Chapitre 44

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«Il n'y a vraiment que les riches qui peuvent ne pas subir le couve-feu.
-Non Epéiste, tu te trompes, il n'y a que les partisans qui sont aussi les favoris de Viggo 1er qui ont le droit à ce privilège, répliqua Elizabeth.
-Laissez-moi deviner, les riches qui ne dépendent pas du dictateur sont des menaces à ses yeux qu'il faut éliminer. dis-je.
-Exactement, la famille des Rex, par exemple, a dû dépenser la plupart de sa richesse pour ne plus être perçu comme une menace, mais cela ne suffisait pas, Serena à peine âgée de 38 ans à dû aller se cacher, sortir de la dynastie. Elle ne devait pas totalement disparaître, l'autocrate s'en serait méfié, c'est pourquoi les seules traces qu'elle laissait étaient à la bibliothèque, expliqua Elizabeth.»

Je comprenais que tout l'argent des Rex était allé dans la construction de ce repaire.
«Et les armes, d'où viennent-elles?
-C'est là l'un des nombreux mystères des révolutionnaires, chuchota Epéiste.»

Elizabeth ferma la fermeture de sa robe, elle avait revêtu sa tenue d'admission chez les révolutionnaires, ses tresses africaines étaient regroupées en un chignon et ses magnifiques yeux verts étaient soulignés de khôl.
La révolutionnaire nous fit un clin d'oeil à moi et Epéiste et sortie de sa chambre.
J'entendis le bruit des talons de ses bottines sur le parquet avant que le silence ne retombe dans la vieille maison.
Elizabeth venait de grimper sur les toits.

La guerrière mystérieuse se tourna vers moi
«À ton tour maintenant.»

Nous quittâmes le repaire et nous dirigeâmes vers la grande place.
Pour ne pas se faire prendre, Epéiste avait revêtu la même tenue qu'elle portait la première fois qu'elle m'avait accompagné ici.

C'était surprenant comme en trois mois, tout avait changé, j'avais une place dans cette nouvelle vie, des amis, un objectif: la liberté.

Nous entrâmes dans la bibliothèque, je me dirigeai immédiatement vers ma chambre, mais au passage je vis Epéiste s'arrêter devant le bureau de Monsieur Liber, enfin là ce serait plutôt Ombeline Umbra.

Dans ma pièce à coucher, je pris la robe blanche que j'avais acheté il y a bien longtemps maintenant, j'enfilai mes talons dorés et me bouclai les cheveux.

Quand je sortis, Ombeline était dans les bras du bibliothécaire.

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1 heure plus tard

«Tu as bien ton poignard, Dayana?
-Oui, merci Epéiste, il est sous ma robe, accroché à ma jambe gauche.
-Parfait, n'oublie pas, ne fixe pas avec insistance Félicien, Elizabeth et Serena quand ils rentreront dans le restaurant. Soit naturelle et ait l'air d'une partisane bourgeoise de Viggo 1er entrain de déguster un dîner raffiné.
-Tout va bien se passer.
-Ah, et surtout reste dans l'ombre.»

Je quittai le bâtiment et pris la route pour le lieu qui allait changer le cours des choses.
Devant l'entrée, je pris une grande respiration, à partir du moment où je pénètrerai dans ce restaurant, je n'aurai plus le choix, il me faudra respecter le plan si je veux survivre.

Avant d'entrer, je vis Victor attablé à une table, les yeux perdus dans des coquelicots rouges.
Oh non.
Il me voyait comme étant plus qu'une amie mais moi, comment le voyais-je?

C'est sous cette interrogation que je rentrai dans le restaurant et me dirigeai vers la table de Victor.
Celui-ci releva la tête et ne dit rien pendant un instant, me détaillant de la tête aux pieds
«Tu es magnifique, lâcha t-il après plusieurs secondes.»

Je rougis et baissai la tête gênée. Il me fit assoir avant de me tendre les coquelicots
«Tiens, voici pour toi.
Fleurs de saisons
De couleur rouge
Pour ton beau nom,
Ce que j'éprouve.»

La révolte du soleil Where stories live. Discover now