Chapitre 18

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        Avec Andrew, nous déambulons dans les allées verdoyantes d'une jardinerie. Il pousse le caddie avec un enthousiasme contagieux. Il fait des blagues sur les noms étranges des plantes et les anecdotes farfelues qui leur sont associées. Je ris, emportée par sa bonne humeur. Les feuilles luisantes et les fleurs éclatantes semblent s'animer à son passage.

— Tu pousses ce chariot comme personne ! le complimenté-je en jetant mon dévolu sur deux petits cactus.

— C'est un talent parmi tant d'autres.

— Excepté t'illustrer dans les domaines de l'humour, du rugby, du mannequinat et des courses, quels sont tes autres talents ? m'informé-je d'une voix enjouée.

— Du mannequinat ? s'étonne-t-il.

— Monsieur prenait la pose comme un dieu grec pendant son shooting.

Andrew rit et rougit en même temps. C'est drôle et attendrissant de constater qu'il est embarrassé lorsqu'on l'encense.

— Un dieu grec ? J'ai mis la barre haut pour que tu penses ça, réplique-t-il en bombant le torse pour détourner mon attention.

— Très haute ! affirmé-je en mimant le geste de la main.

— Il y a un domaine dans lequel je ne suis pas mauvais, c'est en cuisine. Je sais faire cuire des pâtes, du riz. Je peux même te préparer une omelette.

— Rien que ça, gloussé-je séduite par son auto-dérision.

— Je sais aussi faire cuire le poulet comme personne... vive les protéines ! Un jour, tu goûteras à mes préparations culinaires, mais avant je préfèrerais t'inviter au restaurant. Histoire de t'éviter une intoxication alimentaire.

Je prends appui sur le caddie.

— C'est une invitation officielle ? me fais-je mielleuse.

— Si c'était le cas, tu l'accepterais ? s'intéresse Andrew en jouant des sourcils.

D'ordinaire, j'aurais décliné. Il y a un moment déjà que j'ai tiré un trait sur les hommes. Avec Andrew, tout semble différent. Il me sort de ma zone de confort. Je n'ai pas l'impression de me forcer à faire quoi que ce soit avec lui. Tout coule de source. Les activités les plus basiques et ennuyantes deviennent drôles à ses côtés.

— Je pense, oui.

Il s'approche de moi.

— Tu penses ? répète-t-il d'une voix chaude.

M'emparant du curseur de sa fermeture éclair que je tripote, j'opine du chef, troublée par le pouvoir séducteur qu'il dégage.

— Dans ce cas, que dirais-tu d'un dîner au restaurant mardi soir ? J'ai cru comprendre que tu ne travaillais pas mercredi. Nous pourrons sans problème rentrer tard. Je passerai te chercher et je te raccompagnerai, si ça te convient.

Il saisit la balle au bond et j'aime ça. C'est agréable d'être courtisée de la sorte. Ça change des « Hey ! Une bière, ça te tente, poupée ? » ou des « Tu es plus belle que la plus jolie des brebis de mon cheptel. ». Oui, c'est une façon comme une autre pour certains de draguer.

— Monsieur est gentleman, souris-je.

— Ce n'est pas ainsi qu'on se comporte lorsque l'on convoite une dame ?

Je plonge mon regard dans celui d'Andrew, pétillant et solaire. Voilà qu'il ne passe plus par quatre chemins.

— J'accepte votre proposition, preux chevalier, m'esclaffé-je. J'aurais bien besoin d'un moment de détente parce que demain et mardi seront des journées de travail intenses. Une de tes voisines a fait appel à May's Flowers pour sa fête d'anniversaire, mercredi. Elle a insisté

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