Chapitre 26.

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(Anne)

Je le crois pas ! Ils sont où ?
Je me suis réveillée ce matin, seule.
Plus de Nicolas, plus de Peter.
Bon d'accord ils m'ont laissé un mot.
Mais là, il est bientôt huit heures...

J'entends la porte qui s'ouvre et les deux loustics apparaissent avec croissants, chocolatines, muffins et gobelets de café.

Peter est bizarre, silencieux.

— Excuse-moi, m'explique-t-il. Je n'arrivais plus à rester là. Alors je suis parti sans réfléchir. J'aurai dû dire à Nicolas de rentrer, mais...

— Il ne l'aurait pas fait, il est têtu comme une mule.

Nous déjeunons en silence, il est évident que les découvertes de cette nuit nous angoissent.

— Je pensais appeler Matt pour l'adresse IP, dit Peter. Vous en pensez quoi ? C'est son truc.

— Je ne sais pas trop. Je crois qu'il pourrait avoir du mal à se contrôler et je le comprendrais sans soucis.

— Tu as peut-être raison Nicolas, mais je ne vois personne d'autre à qui confier ce boulot.

— Moi, j'ai, dit Anne. Ludovic pourrait faire ça, non ? Qu'en penses-tu, Nico ?

— Je pense, ouais. Il est informaticien et surtout il est fiable, explique t-il à Peter.

— Je vous fais confiance. Et par rapport à Tom, tu en es où ?

— J'attends un coup de fil pour foncer. Fais-moi confiance là aussi.

Pour éviter toute situation compliquée, Peter part discrètement le premier.

Nicolas a un coup de fil à passer, moi aussi.
Nous le rejoindrons au commissariat.

Nicolas me semble  silencieux, beaucoup trop silencieux.

— Quoi ? Pourquoi tu me regardes comme ça ? me questionne-t-il.

— Pour rien, tu es silencieux, ça m'inquiète !

— Ah Ah ! Tu es une comique, toi. Je me demande juste si tu as conscience que ce mec est en train de tomber amoureux de toi ?

— Nico, arrête, tu es chiant ! Peter n'est pas prêt et moi non plus.
Tu appelles Ludovic ou je le fais ?

— Fais- le ! j'ai un coup de fil à passer moi aussi. Tu me rejoins dehors, je vais en profiter pour fumer.

— Tu es de plus en plus doué pour le faire en cachette !

— Quoi ? me rétorque-t-il agressif.

— Je ne sais pas, justement.

***

(Nicolas)

Je sors de la chambre. Putain, je n'ai pas réfléchi qu'elle me connaît trop bien... Et merde !
Je ne peux pas lui dire. Je ne veux prendre aucun risque. Pas question de la mêler à ça. Si je foire le truc, je veux être le seul à payer. Il va falloir être très prudent.

— Tu ne devais pas m'appeler ? demandé-je limite agressif sans vraiment de raison.

— Il est huit heures du matin, je te signale. Je suis resté avec elle à la convaincre puis à la rassurer jusqu'à trois heures. Le temps de rentrer, de scanner les docs, je me suis couché y a deux heures.

— Excuse-moi ! La nuit a aussi été courte. Tu m'envoies ça au plus vite. Repose-toi.

— Merci. Mais j'ai trop de trucs sur le feu, je dormirais plus tard. Tu le sabordes quand ?

Petite Ellie. Where stories live. Discover now