Chapitre 4.

1K 105 63
                                    


Évidemment, il faut qu'une affaire comme celle-là tombe quand Tom n'est pas de service ! C'est pourtant le seul officier qui serait vraiment à la hauteur !
Je jette un œil sur le reste de l'équipe : tous sont efficaces mais Tom possède ce quelque chose en plus qui fait de lui un bon chef.
Mariani s'approche du groupe : c'est une vipère celui-là !

- Ça y est ! Les deux PD sont partis ! On respire mieux, non ? ricane-t-il.

Un silence glacé suit ses paroles. Le salopard, tout fier de lui, attend une réaction.
Je m'approche de lui, et d'un geste brusque, le colle contre la bagnole
(Calme toi, Peter, il cherche à te faire péter un plomb, ne marche pas dans son jeu )

- Mariani ! Je t'avais prévenu ! Tes remarques sur Bisson, je ne veux plus les entendre ! Je vais aller jusqu'au bout cette fois et en référer au commissaire tant pis pour ta gueule ! Et ceci est valable pour tout le monde, ok ? dis-je en regardant le reste de l'équipe.

Certains, dans les derniers arrivés, pensent comme cet idiot homophobe. Mais une grande majorité de ceux qui ont déjà travaillé avec Bisson l'apprécie. Il n'affiche pas son homosexualité - c'est pas son genre - mais il ne la renie pas non plus.
Un officier sérieux, alliant droiture et efficacité associé à un instinct sûr et un bon esprit. Lui et Matt sont mes seuls amis et je ne supporte pas que ce mec les insulte.

- Peter ! Viens voir ! m'interpelle Laval, un autre de mes bons éléments. Il est au niveau du bâtiment à la limite de l'effondrement.
Lui et Sanchez sont face au mur.

- Qu'y a-t-il ? demandé-je, encore un peu énervé.

- Le mur bouge ! réplique-t-il. Je cherchais s'il y avait des éléments qui  expliqueraient... pour la gamine. J'ai touché un truc et le mur a bougé.

- Vous avez pris des photos ?

- Bien sûr, Peter, s'indigne-t-il. C'est fait !

- Alors, découvrons ce que ce mur cache. Sanchez, je veux des photos quoi que l'on trouve derrière !

Laval appuie sur une étagère et un pan de mur s'ouvre.

Une odeur pestilencielle agresse nos narines. L'endroit semble n'avoir jamais été aéré : ça pue le renfermé, le moisi.  Impossible de discerner quoi que ce soit, il fait trop sombre. J'éclaire avec  mon portable.  C'est quoi cet endroit ? On peut distinguer des matelas au sol, glauque à souhait.

- Stop ! On ne bouge plus, on risque de détruire des indices. Tout le monde dehors ! On va faire venir une équipe de la scientifique. Laval, tu te charges de les appeler !
Sanchez, tu me mets des gars en surveillance. Aucun journaliste sur place, on fera un point presse plus tard ! Tobias, tu mets une équipe sur l'enquête de voisinage.
Je veux tout savoir sur le mort. Et pas un mot sur la gamine ! Moi, j'appelle le commissaire, je sens qu'on va avoir besoin de renfort ! Au boulot les gars !

- J'appelle Bisson ? me demande Laval.

- Non, je m'en occupe. Je dois l'appeler pour avoir des infos sur la petite.

***

(Matt)

Lorsque la tête de Tom apparaît à la porte,  je réalise l'image qu'il doit découvrir : moi, appuyé contre le mur, la petite  allongée sur mes genoux, endormie. 

- Chut ! Ne la réveille pas, chuchoté-je.

- Veux- tu que je la porte dans le lit ?

- Non, merci. Je vais rester comme ça jusqu'à ce qu'elle se réveille, d'accord ?

- D'acc, me répond-il en nous regardant tous les deux.

Elle dort paisiblement, remue un peu, ouvre les yeux.

Petite Ellie. Where stories live. Discover now