Chapitre 10

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       La lueur des luminaires suspendus donne au bar, nommé Le Lys d'Or, une atmosphère mystérieuse. Elle se réfléchie sur les tables en marbre lustré, bordées de finitions métalliques dorées. En leur centre sont fixées des lampes en métal dorées sur lesquelles reposent des globes en verre. Les banquettes en velours d'une teinte profonde, agrémentées de coussins moelleux, créent des espaces intimes propices aux conversations feutrées. Elles ajoutent une élégance discrète à ce lieu sophistiqué. Les notes de jazz flottent dans l'air. Le saxophoniste nous délivre une mélodie envoûtante sur laquelle il m'arrive de dodeliner.

Andrew se place face à moi. Son visage est éclairé par la lueur dorée des éclairages.

— Verdict ? demande-t-il en se saisissant d'une carte des deux cartes que le serveur apporte.

— Grande première pour moi dans cet endroit. J'apprécie.

— La classe à la française !

Je scrute la salle, satisfaite. Les conversations et les rires discrets se mêlent aux accords du piano.

— Cette symphonie va accompagner notre soirée, déclare Andrew en secouant la tête sur un air qu'il sifflote.

— C'est tellement différent des pubs où je vais avec mes amis, révélé-je en laissant échapper un léger rire. Je suis plutôt routinière, vous savez. J'aime retrouver les mêmes visages, les mêmes endroits.

Il hoche la tête, comprenant mon penchant pour les bonnes vieilles habitudes qui ont la vie dure.

— C'est agréable d'avoir ses repères, de se sentir chez soi quelque part.

J'acquiesce, nostalgique, en pensant aux lieux que je fréquente et qui me donnent l'impression d'être dans ma bulle.

— Néanmoins, sortir de sa zone de confort est parfois bénéfique.

— Oui ! Mais ce n'est pas toujours évident, avoué-je en passant commande sans avoir pris connaissance de la carte.

— Une limonade ? s'étonne Andrew. Une Guinness pour moi, notifie-t-il au serveur.

— La célèbre bière brune brassée à Dublin !

— Vous n'en voulez pas une ?

— Elle est bien trop robuste pour moi, ricané-je en m'enfonçant sur la banquette.

La curiosité pointe le bout de son nez.

— Un rugbyman de votre niveau peut consommer de l'alcool ?

— Je ne bois que rarement.

— J'ai dû mal à vous croire, le taquiné-je.

— Je ne suis pas vraiment un gros fêtard, me répond-il en s'accoudant à la table. Mon métier nécessite une certaine discipline. J'ai l'obligation de rester en forme. Je sors de temps en temps, mais je sais me poser des limites. Quand je ne suis pas avec l'équipe nationale de rugby, je suis avec mon club de Leinster. Le planning des matchs est intense. Je n'ai pas le temps de me disperser. Les sorties sont loin d'être mes priorités.

— Où se trouve votre club ?

— Le siège est à Dublin, m'apprend-il. Mon petit doigt me dit que le rugby ne vous intéresse pas.

— Ce n'est pas mon truc, avoué-je du bout des lèvres. Je ne suis pas une grande fan de sport.

— Vous n'êtes donc pas une groupie ! Une chance pour moi ! Quand vous m'avez rencontré la première fois, vous ne saviez pas qui j'étais ?

Savage loveWhere stories live. Discover now