Aurora T1 : Les Perles de Vie / Watty 2020

Chapitre 17 - Audience royale (Partie 2)

Xénon, accompagné de son second Xian et de trois gardes, monta dans une navette dalgharienne, qui l'emmenait directement au palais. Le chef de la sécurité du spatioport avait donné des ordres stricts : aucun Clorinien n'était autorisé à débarquer sur Aurora tant que le Conseil n'aurait pas pris une décision dans ce sens. Un rictus étira ses lèvres.

Comme si vous pouviez bloquer nos déplacements avec votre technologie arriérée !

Le voyage s'effectua les hublots occultés et, après quinze minutes, l'appareil atterrissait. Son escorte ne lui laissa pas l'occasion de profiter de la vue lorsqu'il mit un pied à l'extérieur. Le capitaine avait à peine aperçu la façade claire du palais, qu'il devait déjà s'engouffrer derrière les gardes sous un vaste hall au plafond voûté et se diriger vers un escalier massif en pierre couleur sable.

Pas un seul habitant aux alentours, constata-t-il, étonné. Ils ne sont guère curieux.

Au premier étage, la troupe dalgharienne s'écarta devant l'entrée de la salle de réception, libérant le champ de vision de Xénon. Il se réjouit de découvrir enfin l'assistance. Des Auroréens ! Plus sveltes, un peu plus petits qu'eux-mêmes. Il contempla les habits aux teintes douces et variées ainsi que les visages à la peau bleu pastel, parés d'une chevelure lisse et blanche, aux reflets colorés.

La beauté éclatante de ce peuple jetait dans l'ombre son apparence terne, accentuée par la veste noire, le pantalon brun et la cape prune sans décoration. Une apparence qu'il exécra, conforté par le regard de ses hôtes.

J'espère un jour vous dévoiler notre véritable magnificence !

Le front haut, la capuche rabattue sur les épaules redressées, le capitaine s'avança vers le fond de l'immense pièce où se dressait une petite tribune, recouverte d'un dais en brocart émeraude, brodé de fleurs à huit longs pétales pointus au fil d'or. Le plafond de la salle, décoré de différents motifs floraux dans des cercles, attira aussi son intérêt.

Tout lui plaisait.

Si Xénon s'interrogeait sur la ville au-dehors, que l'assemblée alignée le long des murs l'empêchait de voir par les fenêtres, il ne doutait pas de son charme.

Son attention revint sur les souverains, debout sur l'estrade, et il s'étonna à la vue de leur diadème, surmonté d'une perle irisée en lévitation. Il se repassa en tête les images d'Auroréens disponibles dans les banques de données d'Aequalis : aucun n'en portait.

Que représente ce bijou ? Ce n'est pas un attribut royal, puisque d'autres hommes et femmes en possèdent un, même s'ils sont peu nombreux. Un signe de noblesse peut-être ?

Parvenu à quelques pas de la tribune, il croisa les poignets devant lui, les poings serrés pour saluer ses hôtes ; et sa troupe l'imita. Le couple répondit en posant une main sur le cœur.

— Je suis le roi Altar d'Aurora et voici ma compagne de vie, la reine Katja. Soyez-les bienvenus.

— Je vous remercie de nous recevoir, Majesté. Je m'appelle Xénon, capitaine du vaisseau clorinien en orbite et suis venu avec mon second, Xian.

À son nom, celui-ci se mit à sa droite tandis que le disque du bandeau autour de son cou traduisait ses paroles reproduisant sa voix et les intonations avec fidélité. Il s'aperçut que la plupart des personnes fixaient l'appareil d'un air surpris. N'avaient-ils jamais vu un traducteur ?

Il se remémora les propos du chef de la sécurité du spatioport lors de leur rencontre : « Ce peuple vit en autarcie et évite les autres. » Cela signifiait qu'une infime partie d'entre eux communiquait avec les Dalghariens, seuls étrangers acceptés sur cette planète.