je suis tombé, on m'a écrasé, j'ai eu le souffle coupé.
Un vérificateur a fini par me ramasser, il m'a demandé qui j'étais, je n'ai pas répondu de peur de faire naître des ennuis à mes parents.
Il a insisté, voyant que je ne répondrai pas il m'a frappé de son poing.
Une douleur poignante m'a traversé le corps.
Il m'a redemandé mon nom, je n'ai rien dit, je l'ai regardé dans les yeux, il avait une haine pure en vers nous, les personnes révoltés pas la situation.
Il s'apprêtait à refrapper quand Laurier est survenu, il a sauté sur le vérificateur comme une bête sauvage saute sur sa proie.
Après qu'il eut laissé un oeil au beur noir à l'homme, il m'a prit la main et m'a fait courir jusqu'à la maison.
J'avais 13 ans et lui 12 et pourtant on s'était comporté comme des adultes, on avait perdu ce jour là notre innocence, on venait d'apprendre la dureté du monde.

En quittant le domicile familial je renvoyais l'ascenseur à mon frère, il m'avait sauvé et c'était à mon tour d'en faire de même.

Je marchais.

Où allais-je dormir cette nuit?
Je pourrais crier mais personne ne m'entendrai, les portes des maisons étaient fermés à double tours, les volets des fenêtres clôturés, les foyers barricadés, et tout ça pour quoi.
Parce que notre roi en déclarant la guerre avait ouvert la porte aux serpents sournois venus proposer leurs plans, à l'indifférence de la race humaine envers la violence, au vent glacial qui nous stoppe dans notre course contre la fin, aux balles qui viennent transpercer nos coeurs.
Tous le monde avait compris qu'il valait mieux se protéger et faire profil bas si nous ne voulions pas tomber dans le piège de la mort qui elle ne se cachait pas.

Je marchais.

La fatigue commençait  à se ressentir.
Mais où allais je donc dormir?
La réponse m'était tout à fait inconnue.
Ma journée du lendemain sera rythmée epar la recherche d'un travail.
N'y avait-il donc vraiment personne qui se baladait la nuit de nos jours.
Aucune auberge ouverte dans les environs, elles avaient toutes fermés il y a six mois.

J'arrivai sur la grande place, les gardes protégeaient le palais, de là où j'étais ils ne me voyaient pas.
Un homme sortit de la Tour du Lynx, le quartier général des vérificateurs.
L'inconnu enfila le célèbre blouson noir à l'oeil blanc brodé au niveau de la poitrine.
C'en était un lui aussi.
Il fallait que je parte si je ne voulais pas me faire repérer.
Cet homme faisait sans doute parti de la patrouille de nuit, chaque soir, une équipe se dispersait dans la nuit et vérifiait qu'aucune personne ne se promènerait après 21 heures, ce couvre feu était en place depuis que la guerre était là.

Je comprenais maintenant pourquoi je n'en avais croisé aucun depuis mon départ, le vérificateurs de notre secteur se trouvait dans la Tour, il avait dû se passer quelque chose.

Je marchais.

Je m'étais faite une résolution j'allais devoir dormir à la belle étoile.
La belle étoile, quelle ironie, on voyait plus de fumée que de ciel, depuis six mois les usines ne s'arrêtaient  plus, elles produisaient des armes en quantité astronomique, plus il y avait d'engins servant à ôter des vies, plus il y avait de morts, la liste s'allongeait de jours en jours.

Un homme s'avança dans ma direction.
Qui était ce?
Il n'y avait aucun endroit pour se cacher, ici.
Je continuai d'avancer, avec un peu de chance c'était  peut être un ivrogne, un homme ayant bu jusqu'à être saoul pour oublier qu'il avait tout perdu à cause d'une raison qui lui échappait.

Je regardai le sol, on m'avait toujours dit d'éviter de regarder les gens dans les yeux, ça pouvait faire naître de l'agressivité en eux.

Arrivé à ma hauteur, l'individu s'arrêta, je continuai mon chemin, après avoir parcouru quelques mètres j'entendis l'homme crier 
« Eh! Qui êtes vous? ».

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Hey!
Bon comme vous avez pu le remarquer, les trois premiers chapitres ne comportaient pas d'action, ils présentaient la situation, notre héroïne préférée Flore/ Dayana ( perso, je préfère Dayana, c'est pourquoi je l'appellerai ainsi).
Je vous rassure, dans le chapitre 4, l'action arrive.
Qui est cet homme mystérieux?
Donnez moi votre avis!

Je tiens à remercier les lecteurs qui me suivent!
Je remercie particulièrement LouaneDurand
Qui est ma plus fidèle abonnée, elle lit tous mes écris et est une amie fidèle dans la vraie vie!

Je vous embrasse!
À la semaine prochaine!

La révolte du soleil Où les histoires vivent. Découvrez maintenant