Chapitre 41.

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Je dois y aller, je dois y aller.

Je me répète cette phrase comme une idiote depuis une éternité. Il faut juste que je trouve le courage de le faire.
Après tout, je prends un sacré risque.
Passer devant la maison, ça serait un bon début.

Oui, je vais faire ça, et si je pouvais juste l'apercevoir. Pour me rassurer.
Je me gare très loin du pavillon, ils ne me connaissent pas, donc je n'ai pas besoin de prévoir la voiture pour m'enfuir. Le bruit de mon cœur me semble assourdissant.

12 allée des platanes.

C'est là. Tous les volets sont fermés. Ah, non pas ça ! Je scrute peu discrètement au dessus du portail. Pas de voiture.

Merde. C'est la seule piste que j'ai.

— Je peux vous aider ? me demande un type sorti de nulle part.

— Vous m'avez fait peur, dis-je en me tenant la poitrine. Je recherche Tom Bisson.

— C'est ici. Mais il n'est pas là.

— Oui, c'est ce que je vois, m'excusé-je. Je repasserai plus tard, merci.

— Il ne sera toujours pas là. Ils sont partis, précise-t-il.

Quoi ? Parti ? Je perds pied d'un coup.

— Merci. Au revoir, monsieur.

— Sinon, vous pouvez toujours aller au Commissariat. Ils doivent savoir où le trouver.

Mais bien sûr, rien de plus facile. Je rejoins ma voiture et retourne à la maison.

Quand Marc arrive, une heure après, il comprend tout de suite qu'il y a eu un souci.

—Inès, qu'est-ce qui s'est passé ? C'est quoi ce bordel ? s'énerve-t-il. Tu fais chier...

— Je vais remettre tout en place, j'te jure. J'ai piqué une colère. Excuse-moi, bafouillé-je confuse.

Un regard circulaire m'explique la raison de sa remarque. Dans ma rage, j'ai explosé tout ce qui m'est tombé sous la main.

—Inès, arrête de t'excuser ! Je m'en fous de ces trucs ! Je veux juste connaître la raison de cette colère...

— Ils sont partis, Marc. Partis ! C'est foutu, me lamenté-je.

— Calme- toi. Ils ont déménagé ? On trouvera leur nouvelle adresse. Je t'ai dit que je t'aiderai, Inès. On va les retrouver, j'te le promets.

— J'en peux plus, c'est trop dur, m'effondré-je.

— Depuis quand tu baisses les bras ! Ils sont partis. On va les retrouver. Bisson est un flic, il y aura obligatoirement une trace !

— Mais bien sûr ! Je vais aller chez les flics et demander leur adresse.

— Toi, non. Mais, moi je peux le faire.

— Non, tu n'iras pas.

— Je peux me renseigner, ça va être plus long mais j'aurais des infos, t'inquiète !

— Merci, elle serait fière de toi.

— Si tu le dis. Aide- moi à ranger ton foutoir et après je t'emmène manger.

— Ok.

***
(Marc)

Inès est tombée comme une masse. Elle n'a quasiment pas dormi la nuit dernière tellement elle était angoissée. Je l'ai entendu parler, pleurer, gémir et même prier.
Pourquoi ne suis-je pas aller la voir ? J'aurai pu tenter de la rassurer.

Petite Ellie. Where stories live. Discover now