(27) Tragiques découvertes

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L'on se faisait vite à sa nouvelle vie, Julia en faisait l'expérience. Les anciennes habitudes étaient oblitérées aussi vite que les nouvelles étaient mises en place.
Il n'y avait pas grand chose à gérer, personne avec qui parler hormis Pompée.
Il avait fait venir des quantités de nourritures considérables, bien que les techniques de conservation laissent à désirer...
Tout deux dégusteraient probablement de la viande avariée à la fin de leur séjour.

Pompée passait une bonne partie de la journée absorbé dans la lecture de lettres ou dans l'écriture de ces dernières.
Quant à Julia...il pouvait lui arriver de fixer un point sur le mur durant des heures pour tromper son ennui.

Elle effectuait de longues promenade dans la nature, le temps passait plus rapidement dehors.
Elle avait vu cavalcader une troupe de jeunes hommes sur leurs montures de loin, mais n'avait pas osé s'approcher, de peur qu'ils ne soient mûs par de mauvaises intentions ou simplement envahie par une profonde misanthropie.

Elle rentrait en fin de journée et son époux était inlassablement penché sur ses lettres, comme si elles détenaient une vérité insoluble que lui seul pouvait décrypter.
Elle l'observait en douce du coin de l'œil et c'était vraiment l'impression qui se dégageait de sa posture, penché sur ces lettres comme s'il s'agissait de la prunelle de ses yeux ou si elles contenaient une partie de son âme ou quoi que ce soit qui pût avoir de l'importance pour cet homme...

Malgré tout leur relation était au beau fixe, et le fait qu'ils soient le seul être humain présent pour l'autre, et ce réciproquement, à des kilomètres à la ronde n'y était sans doute pas pour rien...

Cependant ce qui devait advenir advint et Julia ne put résister à l'irrépressible attraction que ces lettres exerçaient sur elle.

Pompée ne les laissaient pour ainsi dire jamais sans surveillance, aussi elle dût faire preuve d'une grande ingéniosité pour l'en écarter.

Elle feint l'exaspération et le houspilla en lui reprochant de ne jamais faire sa toilette, ce qui n'était pas totalement faux dans la mesure où il était difficile de ne pas froncer le nez lorsqu'il pénétrait dans une pièce...

La ruse fonctionna mieux qu'elle ne l'avait escompté, Pompée s'en fut immédiatement chercher de l'eau pour le bien des narines de sa belle et cette dernière se rua sur les lettres qu'il avait pour une fois oublié de ranger.

Elles étaient devant elle sans personne pour l'empêcher de les lire !
Julia était dans un état d'une intense jubilation tout en se faisant la réflexion qu'il lui en fallait bien peu pour s'extasier ces derniers temps.
Sûrement un effet de l'inactivité.

Quoi qu'il en soit, elle raffolait de lecture et son livre sur la guerre avait déjà été parcouru en long, en large et en travers maintes fois.
Ces lettres étaient autrement plus intéressantes...

Elles ne provenaient pas toutes de la même personne, mais la grande majorité était adressée à César et à un inconnu nommé "Servius Furius".
Julia prit la plus récente avant de la parcourir du regard.

Elle cherchait un mot susceptible d'avoir un lien avec elle, il ne faisait aucun doute que le mot "Julia" la concernait directement...
Elle s'intéressa de plus près à cette phrase en particulier.

"Il n'est pas dans ton intérêt de te conduire avec Julia comme tu t'es conduit avec Fabia mon cher Pompée. Ne va pas croire que j'ai oublié ce que tu lui as fait...ce serait te fourvoyer amèrement !"

Sa soif de découverte, au lieu d'être épanchée, se voyait soudainement ravivée.
Fébrile, elle s'empara de la pile de lettres adressées à Servius. Adressées?
Tiens, il ne s'agissait pas de lettres que Pompée avait reçu, mais de lettres qu'il a écrite lui-même. Pourquoi ne pas les avoir envoyé à leur destinataire?
La réponse était de l'autre côté de l'enveloppe "destinataire introuvable, renvoyer cette lettre à l'expéditeur avec le Cursus Publicus".
Elle n'avait plus beaucoup de temps. Il fallait lire une lettre au hasard.

"Je vous assure que vous serez dédommagé pour la perte de votre fille, je m'en assurerai personnellement. Avec tout mon respect, Pompée."

On peut difficilement faire plus succinct mais tout commençait à se clarifier dans l'esprit de Julia. Enfin... elle avait peur de comprendre le rôle de Pompée dans cette affaire !

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Julia Caesaris Where stories live. Discover now