Chapitre 60.

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Je suis le mouvement, je ne peux pas tenir Matt, et pourtant j'aimerais être avec lui aussi. Mais, à moins de marcher en file indienne, c'est impossible.
Il tient Lilou par la main qui tient celle d'Inès qui est soutenue par Damien.
Alors, je suis derrière et quand Lilou s'arrête je me colle à Matt pour lui exprimer toute ma joie. Et à voir ses yeux brillants de bonheur, il ressent la même chose.

Devant Amy, elle se fige. Comme intimidée, il faut dire que notre puce vit dans un monde où les hommes sont nombreux.

Amy la regarde, elle a Max dans les bras qui gigote comme d'habitude.
Elle le met à la hauteur de Lilou, qui glousse de plaisir.

— Timonstre, bisou.

Tout le monde se met à rire, elle vient d'appeler Max par le surnom que lui donnent gentiment Nicolas et Matt.

— Nicolas, tu es mort ! ricane Matt.

— Vas-y rigole ! Tu verras quand elle répétera toutes tes grossièretés !  rétorque Nicolas qui se dirige tout penaud vers Amy. Lilou se tend vers lui et se pend à son cou, lui faisant des bises en riant.
Je regarde Matt et je lui chuchote à l'oreille.

— Elle a fait une blague ?

— Je sais pas, mais pour mes blagues salaces, ce sera dans l'intimité ou pendant sa sieste ! me précise-t-il.

Peter et Anne, qui se sont approchés pour comprendre la raison des rires, sont pliés.

— Elle apprend vite, et par mimétisme, elle a appris votre humour. Bien joué les comiques ! s'esclaffe Peter.

— T'as raison, mais je m'en fous. Elle peut répéter toutes les insanités qu'elle veut tant qu'elle parle. C'est le plus beau jour de ma vie depuis que j'ai rencontré ce beau mec !

— Beau mec ! répète Lilou, qui en profite pour descendre des bras de Nicolas.

— Viens là, mademoiselle, dit Peter en se mettant à sa hauteur. Tu n'as pas oublié quelqu'un par hasard ?

— Peter, gentil Peter. Bisou.

— Oui, c'est moi ça. Gentil Peter. Pas de commentaires, Matt ! remarque-t-il  en le menaçant du doigt.

(Matt)

Tout le monde rigole. Nos anges gardiens, avec leurs têtes de gros durs, nous regardent en se marrant. Ils ont l'habitude de nos blagues, de nos moqueries.

Nous faisons une sacrée bonne équipe, et les deux seules femmes ne sont pas les dernières à ce jeu.

Inès a du mal à tenir debout, elle est tout sourire mais elle est épuisée. Damien, tout naturellement, la soulève et la pose sur un siège.
Oliv lui pose un bol de soupe sur la table.

— Il faut manger maintenant. Elle a besoin de vous. Demandez-leur, dit-il en nous montrant tous, nous sommes des anges gardiens, à ce qu'il paraît, alors ... Profitez ! Dis- lui Dam'.

— Tu peux le croire. Je suis d'accord avec "ange gardien". Ce mec a sauvé plein de mecs de la drogue, d'eux même. Il m'a aidé. Mange, Chica.

— Merci Monsieur.

— Oliv ! Je m'appelle Oliv, précise-t-il avec un magnifique sourire.

— Oliv, répète-t-elle.

Je m'éloigne de Tom  et fais signe à Nicolas que je vais dehors. Depuis le début, lui et moi, nous nous entendons bien. Nous nous ressemblons beaucoup. Il a le même genre d'humour que moi. Et le même vice aussi, la clope. Et il a su me faire parler de mon passé.

— Je suis super heureux pour vous deux, Matt. Elle est tellement belle.

— Ouais. Je n'en reviens toujours pas. Après tout ce qu'elle a vécu, elle devrait être fracassée !

— A ce point ? A voir vos têtes et entendre vos cris, j'ose pas imaginer. Il a fait des saloperies avec elle ?

— Non. Ça non. Il ne l'a jamais touché comme ça, ni Inès. Il a enlevé une femme,  plusieurs femmes en fait. Puis après les avoir brisées moralement, il a eu un enfant. Une horreur.

— C'est sa mère ? Inès.

— Non, elle était juste là pour gérer la mère pendant la grossesse puis la petite après la naissance. Elle était prisonnière, sous son emprise.

— C'est elle qui l'a tué ?

— Oui il voulait recommencer avec une autre femme, un autre bébé.

— Qui sait qu'elle a tué ? me demande le flic en lui.

— Nous, ceux qui étaient dans la salle et toi.

— Personne ne doit le dire, elle ne peut pas aller en prison.

— Peter lui a dit la même chose. Mais, il y a la putain de photo de Mariani. Lui a vu sa tête, il a le moyen de me bousiller. J'y pense depuis tout à l'heure. J'en deviens dingue !

— Oh, calme toi ! On va trouver un moyen, crois- moi ! Damien a l'air d'être sympa, c'est son mec ?

— Non, mais il est à ses côtés. Oliv le connaît a priori.

- Et l'autre,  c'est qui ?

- L'oncle de Lilou, Marc. Le frère de sa mère. Il a appris l'existence de Lilou aujourd'hui. Il est choqué.

— Tu m'étonnes ! Tu as conscience que votre vie va changer ?

— Ouais. Enfin, un peu. Ils vont pas nous la prendre ?

— Bien sûr que non. Et Inès ?

— Elle doit faire partie de la vie de Lilou. Elle est la seule avec Marc à pouvoir lui parler d'Emma, sa mère. Et de son père aussi.

— Quoi ?

— Il était son père. C'était un malade mais elle aura besoin de connaître la vérité. Pour grandir.

— Tu es un sacré bonhomme. Avec ce que tu as vécu...

— Ils font partie de ma famille. Je ne peux pas leur pardonner mais c'est une réalité.

— Salut tous les deux, déclare Oliv qui ne rate pas l'occasion de fumer en bonne compagnie. Viens là, mon pote !  Putain je suis trop content ! Tous les gars sont comme moi. Je crois même que Phil a lâché une petite larme. Je nierais avoir dit quoique ce soit si ça remonte à lui ! Tu as compris le message, Nicolas !

— Ah Ah. Je ne m'amuse pas avec Phil, ni avec aucun d'ailleurs. Ils me cassent tous en deux s'ils le veulent. C'est pour cette raison que je joue avec Matt, lui c'est un gringalet.

— Connard, ricané-je. Je vous laisse pour reprendre une dose de bonheur, les mecs.

— Je suis vraiment heureux pour eux, se confie Oliv. Matt a vécu tellement de merde. Tom lui a sauvé la vie. Et sérieux, ils sont géniaux avec la petite.

— Tout à fait d'accord ! Tu sais, vous avez , toi et les gars, chamboulé notre façon de voir les choses. Vous faites parti de notre vie, et c'est pas prêt de s'arrêter.

— J'espère bien. Et d'ailleurs, vous avez des infos concernant des probables complices ?

— Non rien du tout. On devait en discuter avec Peter ce weekend.

— On va se retrouver au chômage ?

— De protection, sans aucun doute. Amy est heureuse ici, elle se sent moins seule. Mais pour Léo, ça devient compliqué. Il a des besoins qui ne sont pas forcément compatible avec la maison de Peter.

— Dommage, Franck s'humanise. Il parle même avec Dan, me moqué-je.

— Il a toujours été comme cela. La santé de Léo n'a rien arrangé.

— Je comprends. Par contre, Léo apprécie la présence d'autres personnes. Il s'épanouit ...

— Ouais. Tout ce qui s'est passé nous a appris des choses. Bonnes ou pas.

Petite Ellie. Where stories live. Discover now