Voilà sur quels mots je l'ai quitté il y a deux jours. Et depuis ces deux jours ses phrases sonnent dans ma tête et je ne dors même plus. Je me demande comment il a pu me demander une telle chose, si on m'avait dit un jour que grand-père était toujours accroché à ces bails de traditions, je n'y aurai jamais cru tellement qu'il a baigné dans la civilisation occidentale.
La première raison pour laquelle cette décision m'est carrément désagréable est le fait que Fatima je ne l'aime pas et je ne l'aimerais jamais comme elle le veut. Et la deuxième est ma bien-aimée. Comment puis-je lui faire ça ? Nous faire ça à notre amour, comment ? Dire que j'étais sur le point d'envoyer la cola en fin de semaine ! Sadate est la seule femme que j'ai aimé et que j'aime si intensément. Lui faire ça serait un crime de ma part.
Mais en même temps comment refuser le souhait de l'homme qui a fait de moi ce que je suis ? Comment lui dire non alors qu'il ne m'a jamais rien demandé et qu'il ne m'a jamais rien refusé. Comment lui dire non sur son lit de convalescence ? Alors qu'il est dans cet état, sans le décevoir ? Comment, comment, comment. Fatima, elle a bien eu ce qu'elle voulait, son histoire commence vraiment à tenir debout et n'est pas loin de la réalité. Mais Dieu sait qu'en ce moment, même en peinture je ne la veux pas en face de moi car je risque de très très mal me comporter.

- Tu penses encore à ça ?

- je...maman.

- ce n'est pas facile. Mais j'ai toujours cru qu'il y avait quelque chose entre Fatima et toi.

- non c'est ce qu'elle faisait croire, il n'y a jamais rien eu. Je...je ne veux pas. C'est trop compliqué maman vous ne pouvez pas parler avec papi ? Qu'il revoit sa "requête" là ?

- Ne fais pas comme si tu ne savais pas, même ton père ne ferait pas ça. Il n'y a que toi qui peut décider si tu acceptes ou non. On ne peut pas lui dire de revoir sa décision, car il avait ça en tête depuis bien longtemps et les parents de Fatima n'attendent que ça. Ton grand-père a toujours prit les décisions ici sans même demander l'avis des gens quand ça lui tenait vraiment à cœur. Tu es chanceux qu'à toi il t'ait exposé ça comme une requête plutôt que comme un ordre directement, si c'était son fils il le lui aurait ordonné sans problème et très vite fait. Abdel vous aime beaucoup vous ses petits-enfants et surtout toi parce qu'il dit que tu es son premier petit-fils, vous avez grandit et trouvé qu'il s'est vraiment calmé et adoucit. Autrement ça aurait été pire.

- C'est justement ça le problème, comment refuser sans le blesser, avec l'état de sa santé c'est encore pire.

- Ah...à toi de voir mon fils.

- ...

- Amane ?

- hum

- Est-ce que tu as une femme dans ta vie ? Aimes-tu quelqu'un ?

Je la regardait et oui merde. Elles ont ce pouvoir de savoir ce qu'on ressent les mamans. Et puis ma mère m'a toujours soutenu, je veux dire, à elle je ne lui cache pas vraiment des choses reliés à ma vie privée parce que voilà c'est maman quoi, c'est ma vie.

- Maman, je n'ai pas une femme dans ma vie. J'ai celle avec laquelle je veux partager ma vie ! Je comptais vous en parler cette semaine même pour la fiancer.

- Ahhhhhhh ! Comment ? Qui est-ce ?

- euh...tu ne la connais pas.

- j'ai dis c'est qui je veux savoir !

- bah..c'est une fille..

- Non c'est un homme et tu es gay idiot.

- Starf'Allah maman.

- ...

- Bon en réalité tu la connais et c'est Sadate la nièce de Bachir Sangaré.

- Quoi ? La nièce à Oumou là ?

Braise de feuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant