Chapitre 33.

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Tout est prêt.

Nous avons convenu qu'une fois toutes les cibles repérées, Peter commencerait. En empêchant Festes de contacter qui que ce soit, cela devrait nous faciliter le travail.

Grâce à l'obstination de Matt et l'aide d'Oliv, nous avions pour chacun de nous un chauffeur dans nos voitures réciproques. Un petit plus qui nous rassurait.

Je pense qu'aucun de nous n'avait dormi beaucoup la nuit précédente.

Peter avait invité Anne à dormir chez lui afin de ne pas être seuls. Personne n'avait commenté.

10:00

— Tom ? J'y vais.

— Ok, Peter.

J'étais impatient et en même temps mort de trouille. Après toutes ces années, j'avais les entrailles nouées. Faire comme d'habitude, sourire, dire un mot gentil à l'un ou à l'autre, afin d'éviter tout soupçon.

Il me fallait interpeller Festes mais surtout me débrouiller pour donner aux  autres  le temps d'agir.  Donc une fois ma cible coincée,  il me fallait l'empêcher de communiquer avec les quatre autres. Surtout avec ce salopard de Marceau.

J'avais demandé à Céline, à l'accueil, de me prévenir dès que le commissaire arrivait.
Elle me fit discrètement signe de sa présence.

Je frappais deux coups et entrais sans attendre dans la pièce. Il lisait des feuillets sur son bureau.

— Brassac ? On avait rendez-vous ?

— Non. Mais comme ces derniers temps, je suis plus souvent à l'extérieur qu'ici, je profite du moment. Cela ne sera pas long, ne vous inquiétez pas, dis-je avec un léger sourire en coin.

— Asseyez-vous Brassac ! répondit-il.

10:05

— Anne ? C'est parti ! Fais gaffe à toi.

— Toi aussi, Tom.

Je sors de la voiture, après avoir fait un signe de tête à Ricky. Gentil gars. Pas très causant, mais vu ses épaules, je n'ai pas envie de le contrarier.
J'ai pas eu besoin de faire une reconnaissance des lieux, j'y suis venu tous les jours pendant six mois.

Marceau n'était pas encore en poste et heureusement sinon je pense que nous nous serions battus très vite.
Il sait que je suis gay, je sais qu'il déteste les gays et il sait que je le sais.

J'ai une très bonne raison pour le voir, j'ai interpellé sa jeune sœur.
C'est même la deuxième fois que je l'arrête. Pour le même motif : vol. J'ai discuté avec elle, une jeune fille en mal être et d'après des infos récentes, elle semble réagir positivement pendant les rendez-vous avec les éducateurs mais ça Marceau ne le sais pas.

Je viens donc aujourd'hui voir un collègue, frère d'une jeune femme en situation délicate. Il va être obligé de me recevoir. Après, je lui notifierai sa mise en examen.

— Bonjour. Officier Bisson, pouvez-vous signaler ma présence à l'officier Marceau. Je souhaiterais le voir.

Il ne s'attend pas à me voir et encore moins à mon arrogance. Et c'est justement là dessus que je mise: la surprise.

— Vous pouvez entrer, me dit la secrétaire.

— Merci.

Marceau m'attend au pied de la porte. Tu flippes mon fumier, on dirait !

— Bisson. On me dit que vous voulez me parler ?

— Marceau. En effet. Nous pouvons en discuter dans votre bureau, ou dans le couloir, c'est vous qui voyez ! ( Oh Matt si tu voyais comme il panique, c'est du bonheur ! )

Petite Ellie. Where stories live. Discover now