Chapitre 2.

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Tom tourne la tête à droite et à gauche puis se dirige vers le chemin d'où est sortie la voiture. Cela ne me dit rien de bon. Ce mec roulait si vite qu'il a failli nous renverser et l'instinct du flic se réveille chez mon copain.

- Matt, je m'excuse mais il faut que je jette un œil.

- Tu ne peux pas appeler un autre flic, je suppose ?

- Je ne vais pas déranger un collègue. Il s'agit sûrement d'un mec bourré ou un truc du genre ! Tu peux rester là si tu veux, précise-t-il.

- Je connais ce regard, tu sais. Si tu espères que je vais rester là à attendre, je crois que tu te trompes. Avance avant que je change d'avis ! lui dis-je en le poussant vers le chemin.

- Grognon, souffle-t-il moqueur.

- Arrête de dire ça !  répliqué-je, énervé.

Je sais pertinemment qu'il déteste lorsque je réagis un peu brusquement mais je sens que la promenade prend un air malsain.

Nous marchons pendant une centaine de mètres. Sur la gauche, se trouve une maison paumée au milieu de nulle part avec une dépendance délabrée par le temps, à se demander comment celle-ci tient encore debout. Le plus intrigant reste encore cet enclos grillagé qui ressemble à un chenil. La porte de la maison, grande ouverte, laisse échapper de la musique. Tom me regarde.

- Matt, tu veux bien me rendre un service et rester là. Je vais regarder, tu ne bouges pas. Je suis sérieux, précise-t-il en fronçant les sourcils.

- Putain, Tom...soupiré-je. Tu ne peux pas t'en empêcher, hein ! Fais gaffe à toi.

Pendant qu'il se dirige vers la bâtisse, je regarde aux alentours. À part la baraque, plutôt minable, il n'y a pas grand chose : un bâtiment en ruines, un chenil avec une niche mais aucune trace de chien. J'entends un bruit de pas derrière moi.

- Je vais appeler les collègues, m'explique Tom. J'ai découvert un homme mort dans la maison.

Et prenant son portable, il appelle le poste afin d'expliquer la situation.

Et voila, le jour de repos est tombé à l'eau.
J'aime cet homme mais des fois je souhaiterais un peu moins de professionnalisme. Doux rêve : flic un jour, flic toujours !

Un mouvement attire mon regard vers le chenil, comme une ombre. Le chien ? Je pousse la grille avec prudence et m'avance vers la niche.

S'il était méchant, il serait déjà dehors, non ?

J'entends un bruit, comme un grondement, je me baisse et regarde à l'intérieur.

Surpris, je recule brusquement et me retrouve le cul par terre. Dans la niche, ce que je viens de découvrir s'enfonce le plus loin possible de l'entrée avec un raffut de tous les diables. Je ne sais pas encore précisément de quoi il s'agit, mais une chose est sûre... je lui ai fait peur.

J'entends rire derrière moi.

- Matt ! Que fabriques- tu ? se moque Tom. Tu as vu un fantôme ?

- Dis-moi, juste pour savoir, un toubib arrive avec l'équipe?

- Non, un légiste seulement, pourquoi ? s'inquiète mon amant.

- Tu devrais préciser qu'un médecin devrait se déplacer, alors ! Parce que, dans la niche là, ce n'est pas un chien ! dis-je plutôt fier de moi.

- Qu'est-ce que tu racontes ? C'est sûrement un rat ou un blaireau !

- Ah ? Depuis quand attache-t-on les rats ou les blaireaux à des chaines ?

Petite Ellie. Where stories live. Discover now