Chapitre 44.

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La nuit a été courte mais reposante malgré tout. Personnellement, me retrouver à côté de Tom de nouveau, m'a permis de me détendre.

Par contre, dès le départ de nos quatres mousquetaires, comme les a surnommés Oliv, le bordel a commencé.

- Maxime, je donne le biberon à ton frère. Arrête de pleurer, il a bientôt fini, dit Amy d'une voix sourde et un peu fatiguée.

- Tu veux un coup de main ? Je lui donne le biberon, ou je le tue ? C'est toi qui décide, beauté !

- J'hésite vraiment, tu sais. Allez tant pis, Nicolas va m'en vouloir mais file-lui son biberon, dit-elle avec un clin d'oeil.

- Ta générosité te perdra ! ponctué-je en haussant les épaules. Viens là, petit monstre. Je vais te faire taire, moi.

- J'ai comme l'impression que tu y prends goût, non ? se moque-t-elle.

- Et alors, ça te pose un problème ? J'en peux plus de l'entendre brailler, c'est tout !

- Où est Lilou ? Elle a déjeuné ?

- Elle est avec Franck, et Léopold, marmonné-je. Elle déjeunera après le biberon.

- Tu boudes ! T'es jaloux de Leo ! se bidonne-t-elle.

- Arrête de dire des conneries, tu veux. Quand je vois son sourire, je suis le plus heureux. Jaloux ! N'importe quoi, dis-je puis me penchant vers Max en souriant je commente, ta mère est idiote mon petit bonhomme !

Après avoir fait déjeuner Lilou, nous nous installons avec Franck et Oliv devant des cafés. Une petite pause tout en mettant au point l'organisation de la journée.

- Oliv, rien à signaler la nuit dernière ? demande Franck, toujours inquiet.

- Non, rien. Un petit couple qui est venu se bécoter devant le portail. Phil voulait les virer, le fumier !

- Bon, vous êtes combien pour ce midi ? demande Amy à Oliv.

- On est quatre, mais on se gère. Vous êtes déjà assez.

- Vous n'allez pas bouffer des sandwichs et des pizzas tout le temps, pas question !

- C'est promis, Maman, réplique Oliv. Mais c'est surtout une question d'organisation. Pour les rondes. Nous n'avons pas forcément les mêmes heures que vous. Avec les petits, Leo, c'est compliqué, tu vois ?

- Ça va, je ne suis pas abrutie non plus ! Mais tu sais faire à manger pour quatre ou huit c'est juste une question... d'organisation, réplique-t-elle en tirant la langue.

- J'ai pigé ! Te prends pas le chou, ma belle ! Sinon, est-ce qu'il y a des rendez-vous à l'extérieur ?

- Non. L'infirmière pour Leo vient vers 14 heures. Elle m'appellera avant de partir, précise Franck.

- Bon alors, je vais dormir, Dan et Manu restent de surveillance. A plus. Les mousquetaires, ils reviennent quand ?

- Alors là, aucune idée.

***

Je suis toujours dans les bras de Damien. A côté de sa moto, sauf que je ne me souviens même pas comment je suis arrivée là.

Je me rappelle juste avoir vu la voiture de Bisson dans la cour. Donc ils sont là. Si près de moi.

- Chica, ça va mieux ? me questionne Damien.

- Oui, le rassuré-je.

- C'est risqué de rester là, les gens pourraient appeler les flics ! Tu vas pouvoir monter sur la moto ?

- Oui. Ça va aller.

- T'es sûre ? Sinon, j'appelle un taxi, ou un pote !

- Ça va aller, je te jure.

- Ok, ma belle ! Mets ton casque, on y va. Tiens-toi bien, dit-il inquiet.

****
(Damien)

Son comportement depuis qu'elle a vu la voiture a changé. Elle semble être ailleurs. Je suis très vigilant.

- Inés ? Nous sommes arrivés, dis-je après avoir garé la moto.

Elle ne répond pas. Je lui prends la main et je sens une crispation.

- Chica ? Tu me fais peur. Descends de la moto.

Elle se détache de moi, lentement. Et je suis prêt à l'attraper si elle trébuche.
Je descends à mon tour, et d'un mouvement agile, je la porte dans mes bras.

- Laisse- moi faire, lui dis-je d'un ton calme et rassurant, je t'emmène là haut. Reste tranquille.

Elle ne répond toujours pas. Bordel. Je suis mort de trouille. Elle se love contre moi, sa tête dans mon cou. Elle pleure en silence, je sens juste ses larmes glisser sur ma peau.
Je trouve mes clefs, ouvre la porte, je ne sais même pas si elle s'en aperçoit.
Je l'installe sur le canapé sans la lâcher.
J'attendrai le temps qu'il faudra.

Elle est mal. Mais je ne peux pas l'aider. J'en crève d'envie, mais elle ne m'en laisse pas la possibilité.

Je ne sais pas combien de temps, nous sommes restés comme ça.
Elle ne pleure plus.

- Dam' ? chuchote-t- elle.

- Oui ?

- Jamais je n'oublierai ce que tu viens de faire. Jamais !

- Je ne pense pas être capable de l'oublier non plus. Et maintenant, tu vas aller le voir ?

- Non. Je veux juste savoir qu'elle va bien. Juste l'apercevoir.

- Qui ?

- La fille d'Emma. La sœur de Marc, répond-elle machinalement.

- Quoi ? Mais elle a disparu depuis plus de sept ans. Je ne comprends pas, explique-moi. Fais-moi confiance, s'il te plait.

- Je sais que je peux te faire confiance, Dam'. Mais je ne veux pas que tu ais des problèmes.

- Je ne te forcerais pas, Chica. Je veux juste être là pour toi. Pour Emma, Marc est au courant ?

- Bien sûr. C'est elle qui m'a donnée son adresse. Je lui ai presque tout dit. Cela m'a fait beaucoup de peine, mais je l'avais promis à Emma.

- Elle est morte, c'est ça ? Putain, il a dû être dévasté ! Attends, tu lui as dit quand ?

- Il y a trois mois. Il ne voulait pas me croire, il m'a viré. Je passais chez lui, tous les jours. Ça a duré quinze jours. Il ne répondait pas. Et puis un jour, il a ouvert.

- Je me rappelle : il a débarqué, complètement hystérique, il faisait les cent pas. Je comprenais pas un mot de ce qu'il disait.
Je l'ai stoppé, fait asseoir sur le canapé, et il m'a parlé de sa sœur. Emma.
Comment elle ne s'entendait pas avec son père.
Les colères, les fugues. Sa disparition. L'enquête.

- Il t'en avait jamais parlé ?

- Non, Chica. Je connais Marc depuis un moment mais je ne suis pas du genre à poser des questions. J'écoute et je fouille que si on me le demande. Cette nuit-là, il avait besoin de parler. Mais il ne m'a pas parlé de toi. Enfin, si mais je ne l'ai pas compris.

Petite Ellie. Where stories live. Discover now