Chapitre 8 - Andrew

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5 octobre

         La soirée débute. Je me tiens au cœur d'un jardin transformé en un tableau automnal éblouissant. Les couleurs riches de la saison dansent avec l'éclat des bougies et des lampions. Les feuilles d'or et de rubis tapissent le sol. Des guirlandes de lumières étincelantes sont entrelacées aux branches des arbres. Au centre du terrain a été érigée une arche délicate, parée de roses. Des roses que l'on retrouve aussi dans une allée qui mène à la tente de laquelle s'élève une musique pop jouée par un orchestre. Ce soir, tout est fait pour éblouir. Le romantisme est à son apogée pour le plus grand plaisir de ces dames qui s'enthousiasment de la décoration florale. Elle est de toute beauté.

Les rires fusent, les conversations s'entremêlent et l'excitation flotte dans l'air. Je passe de convive en convive, échangeant des sourires complices avec ceux qui partagent le secret de la soirée. Tout le monde est dans l'attente, guettant le moment où Declan fera sa demande en mariage à ma sœur. Comme toujours, Maureen se fait attendre, mais elle ne devrait plus tarder d'après les messages qu'elle m'a envoyés.

— Imaginons que ta sœur arrive par l'arrière de la propriété, déclare Clara qui gère les prestataires.

— Peu probable. De toute façon, j'ai donné l'autorisation au gardien et au chef de la sécurité de l'assommer, plaisanté-je en relevant les manches de ma chemise blanche.

— Toujours le mot pour rire, répond-elle en me faussant compagnie.

— Toujours, répète Nine qui veille à ce qu'aucun grain de sable ne vienne enrayer la machine.

— Je n'ai pas le choix que d'être le petit rigolo de la bande pour contrebalancer avec le sarcasme quotidien de Clara et ta légendaire moue fermée.

— Mon pauvre petit. Ce doit être compliqué d'être entouré de femmes qui s'occupent de votre emploi du temps, de votre convalescence... Et qui vous empêchent de commettre quatre-vingt-dix-neuf pour cent des actes idiots qui vous passent par la tête dans le seul et unique but de vous protéger. Je détesterais que les femmes de ma vie mettent mon bien-être au centre des leurs. Vraiment ! Quelle horreur d'être choyé et apprécié comme un petit prince, ironise Nine en observant les faits et gestes des serveurs.

Sa réplique me vole un ricanement.

— C'est ta façon de me dire que tu m'aimes, relevé-je en passant mon bras autour de ses épaules. Ça tombe bien. Moi aussi, je t'aime, ma biche.

Nine lève les yeux au ciel. Après quoi, elle me tapote la joue et file remettre de l'ordre dans un buffet déjà parfaitement présenté.

— Nine et la démonstration d'affection ont toujours fait deux, remarque Declan qui fait craquer sa nuque comme un boxeur avant d'entrer sur un ring.

— Ce n'est pas toujours évident d'être l'amour de sa vie, mais je m'y fais, ris-je alors que Nine qui passait derrière moi m'assène une petite tape derrière la tête. Qu'est-ce que je disais ! L'amour à l'état pur.

— Tu as besoin qu'on te recadre parfois ! lance Scarlett, la meilleure amie de Maureen, qui resplendit dans une robe courte aux motifs dorés.

J'acquiesce d'un signe de tête tandis qu'elle lève son verre dans ma direction en papillonnant des cils.

— Elle en pince toujours pour toi, me chuchote Declan en tournant sur lui-même impatient que ma sœur arrive.

Je hausse les épaules en cherchant du regard une personne bien particulière. Je ne la vois pas, mais je repère Colm et Mary Campbell.

— C'est une chouette nana, renchérit Declan qui gigote tellement à mes côtés qu'il donne l'impression d'être sur ressort.

— Non, merci.

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