Chapitre 18.

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Après le départ de Peter, Lapuce s'est endormie comme une masse sur le canapé. Afin de ne pas déranger son sommeil et aussi car nous avions à discuter de plein de choses, nous nous sommes installés dans la cuisine. Je sentais que Matt voulait parler. La soirée avait été longue et riche en émotions.

Voir Peter pleurer m'a bouleversé. C'est un ancien rugbyman tout en muscles, avec ses cheveux noirs frisés comme un mouton, un visage plutôt jovial malgré son nez cassé. Au travail, c'est un officier juste, droit, toujours à l'écoute de ses hommes et d'une ouverture d'esprit incroyable.

Il vit seul depuis la mort prématurée de sa femme Flora, enceinte de leur enfant. Elle a été renversée par un chauffard. Ça a failli tuer Peter. Seul le travail lui a permis de faire son deuil. Il est mon seul ami. Et je sais que notre situation l'angoisse et qu'il s'en croit responsable. Mais je ne l'aurais jamais cru capable de pleurer comme cela.
Matt a l'air épuisé, il est inquiet pour la petite et il se sent mal à cause de mon éviction de l'enquête. Nous devons discuter de tout cela.

- Tom, viens t'asseoir, me dit Matt. Elle dort tranquillement. Profitons-en ! Nous devons discuter de certaines choses.

- Commence.

- Lapuce, ça fait chien tu ne trouves pas ?

- C'est clair ! Mais d'un côté, je ne veux toujours pas d'Ellie.

- Pourquoi ? Par rapport à ce que tu disais l'autre jour ? Ou juste comme moi, parce que tu as peur qu'elle devienne incontrôlable ?

- Deuxième option. Nous sommes cons, non ? Si elle pète un câble, on saura régler le problème.

- Ben ouais on réglera le problème, acquiesce-t-il.

-Arrête ! Tu sais très bien que "On" n'existe pas, Matt. JE ne sais pas gérer ses crises ! Toi, oui mais pas moi, m'énervé-je.

- Chut. Ne la réveille pas. Tu n'as pas essayé, Tom ! me reproche-t-il. Tu en es capable mais tu préfères me laisser faire. As-tu peur de ne pas y arriver, bébé ?

- Bien sûr que j'ai peur et surtout qu'elle s'échappe, qu'il lui arrive un truc, chuchoté-je.

- Putain, Tom ! Tu t'entends, là ? Tu es officier de Police, tu as géré des enquêtes, des interrogatoires et tu as peur d'une petite de quatre ans ? Il est où le souci ? explique-moi s'il te plait.

- Tu ne me le pardonnerais pas...avoué-je.

Il se lève de sa chaise, s'approche de moi.

- Tom, regarde- moi, s'il te plaît. Tu as peur que je te quitte ?

- Elle semble compter tellement pour toi...

- Elle a 4 ans, et pour ce qu'on en sait, elle vivait comme un animal. J'essaye juste de l'aider, de lui donner un peu de bonheur. Je ne comprends pas ce que tu dis...

- Matt, sois honnête avec moi. N'aimerais-tu pas qu'elle reste à la maison... définitivement ?

- J'y ai pensé. Elle n'a pas de famille et on crève d'envie d'en fonder une ! C'est cela qui te fait peur ?

-Comprends-moi, j'ai dû me battre pour que tu viennes t'installer avec moi. Tu ne voulais pas t'engager, tu te rappelles ? Et maintenant tu songes à fonder une famille ! Est-ce que je fais partie du projet ?

- Es-tu con parfois ! s'exclame-t-il. Je ne voulais pas vivre avec toi, car je suis un sale connard. Tu le sais bien, j'ai toujours tout fait foirer. C'est ma spécialité. Je n'avais pas envie que ça arrive avec toi. J'ai pris le risque et je ne regrette rien. Je me sens bien avec toi. Je commence presque, à être moins con. Alors pourquoi ne pas envisager des projets d'avenir ! Et ils ne sont valables que si TU en fais partie, toi ! Je t'aime Tom.

Petite Ellie. Onde as histórias ganham vida. Descobre agora