Chapitre 57 (partie 2)

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Des yeux si clairs parcourent vivement les lieux puis s'arrêtent sur moi.

Un sourire se dessine sur une bouche sensuelle.

— Nous avons gagné ! dit-il d'une voix vibrante de joie, éparpillée aux quatre vents de ce monde qui n'était rien sans lui.

Il déploie ses ailes immenses... il me regarde encore, toujours.

Nergal !

Il avance lentement vers moi, puis pose un genou à terre.

— Général Del Rio ! À vos ordres, Votre Majesté !

***

Je contemple mon magnifique Samson, impossible de ne pas mater à fond ce petit bonhomme.

— T'as vu comme il est beau, susurre Ahn en me tendant le ravissant trésor.

Elle n'a pas vraiment l'air choquée par son voyage au beau milieu des étoiles.

— Allez ! Vas-y ! Prends-le dans tes bras, conseille-t-elle.

Maladroitement, j'attrape mon bébé en lui soutenant la tête comme Ahn me l'a appris.

Ouille ! La merveille se met à brailler comme un forcené.

— Mince, j'ai laissé les biberons sur le vaisseau, gémit Ahn catastrophée. Et en plus, il faut prévoir le chauffe-biberon... fait un froid de canard par ici.

Mais où donc on va brancher ce truc ?

— Je m'occupe de tout ! clame Hariel, disparaissant brusquement.

— C'est de la téléportation, rigole Ahn en berçant Samson. Ça fait bizarre au début, mais on s'y habitue.

Mon fils s'est calmé dans les bras de Ahn, sa nourrice attitrée visiblement.

— Je suis la pire des mères, dis-je avec tristesse, il vocifère en agitant ses petites ailes dès que je le touche.

Ah oui ! Samson a deux sublimes et minuscules ailes au niveau de ses omoplates.

Trop mignon !

— C'est sa façon à lui d'exprimer son traumatisme, murmure Ahn. Il vous faudra du temps, pour toi et pour lui. Sans oublier tes obligations de reine...

— Ne me gave surtout pas avec ça ! je réplique l'air furibond.

— Avant de partir réparer les mondes en souffrance à cause d'Ereshkigal, y compris notre bonne vieille Terre, le blondinet t'a pourtant expliquée qu'en gobant les pouvoirs de sa sœur tu avais avalé ce qui va avec... Ta Royauté ! s'esclaffe-t-elle. T'avais qu'à pas te goinfrer autant, et tous ces démons ne se seraient pas inclinés devant toi en clamant que tu es leur nouvelle reine obscure.

Puis elle prend son petit air sournois pour ajouter malicieusement :

— C'était pas rien de voir Nergal te japper des « Votre Majesté » à gogo comme un toutou bien dressé.

— Euh... à propos du général, justement. J'aurais un service à te demander...

— T'inquiète, répond-elle aussitôt. Je vais m'occuper de Samson pour que tu sois libre toute la soirée.

Je lui lance un long regard embué, empli de reconnaissance.

— Je ne savais pas comment aborder ça ! Enfin... tu as compris le souci.

— Quel souci ? interroge-t-elle étonnée.

Puis elle se tape le front en se marrant.

— Bon sang de bonsoir ! Tu t'inquiètes pour le menu de ton dîner en amoureux avec le séduisant général ? C'est ça ? No problemo ! Hariel a du chocolat et des petits fours à bord de son vaisseau, clame-t-elle avec une mine gourmande. Parce qu'avec le cuistot du coin... c'est sûrement steak de cerbère aux petits cafards.

— Du chocolat et des petits fours ? Super ! Mais ce n'est pas ce qui me préoccupe le plus...

Elle me dévisage la bouche en cœur.

— À part la bouffe, je ne vois rien qui coince, nasille-t-elle.

Je toussote un peu gênée et chuchote dans son oreille :

— Avec Nergal... on l'a fait qu'une seule fois. Et c'est toujours un peu compliqué d'envisager une deuxième fois. C'est ça le souci...

Elle plisse ses yeux noirs, étire sa bouche d'un grand sourire entendu.

— Tu broies du noir pour rien, Ta Royauté ! glousse-t-elle.

***

***

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L'Élue (Evangeline)Where stories live. Discover now