(11) La pré-rencontre

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Point de vue de Julia

Ça y est. Nous y étions.
Il y a quatre lunes, Père avait signé mon arrête de détention chez un homme soi disant tombé sous mon charme.
C'est ça. Tombé sous mon charme avant même de m'avoir adressé la parole. Faites moi rire.

Cela devait faire une heure que je triturais nerveusement mes boucles.
Quiconque aurait attardé son regard sur moi plus de quelques secondes, ce serait immédiatement rendu de mon appréhension.

Elle était plus que visible lorsque je me regardais dans le miroir, je voyais une personne ne pouvait s'empêcher de bouger dans tous les sens, cernée, et fatiguée. Ce n'était pas moi.

Mes yeux verts habituellement si pétillant étaient désormais éteints, mornes.
Je savais que j'étais une belle femme, et moi-même j'ignorais pourquoi mais je me tuais à le cacher aujourd'hui.

La partie la plus charnue de mon anatomie était bien dissimulée sous une large robe noire flottante.
Comme si j'étais en deuil.

En mon for intérieur, je me dis que je me fais peut-être toute une montagne de pas grand chose.

Mais je suis du genre à toujours m'imaginer le pire. Ce n'est pas une mauvaise chose, je tombe parfois de moins haut que ceux qui ont confiance dans le futur.

J'avais fait mes adieux à ma chère grand-mère, me doutant pertinemment que je risquais bien de ne pas la revoir de sitôt.
En admettant que je la revoie un jour.

Quant à mon père qui m'avait vendu pour son ascension politique, je ne pouvais m'empêcher de me montrer froide à son égard. Comment ne pas lui en vouloir?

Certes, c'est moi qui avait proposé ce compromis. Mais allez savoir pourquoi je m'imaginais que mon cher Papa abandonnerai l'idée de me marier, n'ayant pas d'autre option.
Il s'avérait que je me mettais profondément le doigt dans l'œil, jusqu'à devenir aveugle.

Le grand Jules César avait toujours un coup dans sa botte, il ne pensait qu'à la politique.

Quoiqu'il en soit, je ressens beaucoup d'amertume vis à vis de son acte.

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Je me regardais longuement dans le miroir une ultime fois et dans un soupir, au dernier moment, je décidais de me changer.

Quitte à devoir passer ma vie avec cet homme, autant qu'il ait une bonne image de moi à première vue.

Il fallait que je sois séduisante, ainsi j'aurai moins de risque de me faire vulgairement jeter telle une chaussette moisie au bout des premières nuits.

Dans cet optique, je finis par jeter mon dévolu sur une robe blanche quasiment transparente, à col assez plongeant pour en dévoiler, mais pas trop.

Je me parais de quelques bijoux en or tel que de grosses créoles, ainsi qu'un long collier avec une médaille à mon effigie.

Ça peut paraître terriblement narcissique de se promener avec son propre portrait autour du cou, mais j'y tenais comme à la prunelle de mes yeux. Enfin, peut être pas autant mais j'y tenais beaucoup.

J'entends de bruyants coups espacés contre la porte, signe que quelqu'un s'apprête à entrer.
(Ceci, vous n'aviez aucunement besoin de moi pour le savoir😂)

Je me raclais la gorge et ravalais ma salive, action qui ne m'aidait absolument pas à relativiser d'ailleurs.
Puis je pris la voix la plus assurée possible avant d'autoriser la personne de l'autre côté de cette porte à entrer.
Son identité ne faisait aucun doute.

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                 💭💭💭💭💭💭💭💭

Ahah ce que je suis sadique d'arrêter ce chapitre à cette partie là du récit 😏
Vous en faites pas, le prochain chapitre ne saurait tarder, c'est pour bientôt ! 🥰

Julia Caesaris Où les histoires vivent. Découvrez maintenant