Phases [TMR Fanfiction]

• Ch.8 - La Vérité •

Je me remis debout en poussant légèrement Lizzy puis vint me placer devant Teresa qui s'était avancée de quelques pas vers moi. Techniquement, elle me ressemblait quelque peu: yeux bleus, le même air farouche bien qu'elle ait les cheveux plus sombres que les miens et qu'elle me dépassait d'une dizaine de centimètres.

– Tu sais quoi exactement? Crache le morceau, je vais pas y aller par quatre chemins.

– Il va nous être donnée une mission en lien avec les jobards du bloc A et certains de notre bloc. Et pour Linda, je penche pour le fait qu'on lui fasse un lavage de cerveau.

– Parce que tu vas me faire croire que t'es au courant pour elle?

– Les nouvelles vont vite, pas vrai?

Je levai les yeux au ciel. J'avais la fâcheuse impression que ma présence n'était pas la bienvenue. Quoi que je fasse, on me regardait de travers. Subitement, les paroles de Beth me revinrent en mémoire: C'est toi la foutue gamine qui vient pour foutre la merde? Une fois de plus, elles étaient au courant de quelque chose que j'ignorais. C'était le moment pour en finir avec les messes basses.

– Ça vient d'où cette histoire d'une fille qui viendrait foutre la merde? Je t'écoute Beth.

L'intéressée cessa de parler avec son amie et tourna ses yeux sombres vers moi. Elle soupira et croisa ses bras sur sa poitrine.

– Et bien, Janson nous a toutes prévenues qu'on aurait à s'allier avec les filles du bloc A et que l'une d'elles engendrerait sûrement des catastrophes.

– Oh je rêve, c'est lui qui dit ça?

– Pour l'instant, je suis assez d'accord avec lui. En plus, on est en train de perdre une tonne de temps.

– Elle a pas tort sur ce point, intervint Harriet.

Je jetai un coup d'oeil sur le groupe de filles; un masque d'impatience revêtait chacun de leurs visages. Je pris quelques secondes pour rassembler mes idées. Pour résumer, je n'avais retrouvé que Lizzy. Les blocards étaient ensemble je ne savais où, Linda était retenue prisonnière par WICKED, Newt avait rejoint l'autre côté et Minho... Minho était mort. Je devrais peut-être aussi rajouter le fameux ami de la brune qui lui avait rendu la mémoire.

Je passai une main dans mes cheveux, las. Je ne devais pas renoncer. Rien n'est impossible, je pouvais très bien réussir à sauver les dernières personnes de mon entourage.

– C'est bon, j'ai compris. Alors on est où ici, pour commencer? m'enquis-je.

– Dans le trou du cul du monde. À ton avis? On en est sait strictement rien!

– Tu commences vraiment à me taper sur les nerfs avec tes réflexions à la noix, Beth. Tu pourrais pas juste essayer de m'intégrer un minimum?

– Non merci.

Je soupirai et me tournai vers Harriet, la seule qui pourrait m'écouter et qui en avait la maturité.

– Est-ce qu'il y a une sortie?

– On a fouillé partout et on a rien trouvé. On s'est réveillées ici hier, sans aucun repère.

Je hochai la tête. À un moment ou à un autre, on finira par avoir un signe c'est évident. On ne nous laissera pas comme ça, indemnes.

Au moment où j'avais pensé ça, les lumières s'éteignirent toutes simultanément. Un frisson d'effroi me parcourut et des cris étouffés émergèrent du groupe. Les lumières revinrent presque aussitôt mais quelque chose avait changé.

Au bout de la pièce, dos au mur, il y avait une chaise avec Janson assis dessus et un bureau en face de lui.

Sans attendre que les autres esquissent le moindre mouvement, je foncai vers l'Homme-Rat en me frayant un chemin entre les filles.

– Vous revoilà, espèce d'abruti!

Un sourire cynique se forma sur son visage et je pilai net, quelques mètres avant son bureau. Il avait une barrière de protection autour de lui. Mais Harriet ne le savait pas. Elle continua droit vers lui sans se douter de ce qu'il l'attendait.

– Harriet, arrête-toi! C'est un piège!

Mais elle ne m'écouta pas – comme tout le monde, visiblement. Elle se cogna de plein fouet dans la barrière et fut projetée plusieurs mètres en arrière, assommée.

– Ça va pas la tête? s'insurgea Beth. Vous êtes malade?

– Je suis venu m'entretenir avec vous à propos de votre mission. Après ça, j'aimerai converser seul à seule avec votre amie Emilie.

– Elle est toute à vous, faites-en ce que vous voulez, ricana Beth.

Je serrai la mâchoire en fixant le plafond. Si je posais mes yeux sur elle, je ne parviendrais pas à m'empêcher de lui sauter dessus.

– Comme j'ai déjà averti Teresa, votre mission est en lien avec les garçons du bloc A et B. Que vous le sachiez ou non, vous avez une sorte d'alter ego dans l'autre bloc. Certains sont décédés et d'autres non. Entre autres, ceux de Beth, Harriet et Emilie.

Je reçus une sorte de coup de coeur à l'entente de mon nom. Je ne le connaissais ni d'Adam ni d'Ève ce garçon mais s'il était décrit comme mon exact opposé, c'était que nous nous ressembliions. Quant à ceux de Beth et Harriet, je mettrais ma main à couper qu'ils étaient Gally et Alby.

– Comment est-ce qu'il s'appelait? l'interrogeai-je, frissonnante.

– Caleb. Il s'appelait Caleb.

C'était une autre fille qui avait répondu. Elle était blonde aux yeux bruns. Je fus frappée par sa ressemblance avec Newt et Lizzy. C'était quoi cette machinerie encore?

– Tu es qui?

– Je m'appelle Sonya, Caleb était mon frère.

– T'aurais pas un petit frère aussi? lâchai-je, sans retenue.

Les pièces du puzzle s'emboîtaient dans ma tête, et c'était encore pire que ce j'imaginais.

– J'avais. Il est mort durant la bataille. Il s'appelait Léo, murmura-t-elle, sa voix se brisant petit à petit.

Je posais mes mains sur ma tête comme pour l'empêcher d'exploser. J'avais tout compris. Newt, Lizzy et moi. Sonya, Léo et Caleb. Tous les six, de nos naissances à ce moment précis, tout était déjà décidé à l'avance.

Nous avions été conçus pour correspondre à un profil type, on faisait partie du programme avant même que l'on naisse. J'étais persuadée que nos embryons avaient aussi été trafiqués pour que l'on ressemble à notre alter ego. Pour les autres comme Beth et Gally, Harriet et Alby, Teresa et le sien, cela restait encore sombre. Je ne pensais pas que leurs naissances à eux aussi aient été corrompues, mais c'était une hypothèse possible.

Je tournai la tête vers Janson avec une attitude de défi et mes yeux fixant les siens:

– J'ai tout compris à votre histoire. Vous avez intérêt à répondre à toutes mes questions, sinon je pourrais bien faire tout pour que vos plans échouent. La balle est dans mon camp.

– Je suis là pour ça, sourit-il, malicieusement.

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Merci d'avoir lu <3

– Bisou mes griffeurs ♡