Trois jours plus tard, Sojeyn avec le Cercle se présenta au camp des Cloriniens, qu'une enceinte en bois entourait. C'était leur première venue, ses cours et son anniversaire ayant accaparé tout son temps. Il soupçonnait aussi Ixli d'avoir retardé Merioni, mais le statu quo chez les blessés l'avait finalement décidé.
Toutefois, il devrait opérer avec discrétion, afin de ne pas créer d'incident et surtout alerter le Conseil.
L'image de la dame de Westia émettant des cris d'orfraie calma son cœur, qui palpitait d'excitation et de crainte à cette aventure. Une émotion qu'il se gardait bien de montrer au maître, s'il ne voulait pas que celui-ci annule sa mission.
Le prince salua les gardes dalghariens à l'entrée, heureux de constater que le directeur et le chef du spatioport continuaient à assurer une surveillance des étrangers. Même à l'intérieur des murs, le regard protecteur de ces hommes demeura sur son groupe tandis qu'il rejoignait la salle des soins, située à quelques pas.
Dès que Sojeyn franchit la porte en dernier, il découvrit un aménagement similaire à ce qui se pratiquait à l'uriah. Des kiriahnis allèrent dans la pièce d'à côté et déplacèrent par la pensée un des quatre blessés endormis sur des brancards, que les Cloriniens amenaient de leur bâtiment médical pour la journée. Leurs soins nécessiteraient l'intervention de deux Cercles.
Quand Merioni lança la tâche, il se plongea dedans sans appréhension et, trois heures après, il se déconnectait, épuisé. Néanmoins sa mission commençait maintenant. Si les guérisseurs discutaient les étapes suivantes en se restaurant, lui utiliserait cette longue pause, seul moment disponible, pour enquêter. Il quitta la pièce sans être questionné, le maître ayant annoncé la visite au capitaine en sa qualité de prince.
Un demi-mensonge, grimaça-t-il alors qu'il s'aventurait au milieu des allées, enveloppé dans sa cape de la tête aux pieds.
L'adolescent se dirigea grâce aux plans des lieux, fournis par Merioni, qu'il avait mémorisés auparavant. Parvenu au centre, il s'immobilisa et observa les hommes s'attabler pour le repas, sous le soleil printanier.
Ils profitent du beau temps.
La plupart le fixèrent avec curiosité, sans inimitié, n'apercevant que son visage. Il se mordit les lèvres. S'il leur paraissait étrange, la réciproque était vraie avec la tenue noire austère, la peau verte, les oreilles en pointe et les prunelles argentées.
Non, plusieurs brillaient d'un éclat doré. Ce détail l'intrigua et il se souvint de sa rencontre avec le Clorinien dans les rues d'Auralia.
Les siennes et celles de son second sont de cette teinte, mais pas ses gardes. Une différence entre les officiers et le reste de l'équipage ? Existerait-il une barrière naturelle infranchissable parmi eux ?
Il interrompit ses réflexions : demeurer plus longtemps soulèverait des questions. Il repartit et, après un rapide coup d'œil autour de lui, se faufila derrière les logements, d'où il gagna celui de Xénon.
Par la fenêtre sans rideaux, Sojeyn vérifia que la voie était libre, se téléporta dedans, puis balaya les lieux du regard. Par où commencer les recherches ? La pièce était décorée à la mode auroréenne, et agrémentée de magnifiques bouquets de fleurs, dont le parfum suave embaumait l'air.
Ils aiment la nature de notre planète ! Un bon point pour eux.
Il fouilla les rares meubles : vides, hormis de la vaisselle et des bouteilles. Le capitaine conservait certainement ses affaires sur le vaisseau. Compréhensible. Déçu, il s'apprêtait à se dématérialiser lorsqu'un reflet sur le mur entre la salle à manger et le salon l'attira. Il détecta un objet transparent de la forme d'un tableau, aussi épais qu'un tissu en soie, et l'effleura du bout de l'index. Une sensation de verre.
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Aurora T1 : Les Perles de Vie / Watty 2020
Science Fiction« Leur arrogance nous perdra ! », lance Flore à son frère Sojeyn, sous le coup de la colère. Et pour cause ! La princesse de la planète Aurora prédit l'attaque de leur monde par un envahisseur inconnu venant de l'espace, mais le Conseil refuse de l...
