Chapitre 40

238 48 1
                                    


25 novembre

        Les rues de Tonnara di Scopello s'ouvrent devant nous comme les pages d'un vieux livre, racontant les histoires d'un temps révolu. Alors que nous avançons sous le soleil déjà haut, je sens sa chaleur caresser ma peau, contrastant agréablement avec la brise légère venue de la mer. Les ruelles pavées, bordées de maisons blanchies à la chaux aux volets bleus, semblent vibrer sous l'écho lointain de la musique pop qui s'échappe d'une fenêtre ouverte.

— J'ai la sensation que tu apprécies ces vacances, déclare Andrew tout sourire. Qu'ici, tu revis.

— Le soleil de la Sicile me fait du bien ! Ta compagnie aussi...

Andrew et moi, nous laissons porter par l'ambiance joyeuse qui imprègne le village. Autour de nous, des locaux assis sur les terrasses ou les escaliers en pierre rient et discutent. Leurs voix mélodieuses se mêlent aux sons des guitares et des cuillères frappant contre les bols de céramique. C'est un tableau de vie quotidienne, simple et pourtant tellement enrichissant.

Au détour d'une ruelle, Andrew se rapproche de moi et glisse sa main dans la mienne. Ses doigts s'entrelacent aux miens, fermes mais doux. Je lui lance un regard amusé. Le charmant sourire auquel j'ai droit en retour me fait fondre.

Nous continuons notre promenade, main dans la main, jusqu'à ce que nous atteignions un jardin caché derrière une vieille église en pierre. Le lieu est à l'écart de la petite foule. Des roses sauvages grimpent le long des murs et des bancs invitent au repos. Au centre, un petit bassin où l'eau scintille sous les rayons du soleil, entouré de fleurs aux couleurs éclatantes. C'est là que nous nous arrêtons, attirés par la beauté tranquille du jardin.

— C'est splendide ! Mon père avait raison. J'avais besoin de vacances comme celles-ci pour me ressourcer.

Je me tourne vers Andrew, plongeant mon regard dans le sien. Il me contemple avec une intensité qui fait battre mon cœur plus fort. Lentement, il se penche vers moi, ses yeux ne quittant pas les miens. Ses lèvres trouvent les miennes dans un baiser doux et mesuré. Le monde autour de nous semble s'effacer. Il n'y a plus que lui, moi et ce baiser qui scelle notre complicité.

Dans ce jardin isolé, avec pour seule musique le murmure de l'eau et le chant des oiseaux, nos soucis s'évaporent. VRAIMENT. Nous sommes deux amoureux, perdus dans un coin de paradis, loin des tumultes du monde. C'est un moment parfait, un instant suspendu où seules l'insouciance et la joie ont de l'importance.


        Alors que la nuit tombe, Andrew m'embarque dans une nouvelle aventure.

— Une surprise ? m'exclamé-je. Vraiment ?

Les yeux bandés, je quitte l'hôtel et grimpe dans une voiture sous les éclats de rire de Luisa. Une fois ma ceinture attachée, la voiture démarre. Andrew fait la discussion et je ris à ses plaisanteries sans savoir où nous nous rendons.


      — Andrew, cachottier ! Jamais je n'aurais pensé que tu es aussi fantaisiste au quotidien, gloussé-je.

— Ce n'est que le début, chère demoiselle ! Attention à la marche, dit-il en me tenant par la taille.

— Quelle est cette délicieuse odeur ? demandé-je en humant l'effluve qui me met l'eau à la bouche.

— Dans quelques secondes, ce sera bon.

— OK...

— Trois. Deux. Un.

Andrew me retire le tissu qu'il avait noué autour de ma tête.

— Qu'est-ce que...

Je pivote ébahie par tant de beauté.

Savage loveWhere stories live. Discover now