Petite Ellie.

Chapitre 77.

Nous nous enlaçons, très émus. Tout le monde autour de nous reste étrangement silencieux.
Et subitement, un bras musclé se pose sur nos épaules, et nous entoure en riant.

—Mes félicitations ! Je suis super heureux pour vous deux. Tom,  mesures-tu réellement la portée de ta réponse ? Ce mec sera sous ta responsabilité. Tu as vraiment décidé de me rendre ma liberté ?

— Oliv ! Ta gueule ! s'esclaffe Matt. Je suis plus mature que toi ! Tom, s'il te plaît, file une chaussette à l'elfe de maison !

— J'ai bien réfléchi, Oliv, en toute connaissance de cause. Il est souvent immature, mais il a prouvé ces derniers temps qu'il était capable de gérer un petit bout. Je ne sais pas si j'y serai arrivé tout seul. Mais, une rectification s'impose. Je ne pense pas qu'il te donne ta liberté, mec ! Il t'adore trop pour se passer de toi.

— Merci Tom ! De toute façon, je peux pas m'éloigner,  Lilou a besoin de moi.

— Venez là, tous les deux. Je ne croyais pas entendre ces mots un jour. Un mariage entre mon flic préféré et ce branleur tatoué !!

— Tu sais ce qui te dit le branleur tatoué, Peter ? dit Matt en lui jetant des oeillades grossières.

— Qu'il m'aime ? essaye-t-il mort de rire

— Dans tes cauchemars ! ricane Matt, puis subitement sérieux, il se racle la gorge. Vous êtes ma famille. Alors je compte sur vous pour le mariage. Tu es d'accord, Tom ?

— Bien entendu, lui dis-je.

Cet homme est fou. Je ne m'y attendais pas. Je ne doute pas qu'il m'aime, sauf que Matt ne sait pas verbaliser ses sentiments. Sous ses muscles et son look de badboy se camoufle une guimauve ! Il l'exprime autrement, de façon très tactile !

— Tom, je suis tellement heureux pour vous deux !

— Moi aussi Peter. Je suis encore un peu sous le choc, à vrai dire. Mais il y a un truc dont je suis sûr. Je te veux comme témoin.

— Ce sera avec plaisir. Tu es mon seul ami.

(Matt)

— Oliv ? Tu peux venir un moment ?

— Bien sûr, Matt.

— Crois-tu qu'elle accepterait de venir ? Je ne me vois pas vivre ce moment sans qu'elle soit là !

— Oh gamin, tu me fais plaisir. Il va falloir que vous vous parliez, mais malgré vos sales caractères, je suis optimiste.

— Je t'avoue l'être moins que toi. Elle ne répond pas à mes messages. Et ne décroche pas quand je l'appelle, me plains-je.

— Je vais intervenir, Matt. Elle sera là, même si je dois aller la chercher moi-même, m'assure-t-il.

***

( Oliv)

— Oliv ? Qu'est-ce qui se passe ?

— C'est devenu si rare que je t'appelle pour que cela t'inquiète, Isa ? Je peux te parler, sans être dérangé ?

— Tu peux, je suis à la maison.

— Seule ? Je ne veux pas qu'il coupe la communication.

— Il ne le fera pas, frangin.

— Tu as une drôle de voix. Tu m'expliques ?

— Toute façon, tu le sauras un jour alors... Je l'ai viré.

—Bonne nouvelle. Tu y a mis le temps...

— Je l'ai pris sur le fait, il n'a pas eu le choix.

— Fais le raquer, ma puce.

—C'est mon intention. Alors pourquoi tu appelles ?

— Tu n'as pas une petite idée ?

—Tu fais ses courses, maintenant ? m'agresse-t-elle.

— Bien obligé, tu ne lui réponds pas ! Cela devient ridicule. Accepte de l'écouter, s' il te plaît ! C' est un mec bien.

— Tu m'énerves à toujours le défendre ! Si je le fais c'est uniquement pour toi, tu entends !  Il m'envoie un message et je vois si je suis dispo, c'est tout ce que je peux faire.

— C'est important et urgent. Fais un effort.

— Pourquoi urgent ? Dis moi ! Oliv ? s' inquiète-t-elle immédiatement.

— Il se marie. Parle-lui, Isa.

Quelle tête de mule ! Franchement, il y a des fois, je lui filerai des baffes. Au moins, elle s'est débarrassée de l'autre connard. Il a toujours profité de ma sœur. Il lui aurait fallu un mec comme Matt mais hétéro. Reste à en informer Matt.

— J'ai eu Isa, lui dis-je discrètement. Tu lui envois un message. Elle te dira quand l'appeler. Si elle te répond pas, tu le dis.

(Matt)

M: Coucou Isa. C'est Matt. Répond-moi.

I: Bonjour Matt. Dans une heure, je serai dispo.

M : A toute, princesse !

I : Y a erreur, y a plus de princesse.

Ça commence fort. Même avec ses sms, elle me montre qu'elle est encore en colère. J'ai intérêt à modérer mes phrases.

— Isa ?

— Matt ?

— Arrête, s'il te plaît ! Comment vas-tu ?

— Comme quelqu'un qui a gaulé son mari le pantalon sur les chevilles en train de sauter ma secrétaire. Je l'ai viré.

—Lui ou la secrétaire ? plaisanté-je.

— Je ne suis toujours pas très doué dans mes choix ! me provoque-t-elle sciemment.

—Isa, je voudrais te présenter Tom. Nous allons nous marier.

— Je suis pas sûre d'en avoir envie. Tu me manques.

— Je suis là, Isa. Tom et ton frère m'ont aidé à revenir. A grandir. J'essaye d'oublier.

— Et tu y arrives ? ironise-t-elle.

— Putain...Isa, soupiré-je. Depuis quelques mois, Tom et moi, on s'occupe d'une petite fille. Elle a quatre ans. J'aimerai que tu la connaisses. Elle est importante pour moi.

— Elle s'appelle comment ?

— Lilou. Si je commence à te parler d'elle prévois un plateau repas. Elle va vivre avec nous. Elle n'a plus de famille.

—Je suis contente pour toi, me dit-elle froidement.

— Ça ne se sent pas, riposté-je tout aussi froidement. Tu as raison, Isa. Ne viens pas.

(Isa)

Je ne le crois pas. Matt m'a raccrochée au nez. Ce mec va me tuer. Il compte tellement pour moi. Il a été mon bourreau, puis  mon sauveur et mon protecteur. Mais autant je l'ai aimé, autant j'ai détesté ce qu'il devenait. Cette bête violente, alcoolisée, qui n'avait plus aucune estime de lui. Je viens d'entendre le Matt que j'aimais. Je dois arranger cela.

I : Excuse-moi. Je suis une idiote, c'est pas nouveau. Je veux connaître ton futur mari et Lilou. S'il te plaît !

M : Merci beauté ! Je suis impatient. Bises.