• Ch.1 - L'Inconnu •

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[Commencée le 17/02/2018]

On m'avait arrachée à lui.

Nos sauveurs avaient tiré sur les Créateurs et sur la femme aux cheveux bruns. Le seul qui s'en était sorti était Newt, mon frère.

Mon frère qui voulait me tuer. Mon frère qui était contrôlé par WICKED et qui avait en fin de compte tiré sur Minho.

J'étais dévastée, brisée et tiraillée entre l'envie de pardonner Newt car il n'y était en réalité pour rien, mais d'un autre côté, je ne parvenais pas à oublier la vue du corps tremblant de Minho et le sang qui s'échappait de là où la balle était entrée.

Je me souvenais que lorsque j'étais plus jeune, avant d'arriver dans le labyrinthe, j'avais été formée à me battre et à tuer. J'avais appris comment me soigner si j'étais blessée. Je savais donc qu'il fallait retirer la balle, mais je n'avais pas pu. Mon esprit était beaucoup trop perturbé, et je me refusais à faire souffrir Minho encore plus.

De toute manière, même si Minho était fort, il y avait peu de chances qu'il s'en sorte.

Mais la pire des choses était sûrement le fait que je n'avais pas pu rester à ses côtés jusqu'au bout.

J'avais essayé de supplier nos sauveurs, je les avais implorés de prendre Minho avec nous et que nous n'avions pas le droit de le laisser là.

Ils n'avaient rien voulu entendre.

Je n'en pouvais plus, alors j'avais explosé. Je m'étais retournée à la volée et je m'étais jetée sur le sauveur qui me parlait – le seul. J'avais attrapé son col et l'avais plaqué contre le mur le plus proche. Les autres n'avaient même pas réagi car pris au dépourvu. Pendant ces quelques secondes de répit, j'avais eu le temps de frapper à maintes reprises mon prisonnier.

Quand enfin on m'avait attrapée par les coudes pour me faire arrêter mon carnage, j'avais porté mon regard sur ma victime : une tache rouge grandissait sur le tissu qui recouvrait la moitié de son visage. L'homme peinait même à ouvrir ses yeux – ceux-ci ayant pris une teinte violacée – et à tenir debout. Il avait fini par se laisser glisser contre le mur, à bout de force.

Ce qui m'horrifiait le plus n'était pas le fait que je l'avais frappé à sang mais parce que j'étais contente de moi ; je m'étais vengée. Mais à présent, je me rendais compte que je n'avais pas à faire ça car nos sauveurs avaient en quelque sorte vengé Minho en tuant les Créateurs et la femme en tailleur.

Je ne savais plus vraiment quoi penser. J'étais sans cesse partagée entre deux vérités, ne parvenant pas à choisir laquelle était la plus plausible.

D'ailleurs, je ne savais pas non plus où j'étais. Après ce que j'avais fait à l'homme, j'avais commencé à voir flou. J'avais pivoté et découvert qu'un de nos sauveurs tenait une aiguille, et j'étais certaine qu'il l'avait plantée dans mon dos.

Suite à cela, j'étais restée inconsciente jusqu'à ce que je me réveille ici, dans le noir. Heureusement, je me souvenais de tout.

Le seul problème était que les blocards n'étaient pas avec moi – ou alors ils étaient inconscients mais j'en doutais. J'étais sûrement dans une pièce, mise à l'écart. Cela faisait sûrement plusieurs heures que j'étais réveillée, et je n'avais eu aucune visite. Je ne savais même pas quelle heure il était ou depuis combien de temps j'étais là.

J'avais émis l'hypothèse que j'étais morte mais, à mon avis, j'étais toujours vivante. Cela semblait logique : pourquoi les sauveurs prendraient-ils la peine de nous sauver si c'était pour me tuer ensuite ? Je savais très bien ce que j'avais fait à cet homme, j'en étais consciente, mais ils auraient pris un gros risque en me tuant. Les blocards se seraient posés des questions sur mon compte.

En fait, ils devaient en ce moment même se poser des questions. Ils avaient dû voir que je ne les avais pas suivis tout de suite, ils avaient peut-être remarqué l'état du sauveur que j'avais cogné et mon propre état.

Je me demandais ce qu'ils avaient bien pu leur raconter. Les blocards connaissaient mon tempérament impulsif alors j'imaginais qu'ils avaient une petite idée derrière la tête. Et après ? Quand j'ai été séparée d'eux, que leurs ont-ils dit ? Que j'étais dangereuse ? Que j'avais besoin de soin, de me reposer ? C'était insensé : nous avions tous besoin de soin.

Ou alors, les blocards étaient peut-être eux aussi dans une salle, dans le noir, s'interrogeant sur le pourquoi du comment de leur situation.

J'imaginais ma soeur, Lizzy, enfermée dans une pièce semblable à celle où je me trouve en ce moment. C'était insoutenable. La simple idée qu'ils lui fassent du mal était intenable.

C'était également possible que je psychose. Comme je l'avais dit, pourquoi prendraient-ils la peine de tuer les Créateurs pour vouloir ensuite nous torturer ou je ne savais quoi encore ?

Ça n'avait pas de sens.

Je sentis soudainement une étrange odeur. Ça se rapprochait. C'était enivrant, presque relaxant. Ce devait sûrement être un gaz pour m'endormir. Ils devaient m'avoir préparer quelque chose, et je ne devais pas le voir, du moins, qu'au dernier moment.

Acceptant tant bien que mal la situation, je laissais le gaz m'embrouiller l'esprit, me faire divaguer. Alors que je n'étais plus qu'à demi-consciente, j'entendis une porte s'ouvrir, dans le lointain puis des pas qui venaient à ma rencontre. Une voix grave et teintée d'arrogance s'éleva soudain, brisant l'angoissant silence qui régnait :

– Bonjour Emilie.

– Comment vous connaissez mon nom ? articulai-je avec difficulté.

– Qu'est-ce que cela peut faire, après tout ? À côté de ce que tu viens de vivre, ça n'a aucune importante.

– Qu'est-ce que vous voulez alors ? C'est quoi cette pièce et ce gaz ?

– Tout ce que je veux, c'est ton bien-être.

– Pourquoi m'endormir alors ? rétorquai-je, en papillonnant des yeux pour rester éveillée.

– Ne lutte pas Emilie. Plus vite tu coopéreras et plus vite cela sera fini.

– Vous...

Mais je n'eus pas le temps de terminer ma phrase car l'effet du gaz l'emporta, m'entraînant dans un profond sommeil sans rêves.

L'inconnu, après s'être assuré que j'étais bien endormie, frappa dans ses mains. La lumière éclaira alors la pièce, comme par magie. Mon interlocuteur était un homme aux cheveux grisonnant mais cela n'enlevait pas le charisme et l'assurance qui émanaient de lui.

Quelques minutes plus tard, alors qu'il arpentait la pièce de long en large, visiblement en train de s'impatienter, deux hommes entrèrent par la même porte que lui auparavant. L'inconnu se dirigea vers eux à grands pas.

– Vous en avez mis du temps. Allez, embarquez-la, on commence à manquer de temps.

Les deux hommes, qui faisaient partie du groupe des sauveurs, s'exécutèrent dans la seconde. Ils se dirigèrent vers mon corps inconscient puis me soulevèrent, un soutenant mes jambes et l'autre me tenant par le haut du corps. Ils me portèrent ensuite en dehors de la pièce jusqu'à une autre, à quelques mètres de là.

Dans celle-ci – où la lumière était allumée –, ils me déposèrent sur une chaise face à un bureau où était attablé l'inconnu, en faisant en sorte que je ne bascule pas sur le côté. Puis, ils se retirèrent.

L'homme aux cheveux grisonnant se leva alors de sa chaise pour venir se placer devant moi. Il frappa dans ses mains, plongeant la salle dans l'obscurité.

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Merci d'avoir lu <3

– Bisou mes griffeurs ♡

Phases [TMR Fanfiction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant