⒮⒜⒱⒠ ⒨⒠ -Yoonmin-

CHAPITRE 1

Je m'étais réveillé avec de terribles douleurs au bassin.

Saleté de sang... Ca n'arrête plus de couler...

J'avais retiré mes couvertures et regardais le massacre qu'avait laissé mon père derrière lui. Un amas de liquide rouge se rependait sur les draps et je ne ressentais que de la haine à ce moment précis.

J'avais souvent voulu frapper mon géniteur pendant ses ébats en moi... Mais je me retenais car je savais que si j'osais le toucher... Je prendrais bien plus cher que ce qu'il me faisait déjà.

Je soupirai donc et regardais cette petite flaque de sang qui avait tâché le tissu, encore une fois.

-Je préfèrerai mourir... M'étais-je dis entre deux soupirs.

Après tout, ma vie ne valait rien. Le monde ignorait mon existence et moi-même peinais à vivre dans ce monde qui me torture sans cesse.

J'en peux plus...

Mon cœur me faisait mal...

J'avais déjà pensé à mettre fin à mes jours... Bien sûr ! Mais comment ? Rien ne me le permettait... Mes parents avaient prit soin de ne rien laissé à ma portée qui risque d'attirer mon attention afin que je ne m'entaille les veines. A croire qu'ils tenaient à moi finalement ? La grosse blague... Ils voulaient juste me garder le plus longtemps possible pour me torturer comme ils le font si bien...

Cependant, un "clic" me sortit de mes pensées. Mon père venait d'entrer dans ma chambre.

Merde...

-Bien dormi le morveux ?

Je m'apprêtais à répondre lorsqu'il me coupa.

-Ne réponds pas imbécile. Je ne veux pas t'entendre.

Sur ces mots, il avait posé un bol et une barre de céréale à même le sol. Puis, il se redressa et regarda dans quel lamentable état j'étais.

-T'as sali les draps que ta mère a laver ?! S'écrie-t-il.

Bah oui connard ! A qui la faute ?!

Je baissai lentement la tête.

-Pardon...

Ma voix tremblait et était cassée à cause de mes hurlements d'hier soir.

-Aish... Tu m'fait pitié p'tit con. Lâche-t-il avant de me balancer un rouleau de sopalin, directement dans la marre de sang, comme s'il l'avait pas fait exprès.

-Tu te laveras avec le seau que ta mère t'amènera. Ajoute-t-il tandis que j'avais prit le rouleau dans mes mains. -Et je tiens à c'que tu t'habille convenablement. Ce soir, on a d'la visite. Et pas des moindres.

Je fronçais les sourcils. J'allais lui demander quelle genre de visite il s'agissait mais il avait déjà refermer la porte à double tour derrière lui.

Connard...

Je soupirai tandis que de multiples questions me trottaient dans la tête: Qui allait venir ? Pour moi ? Pourquoi moi père voulait absolument que je sois bien habillé et propre ?

D'habitude, il s'en fichait royalement de ma propreté. Je puais sous tous les sens du terme et ma grande sœur, Hyuna, savait bien me le faire comprendre. Lorsqu'elle entrait dans ma chambre, pour le peu de fois qu'elle se ramène me voir, celle-ci se pinçait le nez en grimaçant.

Quelle pute elle aussi...Tous des connards... Autant qu'ils sont...

Enfin bref...

Je n'avais alors aucune idée de ce qui allait se produire ce soir. Mon père ne me dira rien de toute façon. Il attendra le dernier moment avant de me le dire, comme d'habitude.

Voyant donc que je ne pouvais rien y faire, je commençais à me nettoyer les jambes et m'étais difficilement levé afin d'aller faire mes besoins. Evidement, je n'ai pas de sceau ni quoi que ce soit alors je fais ça dans un coin, au fond de ma chambre.

J'avais doucement abaissé mon caleçon pour ne pas me faire trop mal au bassin et commençais ma petite affaire à même le sol. Je me dégoutait moi-même à me voir pisser dans de telles conditions. Quel gosse lamentable je faisais. Un jeune de 17 piges, enfermé dans une pièce fermée H24 et qui fait ses besoins dans cette même pièce tous les jours de sa vie.

Aish... Je suis dégueulasse...

En même temps... J'peux pas y faire grand chose. Je ne voit que très rarement la lumière extérieure, seulement lorsque je suis très malade ou quand ma mère le décide.

Mais, cela fait bien longtemps maintenant que je ne sais même plus à quoi ressemble un arbre ou même un oiseau. Je me souviens uniquement des petits piaillements qu'ils émettent. Ces petits bruits qui me font sourire. Ils me permettent de m'évader, de m'imaginer sous une meilleure image et pas celle d'un pauvre gosse en manque d'affection coincé dans un trou à rats avec une famille exécrable.

Pff... Quand j'y pense...

J'aurais tellement voulu d'une famille aimante. Et puis... C'est quoi un câlin ? Une caresse ? Un baiser sur le front ?

Je connais rien de tout ça... Mais j'en meurs d'envie... Chaque jours qui passe, j'me dit que ce sera le jour de ma délivrance, mais au final, le Soleil se couche toujours sous le même angle...

Je finis toujours dans le même lit, dans la même chambre, sous le même putin de toit.

J'en ai marre...

J'veux mourir...