Chapitre 19.

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Aucun de nous deux n'a pensé à fermer les volets hier soir, alors évidemment le jour entre à flots dans la chambre.
Matt dort encore le bras posé sur les yeux. Il a lâché tellement d'émotions hier soir.
Il envisage de fonder une famille avec moi ! Moi qui commence juste â ne plus avoir peur de trouver une maison vide, sans aucune explication. J'ai réussi à lui avouer hier soir. Il m'a assuré qu'il n'aurait jamais fait un truc pareil.

Cet homme cache sa fragilité derrière un humour caustique, qu'il pousse à l'extrême, déclenchant souvent des réactions violentes.
Quand il est confronté à ses faiblesses, il devient grossier dans l'espoir de me voir sortir de mes gonds. Il peut alors être méchant et vexant mais, connaissant mes limites, il ne les a jamais franchies.

- Tu vas préparer le petit déjeuner ? me demande-t-il, les yeux encore fermés.

- Pourquoi moi ? Tu es réveillé. Vas- y, toi !

- Non, c'est à toi d'y aller ! Tu es puni pour toutes les conneries que tu as dit hier soir ! dit-il pour me provoquer.

- Puni ? Tu te crois où mon petit bonhomme ? C'est à un flic que tu parles, tu en es conscient ? Tu mérites une leçon, rétorqué-je en jouant avec lui comme il l'espère.

- Amènes tes menottes pour me punir me chuchote-t- il avec cet air pervers que j'adore.

- Matt, un de ces jours tu le regretteras..

- Des promesses, toujours des promesses ! Va préparer le petit dej', j'ai faim... dit-il en rigolant.

Je commence à sortir de la chambre quand je réalise que je suis en boxer. Nous devons y faire attention maintenant. La puce, non, Lilou est là. J'enfile mon jean devant mon compagnon, hilare. Je jette un œil dans la salle, Lilou est encore sur le canapé, son odeur commence à être plutôt gênante.

Aujourd'hui, ma belle, contente ou pas, tu passes au bain !
Dans la cuisine, je prépare du café, mets du pain à griller, attrape les bols et les verres.

Dans l'ouverture de la porte, Lilou me regarde avec ses grands yeux verts. J'ouvre la bouche pour appeler Matt mais ses paroles me reviennent en mémoire.
" tu n'y arrives pas parce que tu me laisses faire"

- Bonjour ! Tu as faim ?

Je me dirige vers elle et lui tend la main.

- Tu veux manger ? Viens. Ce sera prêt dans deux minutes.

Machinalement, je prends un verre que je remplis de jus d'orange et je lui tends. Elle me regarde. Je recommence la même chose mais cette fois-ci, je le bois. Elle sourit et fait pareil. Finalement, c'est facile.

- Bravo ! T'es un champion. me dit Matt en entrant dans la cuisine à son tour. Bonjour, toi.

Il s'accroupit près d'elle et lui fait un bisou sur la joue.
Il la prend dans ses bras et immédiatement, elle se raidit.

- Tu veux descendre ? Ok !

Et il la pose, comme si de rien était. Il se sert un bol de café, prend une tranche de pain, la beurre et croque dedans en me faisant un clin d'oeil. Puis, comme moi il refait la même chose et lui tend cette nouvelle tartine qu'elle mange... un peu moins proprement que Matt !

- Génial ! Ça fonctionne ! Tu es un génie, Tom, me dit-il avec un clin d'oeil.

- N'exagère pas tu veux ! J'ai juste tenté l'imitation ! Mais pour le bain, c'est toi qui t'y colle ! On essaye le bol sur la table ?

- Ne va pas trop vite, bébé ! Elle était limite panique tout à l'heure, quand je l'ai prise dans mes bras. Remplis le verre de lait, montre-lui et pose-le sur la table.

Petite Ellie. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant