Chapitre 13

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*Point de vue de Laurier

2 jours,

cela faisait 2 jours que je me rongeais les ongles,
2 jours que je ne parlais plus,
2 jours que je n'étais que colère.

J'avais eu beau errer dans les rues pendant plusieurs heures, j'avais vu le soleil brûlant se coucher et la lune glaciale se lever.

J'avais eu beau repenser à tous les moments que j'avais passé en compagnie de mon aînée à la recherche d'indices sur l'endroit où elle se trouvait actuellement; j'avais vu nos fous rires, nos chagrins, nos débats souvent gagné par ma sœur.

J'avais eu beau interroger mes parents, crier sur mon père, secouer ma mère, donner des coups de pieds rageurs dans les vases remplis de fleurs; j'avais vu la pluie tomber des yeux de la femme qui m'a mis au monde, la mâchoire de l'homme que j'admire se contracter, le vase marron se briser, les fleurs couleur or s'écraser par terre.
Le marron de mes yeux, simples, quelconques.
L'or des iris magnifiques, uniques, de ma sœur.
C'était la seul personne à avoir un tel regard, si exceptionnel.

J'avais eu beau hurler contre le monde entier, contre notre pays, contre notre dictature, contre cette putain de guerre; je n'avais pas retrouvé Flore.

Je savais qu'il ne fallait pas qu'elle revienne à la maison, mon alter-ego serait jetée contre un mur blanc criblé de balles avec un flingue posé sur sa tempe.
Un vérificateur habillé de noir en face d'elle, tenant l'arme.
La dernière chose qu'elle verrait serait ce détestable œil blanc brodé sur le blouson de ces connards.
Non, je ne le permettrai pas, Flore était la vie, la lumière, l'espoir.
Elle ne mourra pas, de là où j'étais, j'y veillerai.

Je la retrouverai!

Je visiterai les galaxies étrangères, marcherai sur les planètes inconnues, slalomerai entre les étoiles, investiguerai dans le noir de l'espace s'il le fallait.

Une fois que je l'aurai déniché, je lui ferai bien comprendre ma façon de penser concernant son départ soudain, cela finira par un débat qui cette fois sera gagné par moi puis je la cacherai moi-même.
Je connaissais des gens qui pourraient veiller sur Flore.

Depuis que ma sœur était partie, les vérificateurs étaient venus, avaient interrogé chaque personne de la famille, l'avaient cherchée dans la ville, avaient questionné sa classe puis avaient fini par abandonner.
Ils espéraient la voir passer devant la Tour du Lynx.

Beaucoup de ses camarades étaient venus me voir, même Regulus, Flore m'avait parlé de lui.
Il était arrivé d'une démarche assurée puis une fois que je m'étais retrouvé seul avec lui, il avait affiché un air gêné.
J'avais tout de suite compris, je n'avais pas voulu qu'il m'explique.
C'était une histoire entre lui et la fille aux yeux d'or.

Je pris le journal de la veille posé sur la table de la salle à mangé, j'avais besoin de me changer les idées si je ne voulais pas sombrer là où il était impossible de remonter.
Je l'ouvris et tombai sur un titre qui me fît écarquiller les yeux
« Un homme et une étudiante retrouvés mort hier soir, dans deux rues différentes».

J'avais un mauvais pressentiment, pitié, dites moi que Flore n'avait rien à voir avec ça.

La révolte du soleil Where stories live. Discover now