Chapitre 21 - Visite de la Confédération (Partie 3)

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Sur les marches du palais, Altar leva les yeux au ciel, lorsqu'une ombre, plus foncée que les nuages et accompagnée d'un vrombissement, masqua le soleil. La délégation envoyée par Ores, le centre administratif d'Aequalis, se présentait enfin ! Pourtant, leur demande avait été transmise par les Dalghariens dès le lendemain de la séance du Conseil.

La situation inchangée de l'équipage du vaisseau, le délai imparti étant dépassé depuis deux semaines, agaçait de plus en plus les doryaumis et les rendait impatients d'entendre la décision de la Confédération. Une impatience qui les avait poussés à accueillir les émissaires à l'extérieur.

La navette, tel un oiseau blanc avec ses formes courbes, réduisit sa voilure, puis atterrit à la verticale presque sans bruit sous le regard des quelques curieux qui osaient braver la réserve naturelle des Auroréens. Une porte coulissa dans le flanc, une passerelle se déploya et deux représentants, encadrés de trois gardes, descendirent.

Avec leur apparition, le souverain perçut une vague de surprise dans l'assemblée. Lui-même conserva une attitude impassible tandis qu'il détaillait ce groupe disparate.

Si les gardiens se ressemblaient avec leur tête oblongue, chauve, la peau de sable orangé et les yeux en forme d'amande; ils se remarquaient, non pour leur très grande taille, accentuée par la silhouette élancée, mais pour les quatre bras au repos le long de leur corps. Altar ne put s'empêcher de les imaginer en action avec leurs armes, accrochées à leur hanche.

D'extraordinaires défenseurs en cas de danger. Je ne suis pas certain que les Imlayas viendraient à bout d'eux.

Ces hommes arboraient avec fierté l'emblème d'Aequalis sur la poitrine de leur uniforme beige : une flamme blanche à six branches étincelait à l'intérieur d'un disque cuivré.

Il observa ensuite le premier émissaire, une femme, qui marchait devant. Plus petite que les Auroréens, elle se déplaçait semblable à une pantigra, dont elle possédait l'allure avec son visage duveteux, ses oreilles mobiles arrondies et sa courte queue. Toutefois, au contraire du prédateur, une chaleur rayonnait d'elle.

Un atout pour mettre en confiance son interlocuteur.

Le second représentant contrastait avec elle sur plusieurs points. De part sa taille proche de celle des gardes déjà, puis par les magnifiques arabesques dorées qui couraient sur son corps à la peau hâlée, mises en valeur par les cheveux vert, indisciplinés. Un homme d'une incroyable beauté, aux yeux aussi insondables que les lacs de Melaki !

Tous les deux étaient habillés d'une tunique et d'un pantalon, dans les tons marron pour la femme, gris pour son confrère.

Quand ils s'immobilisèrent face à lui, ils repoussèrent leur longue cape écrue, brodée de l'emblème de la Confédération, afin de libérer le bandeau noir avec son disque de traduction autour du cou.

— Je suis Pacera de Savanja, accompagnée du Noble Candoïal de Kaliorn. Aequalis nous a mandatés pour étudier votre requête. Nous sommes désolés de vous visiter seulement maintenant, mais les priorités nous ont retardés.

— Soyez les bienvenus. En un mois, la situation n'a pas évolué. Nous ne parvenons pas à guérir l'équipage clorinien installé sur Aurora et réclamons l'intervention de la Confédération.

— Avant de prendre une décision, nous souhaitons les rencontrer. Notre entrevue sera enregistrée par le drone calé sur mes mouvements.

Le roi fixa le petit engin volant vers lequel elle pointait un doigt, le comparant à une bulle de souvenir.

Aurora T1 : Les Perles de Vie / Watty 2020Où les histoires vivent. Découvrez maintenant