Ce qui les différencie, les réunit

Chapitre 16

Je ne sais pas pourquoi, mais « son monde » comme elle a dit, me faisait me sentir bien, me détendait. C'était chaleureux, je me sentais chez moi.

-J'aime bien ton monde, je lance sans m'en rendre compte.

-Personne n'est jamais venu ici, pas même mon père.

-Je suis un grand privilégié alors, dis-je avec un clin d'œil.

Je m'assois sur son lit qui je dois dire est confortable.

-Ne te gênes pas surtout, rigole-t-elle.

-Absolument pas.

Elle rit de plus belle. Son rire était cristallin et lui convenait parfaitement. Elle vient vite s'assoir à côté de moi et regarde le sol, gênée.

-Tu n'as pas beaucoup fréquenté d'aussi près un garçon n'est-ce pas ?

-Non pas vraiment, répond-elle avec un sourire timide.

-Je vois.

-Disons que...j'essaye de tenir mes distances avec la gente masculine en ce moment.

-Oh...cœur brisé ?

-Si tu veux.

-Ça devait être un salopard.

-Oui.

Je voyais bien qu'elle avait envie de changer de sujet alors j'essaye de trouver autre chose.

-Qu'est-ce que tu lis en ce moment ? Le livre que tu lisais aujourd'hui par exemple, quel est le titre, l'auteur, de quoi parle-t-il ?

-Toi, tu t'intéresse aux livres ?

-Oui, pourquoi ça t'étonne ?

-Un peu, disons que tu n'en donne pas l'air aux premiers abords.

-Et j'ai l'air de quoi aux premiers abords ?

Elle sourit timidement et ses pommettes deviennent rouges. Puis le téléphone de Liss se met à sauver. Sauvée par le gong comme on dit. Elle décroche et commence à parler :

-Qu'est-ce que tu me veux ?...Me présenter tes excuses ?...Après tout ça ?...Tu sais où tu te les mettre tes excuses !...Non je ne rentrerais pas maintenant, reste loin de moi et de ma vie...Je te parle sur le ton que je veux, tu n'es pas mon père !

Et elle raccroche rapidement.

-Désolée, me dit-elle les yeux remplis de larmes.

-Ce n'est rien, on a tous des problèmes tu sais.

-Tu as raison.

Nous restons silencieux quelques minutes, puis Lisa finit par dire :

-Tu devrais peut-être rentrer. Ta mère va s'inquiéter.

-Ça j'en doute fort. Elle le sait que je suis tout le temps dehors et que je ne rentre pas de bonne heure.

-Tu fais quoi le soir ?

-Ça tu n'es pas obligée de le savoir.

-Je vois. Maintenant file, j'ai envie de me reposer et de me vider l'esprit.

Je me dirige vers la sortie de l'appartement, mais je lui lance pour rigoler avant de partir :

-C'est la première fois que je sors de chez une fille sans avoir pris mon pied.

-C'est donc à ça que tu consacre tes soirées ? Je le savais, dit-elle en rigolant.

-Bon à demain !

-À demain.

Et lorsque je me retrouve seul, je me sens comme différent, perdu. Cette fille me plaît de plus en plus sur le plan de l'amitié. Elle est très différente des filles que je côtoie d'habitude, mais elle me plaît bien. J'ai hâte de savoir ce de quoi demain sera fait.