(59) Appius

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Nous suivons toujours cette Aurelia. Julia a en elle une confiance aveugle, elle boit ses paroles comme elle boirait à la source même de la Vérité. Elle nous dit qu'il n'existe pas de porte de sortie ? C'est qu'il n'y en a pas !
Je n'accorde pas ma confiance aussi facilement d'habitude. Mais étant donné la rapidité avec laquelle je me suis fié à Julia et à sa grand-mère, force est de constater que les caractères sont bien inversés ici-bas. J'ai eu envie de poser des questions autour de moi, de chercher à savoir si Aurelia nous dissimulait une sortie, mais je me suis raisonné en ne voyant pas l'intérêt qu'elle aurait eu à faire une telle chose. J'ai besoin de comprendre les motivations viscérales des gens pour les comprendre eux.
Je suivais Aurelia comme les autres, lorsqu'elle nous a mené à une villa flottante. Je n'avais jamais rien vu de tel. Ahurissant. Un nuage noir s'y dirigeait, vraisemblablement de mauvais augure.

La grand mère de Julia a tourné sa face parcheminée vers nous.
« C'est ici que je vous laisse. Je ne peux rien faire de plus pour vous, il ne reste qu'à attendre. »
Cette déclaration aussi était ahurissante. Après un dernier regard pour sa petite fille, elle nous a tourné le dos.
Julia fit la moue.
« Si j'avais su que nous ferions tout ce chemin pour finalement venir au même endroit que Servia, je l'aurais suivi dès le début ! »
Mais nous étions là, et l'essentiel était de faire comprendre l'urgence de la situation.
Nous tentâmes les cris. Mais nos voix ne portaient pas assez loin.
Julia cru bon d'essayer la télékinésie, de transmettre un message à sa nourrice.
Peut-être que cette méthode fut plus efficace car elle eut un regard illuminé.
« Elle va nous faire entrer », nous a-t-elle assuré.

Julia Caesaris Où les histoires vivent. Découvrez maintenant