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Le son étouffé de nos pas résonne sur le parquet d'un brun luisant. La queue de cheval blonde de Gigi balance au même rythme que sa démarche assurée. Nous nous dirigeons vers le bureau de Jimpaï qui a demandé à me voir. J'espère que malgré l'incident, je serai prise dans leurs rangs.

J'observe tous les recoins de cette endroit plutôt immense. Après être sorties de l'infirmerie, on a emprunté un long couloir parsemé de pavés s'étendant sur plusieurs mètres. Les poutres présentes à l'entrée étaient perchées de part et d'autre de chaque mur où des lampes allumées éclairaient le passage. On dirait un donjon. Nous tournons à gauche après une intersection, puis montons un grand escalier.

Je souffle et passe une main dans mes cheveux. La discussion que j'ai eu avec Gigi plutôt me tourmente. Par contre, je ne suis pas inquiète que Loen ait des soupçons sur moi mais pour Gigi, elle a aveuglément confiance en moi. Elle pourrait mettre sa main au feu que je suis innocente si on venait à me démasquer.

J'ai peur. Oh! Oui j'ai peur.

Peur de la décevoir.

Malheureusement, je crains de ne pas avoir le choix. Je suis devenue une autre personne. Et s'il arrive qu'elle découvre ce que j'ai eu à faire dans ma vie, elle ne me regardera plus avec ses yeux débordant d'amour et de douceur. Je ne veux pas qu'elle me voit autrement...

Putain! Je n'ai pas le choix ! Je n'ai pas le choix.

Des coups creux me ramènent sur terre. Gigi me lance un léger coup d'œil en attendant qu'on lui demande d'entrer. Ce que Jimpaï fait. Nous entrons donc et ils nous demande de nous installer.

Son bureau est plutôt spacieux. Avec des couleurs sobres, un mélange de gris, de marron et de noir. Les meubles son fait d'un bois de couleur rouge, ça doit être de l'acajou.

Comme je le disais, ce type ressemble à un prince perdu car assiégé sur ce canapé en cuir rembourré, il émane de lui un charisme presque royale. C'est étrange, j'aimerai connaître qui il est vraiment.

- Erinn, je suis heureux de constater que tu vas beaucoup mieux. Le médecin m'a fait part de son diagnostic et je comprends que tu sois aussi stressée. J'imagine ce qu'on a dû te faire faire à l'Institut. Je vois le traumatisme que tu essayes de cacher.

Il relie ses doigts sous son nez et se met à réfléchir. Pendant ce temps, je l'observe de manière pondérée. Attendant son analyse évidemment erronée de ma situation.

- J'ai bien vu de quoi tu es capable ! commence-t-il en oubliant cette fois ci ce côté excentrique. Si tu avais pu terminer ton parcours, tu aurais dépassé le plus haut record fait jusqu'ici. J'ai aussi remarqué que tu n'arrives pas à utiliser une arme et malgré ça, je te veux parmi nous. Tu n'as pas besoin d'être armée pour faire justice. Si tu possèdes déjà les facultés nécessaires pour te défendre plus une détermination intransigeante, tout ira pour le mieux.

Il s'arrête un instant en nous regardant Gigi et moi à tour de rôle.

- Je te mets en binôme avec Kae. Tu le connais mieux et il est plus que qualifié pour t'entraîner et te faire retrouver confiance en toi. Comme je l'ai dit, c'est mon devoir de veiller sur ta vie. C'est pour cette raison que Kae protégera tes arrières lors des missions puisque, tu n'arrives pas à utiliser une arme à feu.

Je sens Gigi se tendre près de moi.

- Tu es sûr que c'est une bonne idée Jim? l'interroge-t-elle la mine grave et le regard encré dans celui de Jimpaï, comme s'ils communiquaient silencieusement.

J'imagine que ce qui l'inquiète a un rapport avec la discution que nous avons eu plus tôt. Ça signifie aussi que Jim est au courant que Kae n'a pas confiance en moi. Intéressant !

InfiltréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant