Ce qui les différencie, les réunit

Chapitre 11

Lisa me regarde et nos regards s'affrontent. Elle étire un sourire mais au lieu de le lui rendre, je me contente de rigoler et de porter de nouveau l'attention sur mon casier. Elle part ensuite vers la sortie du lycée avec son sac sur son épaule et je la regarde s'éloigner. Avec les autres, nous allons fumer une cigarette sur ce même muret en pierre, sauf que cette fois, Lisa s'y tenait, assise, les jambes croisées, un livre à la main dont je ne reconnaissais pas la couverture. Décidément elle me suivait, ce n'est pas possible. Lorsqu'elle me voit arriver, elle me fait un large sourire et un signe de la main pour me saluer. Je fais mine de n'avoir rien vu et m'installe à quelques mètres d'elle. Nous allumons ensuite tous notre cigarette, quand Lisa s'approche de nous, plus précisément de moi.

-Salut, me lance-t-elle.

-Salut, dis-je d'un ton neutre sans prendre la peine de la regarder.

-Tu me suis on dirait.

-Pardon ? Moi je crois que c'est plutôt l'inverse !

-Alors comme ça tu fumes ?

-Oui et qu'est-ce que ça peut te faire ?

-Ce n'est pas très bon pour ta santé.

-OK, donc je dois t'appeler comment, maman ?

-Je dis ça simplement pour toi.

-Peut-être, mais tu viens de perdre une excellente occasion de te taire.

-Oh c'est vrai, monsieur est susceptible.

-Arrête ça ou je te promets que tu vas le regretter.

-Euh...Kevin, s'exclame Stéphane, tu nous présente où on te fait trop pitié ?

-Faites-le vous même, je ne prendrai pas cette peine, surtout pour elle.

Stéphane, Ken et Sean se présentent et discutent un peu avec Lisa. Alors que je tire sur le filtre de ma cigarette, je tourne le regard pour les observer tous les quarte. Ils parlaient, essayant d'épater la jolie...euh...non juste Lisa. Je me rapproche un peu pour pouvoir participer à la conversation, quand Sean lâche :

-Avec Kevin, nous avons parlé de toi en cours de littérature.

-Ah oui, demande-t-elle d'une petite voix ?

-Oui, on se posait la question si tu étais vierge ou non ?

Son visage devient alors rouge écarlate. La coquine, elle cacherait si bien son jeu ?

-Et bien...je ne m'attendais pas à ça, dit-elle la voix tremblante.

Je voulais qu'elle crache le morceau, je vais donc lui faciliter la tâche.

-À mon avis, oui elle est vierge. À moins que tu nous cacherais quelque chose, n'est-ce pas Elisabeth ?

Et sans que je m'y attende, elle me gifle. Tous les quatre, nous la regardions d'un air ahuri.

-Ne t'avises plus jamais de prononcer ce nom et encore moins pour ce genre de choses, crie-t-elle le visage rempli de colère et les yeux plein de larmes.

C'est alors en reniflant et en essayant de cacher ses pleurs, que Lisa court en direction des toilettes féminins en oubliant son livre sur le muret ainsi que son sac.