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- Je veux la transférer à l'extérieur ! Je n'en peux plus de cette situation. Rien ne change ! Ça fait quatre mois, quatre mois que ma nièce est dans le même état !

Abdel Aziz - Bachir essaye de ne pas perdre patience. Le docteur a dit que son rythme cardiaque répond mieux à son nouveau traitement. Je pense que c'est préférable d'attendre encore un peu.

T.Asma - Franchement moi je pense que si un bon hôpital est prêt à l'accueillir là-bas, elle devrait être transférée.

T.Oumou - Je suis du même avis. La situation n'est pas en voie de changement et ça devient inquiétant.

Oumar - Donc elle sera transférée à Cleveland ?

Amane - Ma femme n'ira nulle part. Tonton Bachir avec tout le respect que je vous dois, je ne veux pas qu'elle aille où que ce soit.

T. Asma - Amane..

- Non maman, je ne veux pas.

T.Bachir - Tu aurais du mieux prendre soin d'elle, nous en sérions pas là !

Amane - Je suis d'accord, vous avez raison. Vous avez tous raison c'est entièrement de ma faute. Je comprends votre frustration et votre inquiétude à tous ici. Sachez que vous n'avez pas plus peur que moi ok ?! Vous ne comprendrez jamais ce que je ressens, aucun d'entre vous ne comprendra. Et je préfère ne pas m'attarder dessus. Mais sachez que la décision me revient et je n'autoriserais pas le transfert !

Il s'en alla les laissant dans le séjour. Il roula une trentaine de minutes et s'arrêta sur la côte en vue sur la ville. Ce qu'il ressent est trop lourd pour lui, la peur et la pression mélangées, ce n'est pas facile à supporter. Il n'en pouvait plus, elle lui manque plus que tout et il n'arrivait plus à tenir. Il a tellement prié Dieu que c'est devenu presqu'une chanson dans sa bouche. Il n'y a rien qu'il n'a pas fait. Mais Aatifah est toujours inconsciente. C'est tellement dur pour lui qu'il ne peut extérioriser sa douleur. Quatre mois c'est long, trop long sans entendre la voix, ni voir le sourire, ni être avec une personne qui nous est autant chère.
Fatigué, il s'assît sur le banc en ciment la tête entre les mains. Après dix minutes ainsi à se poser mille et une questions, un petit sans-abri s'assît près de lui. Il releva la tête et regarda le petit sans chaussures avec un t-shirt déchiré et une culotte avec sa boîte qui lui souriait.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? Il n'y a pas grand monde ici pour te donner à manger ou de l'argent tu sais.

- Oui je sais. J'ai déjà mangé un pain ce matin, je suis ici pour me reposer.

- C'est sur la côte que tu te reposes ? Et où sont tes chaussures ? Tu es monté sans chaussures avec tous les cailloux qu'il y a ?

- Mes sandales se sont coupés avant-hier. Je n'ai pas encore assez d'argent pour en acheter d'autres.

Amane le regarda et son cœur se pressa dans sa poitrine. Ça fait mal, très mal de voir des enfants qui n'ont rien demandé dans de telles difficultés depuis à bas âge.

- Tu viendras avec moi.

- Est-ce que tu es venu ici avec une femme ? Ici les hommes viennent avec leurs copines et s'asseyent pour parler.

Il sourit légèrement, ça lui rappela la fois où il a forcé Aatifah à venir avec lui ici alors qu'ils n'étaient plus ensemble.

- Non, ma femme est malade. Dis moi, tu habites où ?

- À la mosquée. Parfois chez l'imam de mon quartier.

- Tu t'appelles comment ?

- Mohamed Aliou.

Braise de feuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant