- j'ai dis non Sadate, donc si tu me respecte encore un peu fais ce que je te dis. Si tu ne veux plus rester chez Bachir, tu peux venir ici il n'y a pas de problème. Mais il est hors de question que tu ailles vivre seule dans une maison.
- mamie ce n'est pas cela, je me sens parfaitement bien chez mon oncle. Je veux juste...
- tant mieux tu y restes et c'est tout. Aucune fille de ma famille n'irait vivre ailleurs à part chez son mari !
- ...
Je me tu fatiguée, quoi que je dise ma grand-mère ne voudra pas l'entendre et encore moins essayer de comprendre. Je lance un regard à mon oncle espérant qu'il m'aide mais il sourit, ça doit lui plaire que sa mère m'empêche de vivre seule car il voulait que je reste avec lui. Enfaite je devais déménager ce week-end et mon oncle m'a dit que je devais aller le dire à ma grand-mère avant, donc j'ai profité de ce vendredi pour lui dire après que nous soyons revenus de la mosquée et sa réponse me laisse clairement sur le Q.
- je vais rejoindre les autres.
Dis-je un peu énervée avant de sortir du salon. Je suis allée dans l'arrière de la cour ou se trouvaient mes cousins et cousines. En rentrant je suis montée avec Oumar dans sa voiture.
- tu es triste parce que mamie ne veut pas que tu déménages ?
- je ne la comprend pas.
- écoute la connaissant elle ne voudra jamais donc mieux vaut que tu tires un trait dessus.
- Ai-je le choix ?
- non. Mdr
- ce soir on doit sortir avec djena et Habib pour la soirée de barbecue chez un certain Bouba.
- oui je sais, je vous rejoindrais.
- pourquoi tu ne viens pas directement ?
- parce que très chère j'ai des choses à faire
- quelles choses ?
- c'est PRIVÉ !
Je le toisa sans rien dire, je suis sure qu'il a une madame qu'il ne veut pas me présenter.
- eh dis ?
- oui
- Ton pote Ali, il sera là ?
- ouais pourquoi ?
- rien, et euh est-ce que il a une femme dans sa vie ?
Il me regarda bizarrement.
- Il t'intéresse ou quoi ?
- haha...non pas du tout, c'est juste pour savoir.
- hum, des petits mouvements par ci par là rien de bien sérieux, Ali aime trop les femmes.
- sérieux ? Vous êtes vieux pour ça, pensez à vous poser pour de vrai.
- je ne pense pas qu'il soit prêt pour ça.
Malgré mes efforts je n'ai rien pu savoir de concret à propos d'Ali, mais bon on verra bien. A la maison j'ai prié Icha, et je suis allée faire du thé pour m'assoir un peu dans le jardin, il fait frais et bon ce soir, finalement je crois que ça me fera du bien de sortir. En pensant à cela j'ai reçu un sms de djena .
« j'irai avec Barou, donc Habib ira te prendre seul »
« ok ! »
Je vais enfin rencontrer ce fameux Barou. Elle ne cesse de me casser les oreilles avec lui. Quand Aïssa est revenue de l'université je suis allée la voir.
- Aïssa ce soir on va à un barbecue et tu peux venir avec moi si tu veux.
- non c'est bon.
- Ali sera là.
- j..je ne sais pas.
- écoute j'ai essayé de savoir ce qui se passe avec Oumar aujourd'hui mais je n'ai rien su. Donc je pense que le mieux est que tu le vois pour parler.
- Oumar ne sera pas là ?
- si, mais il viendra un peu plus tard il m'a dit donc c'est l'occasion.
- d'accord, j'irai après toi. Tu me passeras l'adresse.
- pourquoi ne pas y aller ensemble ?
- rien...tu sais maman n'aime pas trop quand je sors don...
- ok j'ai compris, à tout à l'heure.
A 20h je suis allée me préparer. J'ai mis un jean noir et un t-shirt rouge et de simples sandales. Je n'avais pas encore terminé mon maquillage quand Habib m'a appelé pour me dire qu'il était à la porte. Je termine rapidement et saisie mon sac avant de sortir. Dans le salon il y avait tout le monde à part Tcherno.
- laisse Oumar t'accompagner.
Dis mon oncle quand je lui ai dit que je sortais.
- hors de question papa ! Je dois aller là-bas après de toute façon.
- Espèce de debile, si je le souhaite tu l'accompagneras tout de suite.
- haha non ce n'est pas la peine, mon ami est venu me chercher il est à la porte.
- Un garçon vient te chercher à cette heure pour sortir ? Qui est-ce ?
Demanda subitement ma tante.
- c'est mon ami, il s'appelle Habib. Tu veux que je lui dise d'entrer pour que tu le vois ?
- ma chérie tu peux y aller, ne tarde pas trop et prends soins de toi. Je songerai quand même à rencontrer ce garçon quand tu décideras que ce soit nécessaire.
- d'accord tonton, merci.
Je suis sortie et j'ai trouvé Habib qui descendait de sa voiture.
- j'allais justement te chercher là ! Dix ans pour sortir !
- haha... sois un peu patient man, je devais me préparer.
Dis-je en sautant dans sa voiture, je ferme la porte et passe mon doigt sur mes lèvres pour réajuster mon glosse attendant qu'il démarre, mais rien.
- Habib ?
Il me regardait.
- tu es très belle.
- merci, je sais mais ne bave pas et démarre s'il te plaît avant que je ne songe à porter plainte contre ta cousine pour harcèlement !
Il rigola en démarrant, lui et moi on se rapproche petit à petit. Enfin ça va entre nous, il n'y a plus de tension. Même si je ne pense pas du tout à une éventuelle relation avec lui, je me sens bien avec lui.
On a discuté durant tout le trajet avant d'arriver dans une maison gigantesque. Cette maison est magnifique, au bord du fleuve elle est tellement grande et belle. J'admire l'architecture franchement. La musique se faisait entendre depuis le parking de ce "château" ! Nous sommes arrivés vers une grande piscine et un immense jardin ou une barre de fer séparait le jardin du fleuve. Il y avait pleins de gens, les grillades partout. Certains dans la piscine et d'autres qui dansaient ou étaient avec de la chicha et des boissons. On avança vers une table et un homme se dirigea vers nous, il se saluèrent avec Habib avant que je n'aperçoive djen aux bras d'un mec, sûrement Barou.
- bro tu ne présente pas ?
- Sadate je te présente Bouba et bouba c'est Sadate.
- enchanté
- De même.
Fis-je en tenant la main qu'il m'a tendu, il avait l'air d'un garçon sympa. Je me précipitais vers djen qui riait aux éclats elle ne m'avait même pas encore vu.
- hey djen, range un peu tes dents way !
- mon bébé ! Viens, chéri c'est elle Sadate ma sœur.
- Sadate ? Enfin, j'ai une tête sur le nom que je j'entends h24
- c'est pareille pour moi écoute.
- ça va ?
On a commencé à discuter tranquillement, Bouba a appelé une fille qui nous a ramené des assiettes pleines de poulet et de filets de bœuf grillés. C'était juste délicieux je l'avoue. Juste après j'ai vu Ali venir vers nous avec Abdou, le gars avec qui il était à la maison il y'a quelques temps. Quand Aïssa est arrivée nous étions tous assit ensemble. Je voyais qu'elle ne savait pas comment faire pour l'aborder devant tout le monde donc je me suis levée pour m'éloigner en disant à Ali de venir. On était debout, lui faisant dos au groupe et moi face à eux en regardant Aïssa.
- oui il y a problème Sadate ?
- euh...non..enfaite Oumar..il est où ?
- haha il est allé faire une course.
- mais vous êtes bizarres vous aussi avec vos courses qui ne finissent pas.
- Ahh qu'est-ce que tu veux, c'est les affaires...
J'essayais de faire signe à Aïssa de venir, et elle ne le comprit pas très vite alors que je peinais a trouver des choses à dire à Ali. Elle arriva à notre niveau et je mis mon portable sur mon oreille faisant mine de décrocher un appel.
- allô ouais....j'arrive.
Dis-je en partant les laissant seuls. Je me rassis à ma place et faillis m'étouffer de rire des blagues de Barou. Il va bien à djena lui ! J'ai vu Ali se diriger vers la sortie avec Aïssa qui le suivait. La soirée se passait bien, les gens à notre table je les trouvait très sympa et ouvert d'esprit, ils étaient super bien éduqués chose que j'ai apprécié parce qu'il n'y avait pas de geste déplacé ni rien. J'ai reçu un message d'Aïssa trente minutes après qu'elle soit partie elle m'a dit qu'elle était rentrée et juste après Oumar est arrivé aussi. J'étais à fond dans ma discussion avec Habib et Barou, il nous racontait une affaire dont il s'est occupé dans laquelle un femme voulait divorcer de son mari quand on entendit un "Salam Aleykoum" je levais la tête pour voir qui avait saluer car tous les gens qui venaient depuis que j'étais la personne n'avait lancé un salamalec. Je fus surprise de voir Mr Sidibé, habillé d'une djellaba pour homme avec des claquettes. Ses clés et deux portables en main.
- ça va les jeunes ?
Bouba - mdr "les jeunes" s'il te plaît !
- vous êtes mes petits ! Oumar.
Il me vit a cet instant, j'ai aperçu de l'étonnement dans son regard puis il continua de parler avec Oumar.
- bouba ton grand frère est là non ?
- oui, il t'attendait en plus.
- bon ciao.
Et il est rentré à l'intérieur du bâtiment. Mais qu'est-ce qu'il fait là ? Je n'y pensais plus et profitais de ma soirée. Depuis que je suis venue je n'ai fais que travailler, je n'étais pas sortie si ce n'était pas ce soir. Et je me rend compte que ça m'aide à évacuer et oublier tout le stresse et la responsabilité du boulot.
Vers 00h on devait rentrer, c'était bien mais il se fait tard et j'étais fatiguée. Je demanda à Habib de m'attendre après que djena m'ait demandé de l'accompagner à l'intérieur pour qu'elle aille aux toilettes. L'intérieur de cette maison est juste splendide, les meubles sont d'une class ! Ils doivent être sacrément riches eux !
- fais vite s'il te plaît.
- ok
Fit-elle en fermant la porte, je baladais le long du couloir en regardant les œuvres collées au mur des deux côtés. Les tableaux étaient tellement beaux a voir que je n'avais pas vu le petit garçon qui était à mes pieds en se frottant les yeux avec une peluche en dragon. Il était tout mignon.
- salut toi ! Tu t'es perdu ?
Il me regardait avec ses petits yeux, je me baissais pour le prendre. Il était trop beau !
- je charche mon paapaa.
- ton papa est où ?
- che ne chai pas.
- ok on va chercher ton papa.
- toi tou est qui ?
- je suis Aatifah et toi ?
- Mohamed comme li prophète.
En plus d'être super mignon, il semble avoir des parents intelligents qui lui ont dit qui était son homonyme depuis à bas âge...
je m'aventurais dans ce palais à la recherche de "son père", en réalité il me faisait marré, je n'avais pas réalisé qu'on avait atterri dans un salon avant d'entendre une voix l'interpeller.
- Mohamed ?
Un homme s'avança vers moi et le prit, c'est là que je vis un autre et Mr Sidibé assit sur les canapés, des assiettes remplies sur la table basse et la télé avec le volume un peu à fond sur France24. L'homme qui a prit Mohamed me demandait où je l'avais trouvé.
- je ne sais pas où il était, il m'a retrouvé dans le couloir pour aller aux toilettes.
- ah merci à vous.
- bon j'y vais.
- Aatiyaaaa tu t'en va ?
- ouii je m'en vais mon petit, tu as retrouvé ton papa non.
Dis-je en rigolant de la manière dont il a déformé mon prénom, il n'arrêtait pas de m'appeler "atiya" au lieu d'Aatifah. C'était marrant.
- merchii et bisouu
Ouhhh je fond, ce petit est vraiment trop choux. Je lui tendit ma joue qu'il embrassa. Je parti après que son père m'ait remercié. Quand je suis arrivée au niveau des toilettes je trouva la porte entre ouverte. Et juste quand je toquais pour voir qu'il n'y avait personne j'ai reçu l'appel de cette idiote.
- mais djen t'es bête ou quoi ? Je t'accompagne et tu pars sans moi ?
- mais tu n'étais plus là, viens je suis au parking là on t'attend.
- j'arrive.
Raccrochais-je en soufflant pour me retourner et tomber nez à nez avec Mr Sidibé. Il me regardait et moi aussi attendant qu'il parle ou qu'il se dégage de mon chemin. Il ne fit aucun des deux. J'entrepris donc de passer mon chemin mais il n'était pas du même avis. Je me stoppais pour lui faire face.
- bon est-ce que je peux passer là ?
- qu'est-ce que tu fais ici Atiya ?
- Mr Sidibé, ici ce n'est pas un lieux de travail où je suis sensée vous donnez une explication à tout bout de champ, donc s'il vous plaît faites moi une place je veux passer.
- si ce n'est pas un lieu de travail pourquoi tu m'appelles "Mr Sidibé" ?
- peut être parce que je ne vous connais pas sous un autre nom.
- Dans ce cas ne m'impose pas d'affinité professionnelle dehors atiya.
- puis-je passer ?
Il me regardait encore, puis se mit de côté.
- je ne m'appelle pas "Atiya" pour infos !
Dis-je en lui tournant le dos, il me prit subitement la main que j'en sursauta.
- je le sais, Aatifah Sadate Sangaré.
Me dit-il frénétiquement en me fixant de ses yeux d'un marron tellement clair que ça manquait de m'intimider !
- lâchez ma main, Amane Sidibé !
Lui dis-je sur le même ton que lui, il sourit puis lâcha ma main. Je suis aussitôt sortie rejoindre les autres qui s'impatientaient. Je dis au revoir à Habib qui me fit un câlin car j'allais rentrer avec Oumar.
- hey ?
- oui Oumar.
- Habib et toi vous vous êtes remis ensemble ou quoi ?
- non non.
- pourtant il était assez câlin avec toi toute la soirée.
- c'est n'importe quoi Oumar.
- il n'arrêtait pas de te prendre la main je voyais très bien, c'est un mec il me respecte beaucoup sinon j'avais envie de lui demander de rester calme avec toi. Je n'aime pas qu'on touche à mes sœurs.
Là je le regardais, c'est possible qu'il soit la raison du comportement d'Ali envers Aïssa.
- est-ce que c'est une sorte de Charia entre vous ?
- quoi ? Nos sœurs ?
- oui ?
- évidemment, personne ne touche à la sœur de l'autre ! Si ce n'est pour pour l'épouser et même ça, ça dépend de qui tu es.
Je me tu pour ne rien dire d'autre, c'est assez clair je pense...!
Le lendemain Aïssa est venue elle même dans ma chambre. Je raccrocha mon appel avec Alex pour lui parler.
- alors vous avez parlé ?
- oui, ça ne sert à rien Sadate.
- qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- il m'a demandé de tout oublier, il m'a dit que ce n'était pas possible entre nous et que il n'était pas prêt pour un éventuel mariage.
- pfff...c'est comme ça leur loi complètement bidon, il a peur qu'oumar ne le découvre et que leur amitié parte en fumée.
- oui je crois bien, il m'a dit qu'il m'admirait beaucoup mais qu'il préfère qu'on en reste là. Sadate je suis déjà amoureuse de lui, qu'est-ce que je suis sensée faire ?
- Oumar m'a dit que si ce n'était pas pour du sérieux c'est a dire une union, aucun ne pouvait prendre la sœur de l'autre. Donc Ali n'est pas prêt pour ça, il a pas finit ses bêtises.
- ...
- Aïssa tu vas devoir jouer l'indifférente avec lui ok ? T'as essayé il veut pas, donc maintenant laisse le et essaye de vivre ta vie du mieux que tu peux, n'essaye plus de le convaincre pour quoi que ce soit. De ce fait s'il t'aime vraiment comme il le dit, il va se bouger et faire bien les choses !
- hum...tu as bien raison. C'est ce que je vais faire.
Je lui lança un sourire pour la rassurer.
- merci beaucoup Sadate.
- ne me remercie pas, je suis ta sœur.
On a commencé à discuter librement de tout et de rien on se tapait même des barres avec des souvenirs d'enfance. Après madame cruella a envoyé la servante nous dire
...- Madame à demandé que vous vous apprêtiez pour venir saluer les membres de sa tontine.
Avait-elle dit, je n'en reviens pas des bêtises de cette femme. Elle veut toujours tout faire pour paraître parfaite aux yeux des gens...impressionne ton créateur, pas les créatures.
Nous sommes quand même allées à la rencontre de ses invités, des femmes toutes aussi bien habillées les unes que les autres. Certaines assises sur la fourrure taillée du tapis, des liasses de billets que deux femmes comptaient alors qu'une notait dans le cahier. Je suis allée dans la cuisine pour remplir une assiette de cacahuètes sucrées, j'en raffole !
Je me servait donc quand une femme est entrée dans la cuisine, elle était très clair de peau. Je la trouvait magnifique sans blague dans sa tunique verte émeraude. Elle me lança un sourire angélique.
- Ça va ma fille ? Je cherche des cure-dents.
- oui, je vous donne ça.
J'ouvris le placard à ma gauche et prit la petite boîte de cure-dent que je lui tendit.
- merci c'est gentil, tu t'appelles comment ? Je ne t'ai jamais vu ici.
- je suis Sadate, je suis venue il n'y a pas très longtemps.
- Ah et tu es...
...- Asma tu as besoin de quelque chose ?
C'était tante Oumou qui venait d'entrer.
- j'étais venue pour prendre des cure-dents cette jolie demoiselle m'en a passer, qui est-ce ? Je ne la connais pas.
- c'est la nièce de Bachir, la fille de Moctar.
- Ah d'accord, elle est très belle. Tu es là pour des vacances ?
- non je travaille ici.
- tu...
- Asma allons y, les autres nous attendent pour le tirage. Sadate chérie range moi un peu le bazar s'il te plaît.
Et elle tira la magnifique femme hors de la cuisine, je rêve ou elle m'a appelé "chérie" et m'a dit "s'il te plaît" ?! Décidément l'hypocrisie est son fort...