• Ch.7 - Le Groupe B •

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– Un transplat, déclara simplement le second homme, sans plus d'explications.

– Ça m'avance énormément, merci.

Ni l'un ni l'autre ne réagit à ma remarque ironique. Vraisemblablement, ils étaient fermés à tout humour, ou à la moindre de mes paroles. Très bien.

– Vous foutez pas de ma gueule, ça m'exaspère.

Une nouvelle fois, aucun des deux ne se décida à m'informer de la situation. Sauf que chaque seconde qui passait me rapprochait de plus en plus de ce « transplat » qui ne m'inspirait rien de bon. Je décidai d'agir dès maintenant.

J'abaissai mes bras violemment, surprenant les gardes qui me lâchèrent. Je ne perdis pas de temps et lançai ma jambe qui atterrit sèchement dans le menton de l'homme de droite – celui qui avait répondu à ma question.

Malheureusement, et comme je m'y attendais, il n'était pas le moins du monde assommé.

Son compagnon chargea en même temps que lui sur moi. Je mis mon plan B en action. Je donnai un second coup de pied sur le garde, mais dans ses parties. Bingo, il gémit et tomba à genoux, les dents en sang et les yeux emplis de larmes.

L'homme de gauche – celui qui avait donc ouvert la porte – en avait profité pour m'enserrer la taille. Je ne touchais plus le sol, mes jambes fouettant l'air. Je ne voulais pourtant rien lâché. Je pliai le genou et envoyai mon pied le plus fort que je pus dans son genou. Il ploya et, sa prise s'étant adoucie, je parvins sans mal à me libérer. Je lui envoyai un bon crochet dans ses pommettes et un autre dans sa gorge.

Sauf que je n'avais pas tout prévu. L'arme du premier avait glissé sur le sol. En reculant, je me pris le pied dedans, glissai et basculai en arrière, tout droit dans le transplat. Je pensais avoir encore une chance mais dès que l'un de mes membres traversa la surface miroitante, je fus littéralement aspirée et engloutie.

Mon voyage ne dura qu'à peine quelques secondes mais la pression sur mon corps fut tellement puissante que je n'allais sûrement pas l'oublier.

Je réchappai du transplat par son jumeau placé dans cet endroit inconnu. La réception fut légèrement douloureuse car je fus projetée sur le sol dur, sans amortisseur. Ma première réaction fut de vérifier si mes côtes n'étaient ni fêlées ni brisées. Mon expérience à travers le transplat et la force du garde auraient pu les endommager mais il n'en était rien.

Après avoir constaté que j'étais à peu près en pleine forme, je me relevai sur mes pieds et époussetai mes vêtements. Pendant un court instant, une pensée me vint: pourquoi les gardes n'avaient-ils pas utilisé leurs armes sur moi? Mais je connaissais déjà la réponse. Si j'étais encore là, à pouvoir m'apitoyer sur mon sort, c'était que j'avais mon rôle à jouer dans toute cette affaire.

Je m'apprêtais à aller explorer les lieux quand un cri lointain m'interrompit. Il se répercuta sur les murs de la salle vierge de tout meuble, produisant une impression de vulnérabilité sur moi.

– Qui est là? déglutis-je, ma voix entraînant à son tour un écho.

Des éclats de voix me parvinrent mais cette fois-ci plus proches. Venus du fond de la pièce, des filles débarquèrent, fonçant droit sur moi. Aucun de leurs visages ne m'étaient familiers. Instinctivement, je reculai de quelques pas puis, me souvenant du transplat, je pivotai sur mes pieds mais il avait disparu.

Alors que je me tournai dans ma position initiale, quelqu'un me poussa si violemment que je fus éjectée quelques mètres en arrière, jusqu'au mur où je me cognai vivement la tête. Ça n'empêcha pas la fille qui venait de me blesser de s'accroupir à côté de moi et de m'attraper une poignée de cheveux à pleines mains pour lever ma tête vers elle.

Je fulminai; de quel droit osait-elle me faire du mal et me provoquer de la sorte? Elle pouvait être sûre de ne pas s'en sortir indemne dès que je serai de nouveau libre de mes mouvements. Je détestais me trouver en situation de faiblesse, inférieure à mon adversaire.

– Tu es qui toi encore? C'est toi la foutue gamine qui vient pour foutre la merde? HEIN?

Elle m'avait crié ce dernier mot. Je n'avais pas esquissé le moindre geste. Ne pouvant me défendre, j'avais choisi de me taire tant qu'elle ne m'aurait lâchée. Le silence pouvait s'avérer beaucoup plus destructeur que les coups parfois.

– Alors, Beth?

– Elle a pas dit le moindre mot, cracha l'intéressée.

Le reste des filles s'approcha de moi. Je semblai toute fragile face à ce groupe de presque une dizaine de filles.

– Tu peux me lâcher maintenant? fusillai-je du regard la dénommée Beth.

– C'est qu'elle a une langue la petite.

– Beth, ferme-la!

Celle-ci tourna brusquement la tête vers la fille qui venait de parler. Cette dernière portait des dreads et arborait une peau noire qui me rappelait vaguement celle d'Alby. Elle lança un regard noir à la furie aux cheveux bruns qui finit par me libérer, non sans me tordre le poignet au passage.

Elle se releva d'un bond et vint se placer à côté d'une fille du groupe, à qui elle se mit à chuchoter frénétiquement, en me lançant de brefs coups d'oeil.

La fille aux dreads me tendit sa main pour m'aider à me relever. Bien qu'elle semblait animée d'un pacifisme certain, je ne pouvais me résoudre à lui faire confiance. J'avais retenu la leçon. Je me remis donc debout par moi-même et levai le menton bien haut pour lui montrer que je ne me laisserai pas faire.

Elle plissa les yeux et m'examina de la tête aux pieds, longuement. Je ne frémis ni ne bougeai durant son inspection – nul besoin de les effrayer, j'avais assez souffert. Elle hocha la tête puis prit la parole, la voix calme et claire:

– C'est quoi ton nom?

– Emilie.

Je n'avais pas hésité; à quoi bon? Elle pourrait être une bonne alliée si Beth tentait à nouveau de s'en prendre à moi.

Soudain, il y eut du chahut au fond du groupe. Puis, une voix. Elle était plus forte que toutes les autres, les dépassant sans aucune difficulté. Et elle m'était familière.

Cela faisait longtemps que j'espérais l'entendre à nouveau, mais mon émotion n'en fut malgré tout pas moindre lorsque la tête blonde perça le groupe et sauta dans mes bras, nous faisant toutes deux tomber à la renverse.

– Emilie! Je suis tellement contente de t'avoir retrouvée!

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Merci d'avoir lu <3

– Bisou mes griffeurs ♡

Phases [TMR Fanfiction]Where stories live. Discover now