Ce qui les différencie, les réunit

Chapitre 62

Je me rhabille et sors en vitesse de la chambre, laissant Vanessa en plan. Je descends au rez-de-chaussée et essaye de trouver Lisa. Tout le monde me bousculait et j'avais du mal à m frayer un chemin. Je vois ensuite Sean, Ken et Stéphane, et vais alors leur demander s'ils n'avaient pas vu Lisa.

-Je crois qu'elle est partie derrière, dit Ken.

Je m'empresse de m'y rendre. Lorsque j'arrive, il n'y avait pas beaucoup de monde. Je regarde autour de moi et je finis par l'apercevoir assise sur le muret au fond du jardin. Je me précipite vers elle et escalade le muret pour m'asseoir à côté de Lisa. Elle tourne la tête vers moi et essuie ses larmes.

-Ça va ?

Je n'ai trouvé que ça à dire, je me sentais coupable et puis j'avais toujours un peu les effets de l'alcool.

-Tu me demandes si ça va ?

-Désolé, je ne savais pas quoi dire d'autre.

Elle renifle et se met à contempler le vide.

-Pourquoi tu t'es mise dans cet état là ?

-A vrai dire, je ne sais pas. Je pense que c'est que je ne m'y attendais pas et que j'ai été prise de court.

-Je vois.

-Tu sens l'alcool à plein nez.

Le silence refait surface puis elle me pose une question de manière gênée :

-Comment...comment ça s'est passé ? Je veux dire, je suis partie et après ?

-Après elle m'a attrapé par la taille et elle m'a embrassé. Elle m'a tendu un verre, je l'ai bu, j'avais la tête qui tournait, j'ai essayé de boire quelque chose d'autre, sauf que tous les verres ne contenaient que de l'alcool. Je me suis vite rendu mal et je ne savais plus trop ce qu'il se passait autour de moi. J'ai senti qu'on m'emmenait quelque part, dans cette chambre où tu es rentrée, puis tout s'est enchaîné sans que je puisse me rendre compte de quoi que ce soit.

-C'était qui ?

-Vanessa.

-Celle dont tu m'avais parlé une fois ?

-Oui.

-Est-ce que tu as des sentiments pour elle ?

-Non, pas la moindre once de sentiments.

-Et elle ?

-Idem.

-Je suis fatiguée, j'aimerais pouvoir aller dormir.

-D'accord mais il faut trouver une chambre de libre.

-Je vais trouver.

-Non, je viens avec toi.

-Pourquoi ?

-Parce qu'il est hors de question que tu restes toute seule à cette heure avancée de la soirée. On ne sait jamais ce qu'il peut se passer.

-Tu m'as bien laissée une heure. Je ne vois pas en quoi ce serait différent.

-Laisse-moi t'aider quand même...pour me racheter.

Elle part devant et je la suis. Nous montons à l'étage, là où se trouvait toutes les chambres. Avant d'ouvrir une porte, je collais mon oreille à cette dernière pour savoir s'il y avait des bruits suspects ou non. Nous en trouvons enfin une au bout du couloir et Lisa rentre et s'apprête à fermer la porte avant que je n'ai pu rentrer.

-Tu ne veux pas que je vienne ?

-Ce n'est pas ça, c'est que...j'ai besoin de digérer.

-S'il te plaît, il n'y a qu'avec toi que je ne fais pas de cauchemars.

Elle ouvre alors plus grand la porte et me laisse entrer. Elle sort de son sac son pyjama et l'enfile, moi je me mets en caleçon et nous nous glissons dans le lit. Et je m'endors la tête lourde et en entendant Lisa me dire « bonne nuit ».