Chapitre 52

11.9K 657 21
                                    

J'étais sans voix, l'histoire de Lisa m'avait complètement retourné. Je ne pensais pas qu'elle, Lisa, cette fille timide et coincée à première vue, ait pu vivre quelque chose d'aussi atroce.

-C'est pour cela que tu fais des cauchemars la nuit et que tu ne fréquentais plus la gente masculine ?

Elle me regarde alors avec son visage qui avait été mouillé par les larmes et bouge sa tête de haut en bas en guise de réponse.

-Toi aussi tu fais des mauvais rêves.

Je ne réponds pas, surpris par la remarque de Lisa. Je fixe le sol, puis Lisa vient s'asseoir sur genoux.

-Est-ce que...je peux également savoir ?

Sans un mot, je retire mon T-shirt et lui montre mon dos.

-Je ne vois rien.

-Regarde de plus près, tu verras des lignes de couleurs blanches.

-Elles sont presque invisibles, il faut vraiment s'approcher pour les voir.

Elle passe son index froid sur ces dernières, ce qui me vaut un petit sursaut.

-Désolée, j'aurais dû te prévenir.

-Ce n'est rien.

-Comment les as-tu eût ?

Je prends une profonde inspiration et me lance dans un bref récit.

-Mon père ne voulait pas d'enfants contrairement à ma mère. Lorsqu'elle est tombée enceinte, mon père n'a rien dit. J'ai grandi, puis vers l'âge de cinq ans, alors que ma mère était encore au travail, il a commencé à me frapper en me disant que c'était pour mon bien, sûrement pour me faire regretter d'être venu au monde. Tous les soirs, lorsque je rentrais de l'école, il sortait sa ceinture et me ruait de coups. Puis un soir, ma mère est rentrée plus tôt et a vu avec horreur l'atrocité de la scène. Elle a ordonné à mon père de partir où elle appelait les services de police.

Lisa, qui était derrière moi, passe ses bras autour de mes épaules, pose ses mains au niveau de ma poitrine et me colle contre elle pour ensuite poser sa tête au creux de mon cou.

-Je suis navrée.

Son souffle chaud contre ma nuque, a le don de me parcourir de frissons. Elle s'écarte et j'en profite alors pour remettre mon haut. Puis tout d'un coup, j'entends un « clic ». Je me retourne et vois que Lisa tenait dans ses mains l'appareil photo. Elle retire la photo développée et me la montre (voir multimédia).

-Ça va, je passe. Tu peux la garder.

-Merci !

Elle la met dans un des cadres où il y avait d'autres photos de ses anciens amis, mais bizarrement elle ne la fixe pas. Puis elle reste là, plantée devant la photo en train de la regarder tandis que moi je la regardais elle.

Ce qui les différencie, les réunitWhere stories live. Discover now