Phases [TMR Fanfiction]

• Ch.7 - Le Groupe B •

J'étais revenue à mon point de départ, dans une salle blanche et imprégnée de mon désespoir. Je ne relevai pas la tête lorsque la porte s'ouvrit.

– Bonjour Emilie, heureux de te revoir.

Je lâchai un rire cynique; j'en avais assez de Janson, de Paige et de leur mascarade. Je voulais des réponses, je voulais savoir ce qui se tramait et à quoi je servais réellement, ce qu'aurait pu me dire Linda si je ne l'avais pas attaquée.

– Vous avez du culot pour me dire ça.

– Je n'ai plus le droit de changer d'avis sur toi? Ce que tu as fait à ton amie t'a fait remonter dans mon estime.

Je sautai sur mes pieds et, d'un pas rapide, me dirigeai vers l'Homme-Rat mais à deux mètres de lui, je rencontrai de plein fouet un champ invisible et chutai en arrière sur le sol. Je serrai les dents tout en me frottant le crâne, là où je m'étais cognée sur le carrelage.

– À quoi ça sert toute cette protection?

– Ça sert à éviter de subir certaines de tes réactions impulsives, comme celle-ci justement.

– Parce que vous êtes si important que ça? ricanai-je, debout sur mes pieds.

– Tu en doutes encore?

– Personne n'est indispensable. Tenez: si vous mouriez, je suis sûre que vous seriez remplacé en un clin d'oeil.

– En attendant, c'est toi qui es du mauvais côté de cette barrière de protection.

– J'ai tellement hâte de vous faire ravaler toutes vos convictions à la con. Vous êtes dénué d'humanité.

Il se contenta de hausser les épaules.

– Tes paroles me passent au-dessus, tu le sais bien. Maintenant, il est temps de te sortir de là. Tu es restée assez longtemps enfermée.

Mes yeux brillèrent d'une ambition nouvelle. J'allais sortir de mon enfer, après tant de jours passés en captivité. J'allais pouvoir sûrement retrouver les autres, les serrer dans mes bras.

– Mais qu'est-ce que vous allez faire de Linda? le questionnai-je, me souvenant soudain de son cas.

– Ce ne sont plus tes affaires à présent. Tu dois te concentrer sur ton nouvel objectif qui te sera appris très bientôt.

– Si jamais vous osez lui faire le moindre mal, je vous arrache les yeux.

Il lâcha un dernier rire avant de disparaître de la pièce et de laisser entrer deux hommes armés qui m'attrapèrent chacun un bras – me soulevant même du sol – pour m'escorter je ne savais où.

Nous marchâmes longtemps, plus longtemps que je n'avais jamais marché dans ce lieu. J'étais ahurie par la superficie de l'endroit, c'était, à proprement parlé, gigantesque.

Nous pénétrâmes dans un couloir sombre, avec simplement quelques éclairages aux plafonds qui apportaient une faible lumière. Au bout de ce dernier, une porte, toute simple et qui s'ouvrait différemment que les autres.

L'un des deux hommes abaissa la poignée, faisant tourner la porte sur ses gonds. L'intérieur était sombre. Un halo de lumière éclairait le mur du fond, parallèle à notre petit convoi. Je fronçai les sourcils lorsqu'il me sembla qu'il miroitait à la lumière. Ce n'était clairement pas un simple mur.

– Qu'est-ce que c'est?

Ma voix fluette paraissait émerger du brouillard, à moins que tout ceci ne soit qu'une stupide illusion. J'optai néanmoins pour la première solution.